[13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
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Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
William ne semblait pas plus intéressé qu’elle, mais à son plus grand malheur - dont on ne pouvait remarquer qu’un certain scepticisme -, leur employeur approuva l’idée. Bien… Une chose était certaine : il était absolument inconcevable qu’elle finisse ivre, et qu’importe qu’on ne la trouve pas amusante. Elle récapitula les consignes à part elle, attendant l’occasion de prendre la parole.
Occasion qu’elle trouva lorsque William lui donna le mot. Mot auquel elle ne voyait pas de difficulté particulière pour une première intégration - mais pour lequel il n’y aurait certainement pas grand chose à dire.
Tutoiement. Intégrer mot : Saindoux.
Elle se tourna vers Eldred, et sortit la première phrase qui venait - car c’était à elle que l’on s’était adressé et que c’était une question de politesse.
— Peux-tu aller me chercher le Saindoux ?
Avant qu’il ne puisse enchainer, elle reprit la parole :
— Un instant. Je ne suis pas certaine, en revanche, que ce genre de… jeu soit fort correct pour une femme. Sans doute vaut-il mieux que je m’en abstienne.
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
— Euh oui, très bien, bégaya-t-il toujours sous le choc.
William suggéra le mot Saint Doux. Saint Doux ? C’était quoi encore ça ? Il avait déjà entendu le mot, il en était certain, mais où ? Il n’arrivait pas à remettre le contexte. Un saint doux ? C’était quoi encore ça ? Par le marteau de Thor… Ca commençait bien. C’était un truc en rapport avec le draugr ? Il avait dit quoi le vicaire la dernière fois ? Skitr ! Cassandre n’avait jamais parlé d’un Saint doux. Et Lucinde qui lui demandait d’aller le chercher. Une statue ? Couilles de troll !
Le temps s’écoula et Eldred vida son verre.
— Puisque j’ai perdu c’est à moi de trouver le prochain thème.
Et il manquait cruellement d’inspiration. Posa les yeux sur Dyonis et…
— Un dérivé du mot crochet pour mon maitre.
Il en profita pour se resservir et déclara l’air de rien.
— Mais c’est qui le Saint doux en fait ? et attrapa un petit pâté.
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
Aurait-il accepté une proposition comme celle-ci quelques semaines auparavant ? Sans doute pas, mais voilà que les récents événements semblent le transformer. La conversation de l'autre nuit avec William, la prise de conscience de tout le temps complice perdu avec sa fille, la rencontre brève mais terriblement marquante de cet interné de l'Hôpital Général qui même dans son Enfer sur Terre savait être joueur... et même, aussi surprenant que ce soit, son récent rapprochement avec Messire de Fromart dans certaines idées communes : au milieu de tout cela, le Premier Conseiller serait-il en train de commencer à saisir que, tout attaché qu'il restera - plus que jamais - à ses projets de réforme de l'Empire pour les humbles, il ne doit cependant pas négliger la vie ? Avec sa possible légèreté, ses pauses de jeu, avant que tout ne risque de fondre. C'est du reste l'anniversaire de William et en une compagnie pour le moins éclectique.
Il sourit de nouveau à son intendant quand il se prête à son tour au jeu et le tutoie - tout de même, cela fait étrange. Il n'y est vraiment pas habitué. Sa petite mine un peu crispé le trahira, du moins jusqu'à ce que le mot soudain choisi par William lui tire un toussotement en guise de rire. Était-il sérieux ? William ? Dyonis ne sait ce qui est le plus amusant entre le mot lui-même, le fait de connaître la sérieuse personne à qui il est destiné, ou la réaction toute penaude de l'intendant aussitôt le mot prononcé. Le seigneur cille et secoue la tête.
Madame Tiéran s'en sort et le baron ne peut que lâcher un amusé : "Vin et Saindoux, que de choses à ramener décidément." En revanche, l'intervention de la jeune femme le ramène à une posture plus sérieuse pour affirmer : "Ce n'est qu'un jeu, Madame, et il va de soi que nul ici n'est tenu de le pousser au-delà des limites que chacun s'estime raisonnables." Il est de sa responsabilité de mettre cela au clair autant pour, espère-t-il, détendre la comptable que pour ne pas non plus encourager une beuverie dans son domaine. Le jeu raisonnable lui convient aussi.
Eldred perd sa manche à cause du maudit saindoux et descend son premier verre. Le baron va là-dessus franchir une nouvelle limite du possible en décidant d'expliquer lui-même, de son ton distant en fort contraste avec le contenu : "Le saindoux est un aliment blanc et moelleux obtenu en faisant fondre de la graisse de porc sans viande." (Un temps) "Souvenir ému pour ce porc balancé lors de la visite du seigneur de Monthoux." Lâche-t-il au passage tant le mot "porc" lui reste, depuis cette merveilleuse soirée, associée à ce brillant comte et à la plaisanterie que s'était permise Eldred.
Son tour arrive. Un dérivé du mot crochet. Petit plissement de lèvre bon joueur au coin de la lèvre du seigneur : il fallait bien que cela tombe. Il acquiesce, réfléchit et propose : "Accrocher". Puis, se tournant vers l'intendant après un nouveau petit temps de réflexion lui rappelant combien Messire Wagner aimait les histoires et les livres : "Cher William, à quel récit êtes vous le plus resté accroché ?"
A peine achève-t-il qu'il arrondit les yeux et se racle la gorge, une prothèse devant la bouche : le "vous" est naturellement sorti. Seigneur, cela sera loin d'être facile. Mais soit. En incapacité de se servir lui-même, il fera signe à Eldred de verser le vin dans sa coupe. Prise entre ses membres d'acier. Levier. Première descente. Des bouteilles seront bel et bien à aller chercher à la cave à ce rythme. Sur un petit sourire en coin, il se tourne vers l'intendant.
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
"Si je puis me permettre, Lucinde, vous possédez assez de ressources, je le crains, pour finir le jeu sans avoir bu une coupe contrairement à nous trois réunis."
William réalisa alors vouvoyé Lucindet se tourna vers Eldred.
"Pardonnez-moi, euh, non, pardonne-moi, Eldred, mais cette intervention compte-t-elle ?"
Ce fut ensuite le tour du zarkotien qui échoua à trouver un enchainement au mot saintdoux. William comprit sa méprise en entendant sa question et que malgré sa bonne connaissance du monbrinien certaines subtilités lui échappaient encore. Dyonis se chargea d'expliquer la nature de cet aliment et William ajouta une précision.
"Cela a un goût épouvantable. Feu le duc de Rottenberg ordonnait à Ulysse d'en avaler une assiette entière quand il découvrait l'une de ses sorties clandestine. Cela n'a cependant jamais fonctionné, même si Ulysse détestait le goût."
Dyonis apporta à son tour une anecdote en rappelant la fameuse soirée du comte de Monthoux dont Eldred avait eu beaucoup de plaisir à narrer son exploit avec ce porc. Quel grand moment cela avait dû être ! Il regrettait de ne pasa voir pu être témoin d'une pareille scène.
Le jeu reprit finalement et William sourit du clin d'œil qu'Eldred accordait à son maitre. Ce dernier se montra parfaitement réactif et trouva un mot en moins de dix secondes mais échoua à retenir le vouvoiement. Ilse révélait si difficile à détourer son éducation. Le baron but aussitôt une coupe alors que l'intendant réfléchit pour trouver une réponse correcte. Dyonis venait d'utiliser le mot accroché. Accroché... William eut un long moment de réflexion, jusqu'à la neuvième seconde, et eut finalement le terme qui jaillit.
"Croche."
Il composa rapidement une phrase pour répondre à la question posée.
"Il s'agissait d'une revisitation du mythe de Galatée, messire, qui vous plairait assurément. Par ailleurs, Lucinde, savez-vous quelle est a valeur d'une croche ?"
William soupira n réalisant avoir à deux reprises utilisé le vouvoiement. Beau joueur, il alla prendre sa coupa et la vida. En son fior intérieur, il pensa à demain quand il devrait lancer une nouvelle commande de vins pour refleurir la cave qi aura été vidée en une seule après-midi.
William Wagner- Domestique
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Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
Ce petit aparté clos, Eldred… ne trouva rien à répondre et dut prendre son premier verre. Il posa une question qui arracha un souffle de rire à l’ancienne sage-femme qui - malgré l’idée de fête - se reprit bien vite, rappelée à l’ordre par un vieil instinct qui se relâchait moins encore dans le jeu que dans toute autre occupation.
Alors que les explications tombaient, accompagnées d’un échange dont elle n’avait nulle référence, Lucinde avait saisi un nouveau pain - manger amortissait - alors que le tour se poursuivait médiocrement.
Tutoiement requis. Trouver dérivé de crochet. Intégrer dérivé de crochet.
Echec de Dyonis. Echec de William. Tous deux sur le tutoiement.
Son tour. Tutoiement requis. Attention : faute récurrente. Trouver dérivé de crochet. Trouver dérivé de crochet. Crocheter. Intégrer mot : crocheter. Tutoiement requis.
— Sais-tu crocheter une serrure ? s’enquit-elle auprès d’Eldred presque immédiatemment.
Attendre son tour. Rester concentrée. Manger, mais par petites bouchées et vite afin de répondre rapidement - en ayant vidé sa bouche, on n’était pas chez les sauvages non plus.
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
Ah cet incorrigible William ! Comment ne pas souffler un petit rire en le voyant s’inquiéter d’avoir vouvoyé la comptable du domaine ? Le zakrotien secoua la tête pour lui indiquer qu’il n’y avait aucun mal. Pour le moment. En revanche, à son tour, il ne devrait pas à oublier ce cher « tu ».
Sur ce, l’on arriva au tour d’Eldred. Maudit Saint Doux dont il ne parvenait même pas à remettre une explication sur le nom… Sans doute grâce à l’ambiance festive, ce fut le baron lui-même qui lui donna la définition du mot en question. Il acquiesça, voyant parfaitement à quoi cela faisait désormais référence.
— Merci. Svínafeiti donc traduisit-il plus pour lui-même avant que Dyonis ne reprenne avec son détachement habituel sur le porc à perruque.
Eldred esquissa un souvenir. Il se souvenait de ce jour où il avait fini privé de nourriture pour s’être opposé à la grosse truie de Monthoux. Peu cher payé comparativement à l’amusement mêlé de colère qu’il en avait retiré ce jour-là. Et voir le seigneur de Frenn en reparler valait tout l’or du monde. Assurément, c’était là l’un des jours clés qui avaient bâti leur relation hors du commun. Il inclina la tête, ému à ce souvenir.
Le jeu reprit. Le baron prit son premier verre sur un tutoiement oublié et William en bon élève s’empressa de le suivre. Il n’y avait que Lucinde pour maintenir le cap. À ce rythme, il allait vraiment devoir se rendre à la cave afin de réapprovisionner la table en boissons. Et de nouveau la balle revenait dans son camp. L’ennui c’est qu’on avait déjà fait un certain nombre de mot de la famille de « crochet » et qu’aucun ne lui sautait à l’esprit. Cela passait si vite dix secondes ! Et quand bien même ses adversaires ne semblaient pas décompter des plus précisément il dut rendre les armes et vida son verre.
—Je vais donc devoir encore une fois trouver un nouveau mot…
La première chose à laquelle il pensa fut les paysages de sa terre natale s’étendant à perte de vue.
— Landes. As-tu déjà visité les landes de Zakros, Maitre ? questionna Eldred.
En fait, il devait l’admettre : même pour lui c’était très étrange de tutoyer le baron. Il y avait quelque chose d’irréaliste à cette situation après ces longs mois de vouvoiement imposé. C’est qu’il s’était fait à cette coutume finalement. Il espérait cependant que l’on échouerait avant son tour ou cela s’annoncerait ardu, d’autant plus que son esprit trouvait en priorité du zakrotien ce qui ne l’aidait pas vraiment…
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
D'un haussement de sourcil entendu, Dyonis répond au sourire amusé d'Eldred après qu'il a mentionné ce drôle de souvenir. Un repas exaspérant. Et une punition qu'il avait dû infliger à l'esclave pour la forme - histoire de ne pas être accusé par le Monthoux ou d'autres courtisans de laxisme envers les captifs... Toutefois il n'en avait pas pensé moins et s'était appliqué à donner la sanction la plus légère possible. En vérité, cette soirée avait été un de ces moments les ayant rapprochés plus qu'ils ne l'auraient imaginé. Ils s'étaient soutenus l'un l'autre devant l'incommensurable bêtise du comte.
Il s'attendrit du souvenir par lequel Messire Wagner complète sa définition, qui en dit long de sa complicité avec feu-Ulysse - le vrai Ulysse. Pauvre de lui. Le sujet revient sur les lectures de l'intendant et un air satisfait traverse le visage du seigneur : une réécriture de amours de Galatée et du berger Acis, de la jalousie de Polyphème, voilà qui doit être plaisant. Moins plaisant est la nouveau loupé du pauvre William, qui se retrouve à devoir descendre un nouveau verre.
Lucinde prend la suite et s'en tire une nouvelle fois haut la main. Mais avec tellement de retenue, de concentration, que c'est à se demander si ce jeu l'intéresse et la divertit vraiment. Au moins, William a raison : il est plus que probable qu'elle termine cette partie parfaitement sobre. Dyonis ne peut s'empêcher de penser qu'avec un tel phlegme, il pourra avoir une entière confiance en la qualité de tous ses offices.
On ne pourra pas en dire autant de l'efficacité d'Eldred sur la partie : il peine à trouver son mot au bout du décompte et enchaîne sur un autre verre. Eh bien, ils sont beaux, les trois Messieurs de ce petit groupe. Lucinde ca profiter d'un curieux spectacle si cela continue ainsi. Eldred choisit donc "Landes" et à sa question, un air vague passe sur les traits du baron : aussi accroché à ses vieilles terres et à son vieux fief qu'un chevreau à son piquet. Son obsessionnel souci d'y être présent pour être prêt à assurer quoi qu'il arrive. Et pourtant, prenant de l'âge et entendant bien des récits, il est pris parfois du rêve de quelques voyages.
"Non. Malheureusement. Sans doute dois-je manquer quelque chose." répond-il avec beaucoup de sincérité dans sa voix qui se sera faite moins froide, moins distante. Déjà, il lui faut enchaîner. Landes, landes... Tout occupé à chercher une bonne intégration du mot, il ne prend pas garde à la phrase qu'il commence à improviser pour William et dans laquelle, naturellement, le "vous" pointe de nouveau le bout de son nez : "Hm... Pensez-vous que... hm... Arf !" piaffe-t-il dans un demi-rire en se rendant compte qu'en plus de ne pas placer le mot, il a encore cédé au pronom dangereux. Le voilà donc à se faire servir deux verres qu'il descend. Lentement. Précautionneusement. Cela va commencer à se corser, comme le goût de l'alcool épicé dans son palais.
"Nos mots ne font vraiment pas long feu. Voyons... hm, combien de temps tiendra : gagner ?"
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
Eldred enchaîna et William compatit de le voir échouer une nouvelle fois sur la question du vocabulaire. Le malheureux devait sans nul doute s'embrouillèrent sa langue et la leur. Lui-même connaissait quelques rudiments de zarkotien, appris grâces aux esclaves du domaine de Rottenberg, mais il aurait été incapable de retrouver facilement un mot en moins de dix secondes. L'ancien guerrier choisit ainsi un nouveau terme et corsa la difficulté. Lande ? Comment étaient-ils censés trouver une réponse à cela ? Rien ne venait à son esprit et William pria pour entendre Dyonis échouer. De cette sorte, il relacerait et donnerait un mot plus facile. Charité bien ordonnée commençait par soi avait-on coutume de dire et pour une fois William appliquerait ce dicton.
Lorsque Dyonis répondit à la question d'Eldred, ce dernier supposa qu'il lui manquerait quelque chose à ne pas voyager lo_in de son domaine. William intervint posément
"Allons, messire, il n'y a rien de honteux à préférer cultiver les fleurs du jardins plutôt que de cueillir celles à l'autre bout du monde. Chacun doit agir selon ses propres envies."
Il entendit le baron échouer en dissimulant sa satisfaction. Cela aurait le mérite de changer enfin un mot aussi pénible. Il sourit de voir Dyonis aller boire une nouvelle coupe et enchaina aussitôt, sans réfléchir ayant déjà la réponse à l'esprit.
"Il nous faut espérer que le feu n'atteindra pas vos gagnages, messire, ou vos bêtes auront chaud. mais je gage que Lucinde saura être la gagnante incontestable de l'épreuve.'"
William se mordit les lèvre se réalisant l'erreur une nouvelle fois commise et, beau joueur, s'avança pour vider sa coupe. a ce ruyjme, la cave allait être vide dans une heure.
William Wagner- Domestique
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Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
Voyager. Voilà bien une chose que Lucinde n’avait jamais faite et ne ferait jamais. Enfin, si, elle avait bougé : de là côte à Coutrenielle, puis de Coutrenielle à son village, et enfin dudit village à Braktenn. Toujours pour s’en sortir. Toujours plus clandestine que la fois précédente. Et cette clandestinité poisseuse la révulsait d’autant plus qu’elle n’avait d’autre choix admissible que de la supporter. Il fallait ce qu’il fallait.
La lande, donc, ne mena point le baron à la victoire. Contradiction ou optimisme, il suggéra donc “gagner”. Cela ne porta manifestement pas chance à William qui buta toujours sur ce même tutoiement - attention : erreur récurente. Soit, gagner toujours ?
Trouver mot : famille de gagner. Intégrer mot. Tutoiement requis. Intégrer mot.
— Je suis déçue, Eldred, que tu n’ai prévu nul gain pour le vainqueur, annonça-t-elle bien que ce fut complètement faux.
Il aurait surtout fallu des lots de consolations pour ces Messieurs. Quoiqu’ils soient bien parti pour boire de quoi effacer durablement leur défaite s'ils ne se faisaient pas plus créatifs et flexibles.
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
Ah les landes de Zakros ! Aussi merveilleuse qu’exaspérante. L’armée monbrinienne pourrait certainement en témoigner, mais pas le baron qui ne s’était jamais rendu dans son pays. Il se demanda d’ailleurs si celui-ci avait voyagé quelque part, à Monbrina ou au-delà mais le jeu se poursuivait et le seigneur de Frenn trébucha encore sur ce maudit vous. C’était tout de même dommage. S’il riait intérieurement, il n’avait pas encore assez bu pour troubler son sérieux de façade. À son tour William piétina allègrement le tutoiement. Lucinde en revanche s’en sortit haut la main. Quant à lui il ne trouva pas de mot comme à son habitude. Il vida son verre.
— Mon cher William si ce n’était pas ton anniversaire aujourd’hui, je te signalerai qu’utiliser deux mots dans la même phrase est quelque peu déloyal.
La dernière goutte de vin tomba en silence dans sa coupe. Il secoua la bouteille vide machinalement et en déboucha une nouvelle dans un petit « plop ».
— Je suis fort triste, Messire d’échouer lamentablement. J’espère que tu seras plus heureux avec ce triste mot.
Bon en théorie, il avait calculé qu’il y avait assez de mots pour parvenir jusqu’à son tour et cesser de se ridiculiser de la sorte. Normalement.
— As-tu une idée de gain, Lucinde ? Après tout il semblerait que tu sois la plus apte à jouer avec nous.
Ce à quoi il aurait rétorqué que les jeux à boire étaient faits pour être perdus de temps à autre sinon il n’y avait aucun plaisir à la chose. C’est sûr, ce n’était pas avec elle qu’il irait s’enfiler quelques chopes à la taverne pour le plaisir de plaisanter et de parler fort.
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
Tant qu'il est encore en condition physique correcte pour de beaux voyages du reste. Un de ses fils, Lavinia, ou même des gens de grande confiance pourraient faire les suppléants le temps d'un périple exceptionnel. L'idée fait son bout de chemin. D'autant que ce pourrait être une belle surprise à proposer à sa fille, dans l'optique de reprendre du temps avec elle. Sans doute apprécierait-elle.
Messire Wagner fait une magnifique double variation sur le mot du jeu, ce qui fera rire le baron déjà aidé par l'alcool - avant de simuler un air sévère pour accompagner la fausse remontrance d'Eldred à ce propos. Par ailleurs, William n'échappe pas à un nouveau verre pour ce maudit "vous" dont ils sont deux à peiner à se débarrasser. Mais il a raison sur un point : Lucinde est partie pour remporter ce jeu haut la main. Tiens oui ? Quelle serait la récompense du vainqueur ? Bonne question que pose la comptable, réussissant au passage encore une fois les deux étapes. Pour la première fois, le seigneur en arrondit les lèvres pour signifier qu'il est impressionné par la performance de concentration.
Eldred débouche la bouteille suivante alors qu'il manque une nouvelle fois le mot - cela descend vite mine de rien. Le baron inspire, se racle la gorge et se concentre. Tu. Triste. Tu. Triste. Tutristetutristutris... Tristi-tu-de. Il se retient de rire tout seul.
"Tu garderas, cher William, un souvenir fort peu triste de ce premier anniversaire à Frenn." parvint-il à aligner, pas peu fier d'avoir réussi ce coup-ci. Il en ouvre les bras comme en action de grâce, avant de retrouver son sérieux.
Vingt tours se sont passés. Si vite. Et les résultats sont plus ou moins lamentables. William avec ses dix-neuf verres doit faire peine à voir. Dyonis a sa confirmation de son affirmation de plus tôt : il n'oubliera pas cet anniversaire. A moins que si, précisément, l'alcool ne le fasse oublier. Les mots se sont enchaînés comme au tournoiement des ailes d'un moulin, et les têtes elles aussi tournent. La sienne en tout cas. Treize verres. Il n'a vraiment pas l'habitude. Il devra se garder de raconter cela à la cour. Autour de lui, on peut apercevoir quelques exactions : le levier de ses prothèses n'est pas aussi habile que d'ordinaire dans cette ébriété et il aura renversé quelques verres aussitôt remplis. Les bouteilles auront diminué à mesure - et voici déjà le quatrième entamée. Eldred s'en tire bien avec six verres, et Lucinde avec quatre seulement - championne de phlegme et de concentration - après lesquels elle a décidé d'arrêter, ce que le seigneur aura évidemment accepté. Un seigneur étrange à voir, d'ailleurs : tout rouge, assis, à avoir bafouillé certaines de ses dernières phrases. Il aura ri volontiers à plusieurs reprises, et descendu un certain nombre de petits pains aux pâté pour calmer la sensation d'ivresse. Mais Messire Wagner surtout, comment se porte-t-il avec ses dix-neuf verres ? Dyonis regarde vers lui.
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
"Votre gain, ma pauvre Lucinde, sera de nous de vous étendu à terre prochainement, le baron et moi-même."
Cela n'avait rien de très drôle et c'était plus que probablement ce qui arriverait bientôt. Un léger rire lui échappa pourtant, aidé par l'alcool qui commençait à faire ses efforts. L'intendant commençait par ailleurs du mal à se concentrer sur les phrases longues que son employeur réussissait encore à faire.
Le temps avait passé et multiplié les verres comme Jésus faisait de même avec les pains. William gisait lamentablement sur la table et son corps tressautait de temps à autre. Son esprit semblait parti loin. Ses paupières remuaient difficilement et s'efforçaient de ne pas se refermer. Les silhouettes dansaient autour de lui, sans être capable de les identifier. Les éclats de voix résonnaient et brisaient un peu plus sa cervelle à chaque nouveau cri, mais les mots lui étaient peu aisément compréhensibles. Il tentait de suivre une conversation mais se mettait alors à rire de manière bête, incapable de se contrôler, à chaque fin de phrase. Le sens de sa retenue légendaire avait totalement été effacé.
William Wagner- Domestique
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Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
Elle trouva. Echec d’Eldred qui souligna la petite pirouette de l’intendant. Oh, c’était vrai… mais ça ne l’avait pas tant aidé. Quant au retour sur les gains, il la fit sourire.
— Aucun voyons, mais qu’aurais-je pu dire ? Si le but du jeu est de s’amuser, cela doit suffire. Se souvenir de la soirée semblerait déjà être une belle victoire.
S’amuser devrait suffire… Croyait-elle vraiment ce qu’elle disait ? Bon, pas tout à fait, mais ce n’était pas si important. Elle aurait pour elle la satisfaction d’une autodiscipline ferme et d’un esprit toujours clair. Clair comme l’eau qu’elle ne devait pas laisser se troubler, loin de la vase qu’elle ne devait remuer.
Avec vous, mes renardes, c’était différent. Cela le restera en dépit de tout le reste.
Et même si elle conservait précieusement la sculpture renard taillée par le père d’une certaine petite abeille.
Le seigneur de Frenn, déjà bien entamé, parvint à caser sa première bonne phrase. Eh bien ! Et voilà que c’était reparti pour un tour…
Vingt tours supplémentaire. Que ne fallait-il pas inventer ? Soucieuse de garder l’esprit vif - enfin, suffisament - elle avait lâché au vingtième en tout, après son quatrième verre de pénalité. Cinquième en comptant celui bu en l’honneur de William, voilà qui était allègrement suffisant. Elle n’abandonnait jamais : elle savait juste à quel moment reconsidérer ses priorités.
Honnêtement, elle préférait cela que de partager l’état de certains ici… Il n’y avait qu’Eldred qui tenait encore. A l’aise quand elle comptait davantage sur le silence et la maîtrise de soi. Et quoi qu’il en pense, il était largement temps de mettre fin à ces bêtises avant que quelqu’un ait un accident.
— Messieurs, je pense que nous avons tous largement assez consommé pour ce soir, je suggère d’en rester là.
Elle suggérait parce qu’elle n’était pas tant en droit d’ordonner, mais le ton y était pourtant. Ils ne tenaient même plus debout, c’était lamentable. Les hommes étaient-ils capables de s’arrêter ? Quel plaisir y avait-il à se rendre malade comme des chiens, sérieusement ?
Elle interrogea Eldred du regard. Oui, lui, il aurait largement pu continuer, mais pour eux, c’était une autre question. Pitié, qu’il ne les encourage pas, il voyait bien qu’ils étaient déjà bien au delà de leurs limites.
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
Comment ça Lucinde n’avait pas prévu de récompense ? Voilà qui était fort décevant disait son regard faussement désappointé qui se retenait de souligner qu’elle était en passe de remporter la partie sans s’amuser le moins de monde. En tout cas son maitre parvint enfin à échapper à la sentence du verre de vin. Quant à William, il semblait peu à peu céder à la tentation de l’ivresse comme en témoigner son rire jovial sorti de nulle part.
Vingt tours et quelques cadavres de bouteilles de vin plus tard, le « tu » avait tué autant le baron que l’intendant incapable de dépasser leur éducation. Ce n’était pas faute d’avoir réessayé avec un peu plus d’enthousiasme à chaque fois pourtant ! Tous deux étaient là à rire, William quasi somnolent dans un fauteuil. Eldred lui, s’était appuyé nonchalamment contre le buffet, bras croisés. Avec six verres supplémentaires, il s’en tirait bien. On pouvait même dire que l’alcool avait déridé son monbrinien puisqu’il avait bien rarement perdu une fois égayé par le spiritueux. C’était un drôle de spectacle tout de même : le sérieux William avachi dans un fauteuil à rire tout seul et l’austère baron de Frenn toujours debout mais qui n’avait sans doute jamais autant souri en une seule soirée de toute sa vie. Lucinde en revanche était toujours aussi raide qu’un pieu tandis qu’elle suggérait de les glisser dans leur plumard. C’était sans doute judicieux. Le lendemain allait sans nul doute laisser quelques traces de son passage, excepté pour lui. Il n’avait pas encore « largement » consommé. En fait, il était même très loin de l’état dans lequel il avait pu quitter certaines tavernes ou festivités chez lui. Ce genre de soirée où il ne se souvenait même plus de qui était dans son lit.
Il observa la nouvelle comptable. Si l’alcool le faisait sourire, il avait le sentiment que cet ennuyeux sérieux dont elle faisait preuve n’était que revêtu comme une armure qui servait à cacher les dieux seuls savaient quoi. En fait, c’était désormais la seule chose qui l’interpellait.
— Les épées trop rigides finissent par se briser au cours de la bataille, déclara-t-il innocemment à son intention avant de décroiser les bras pour se mettre en mouvement.
Il s’approcha en premier lieu du baron dont il avait peur qu’il ne finisse par se blesser avec ses prothèses dont les gestes étaient de moins en moins précis.
— Messire, je déclare la partie officiellement terminée ! Vous pourrez toujours prendre votre revanche ultérieurement. Ce fut un plaisir de partager ce moment avec vous. Venez, je vais vous raccompagner.
Une fois cela fait, il porterait William qui se serait sans doute assoupi d’ici là dans un profond sommeil ronflant.
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
"V... Vous avez parfaitement raison, Madame." Puis se tournant lourdement vers Eldred, avec une longue inspiration utile à reprendre possession de ses nerfs, de ses membres. "P... Pour moi aussi ce fut..." Amusant ? Il n'en est pas encore certain. Plaisant ? Hm... "Singulier." Il parvient tout de même à sourire et pas juste par politesse : au fond de lui, il apprécie la complicité qu'ils viennent d'avoir via cet étrange jeu, et le souci qu'Eldred prend sincèrement de lui.
Se lever est un peu compliqué mais il y parvient enfin suite à deux tentatives. Après un regard mi-navré mi-compatissant pour le pauvre William déjà assoupi, puis un hochement de tête pour saluer la très consciencieuse Madame Tiéran, le seigneur entreprend de marcher seul d'abord. Il aligne correctement quelques pas... mais doit finalement se reposer sur le bras d'Eldred avec un petit rire contenu. L'alcool le rend rouge et lui fait pétiller de beaucoup ses yeux d'ordinaire si froids. "Il... me faudra de l'entraînement progressif avant d'assurer une r... r... revanche digne de ce nom." Et lui qui aime tant Rome, il lui faudra penser aux Latins la prochaine fois. Pas de "vous". "Tu".
Re: [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
— Comme je vous le disais, les armes ne sont pas ma référence de prédilection, répondit-elle humblement.
Esquivait-elle le sujet ? Peut-être un peu. Il pouvait bien le croire, cela, au fond, n’importait pas. Elle savait ce qu’elle valait. Volonté, résilience, discipline. Réfléchir dans l’ordre et agir en conséquence. Apprendre, désapprendre, savoir toujours redéfinir ses priorités quand la situation l’exigeait. Etre sous-estimée ? Au fond, cela n’avait guère d’importance.
Elle resta avec ce qu’il restait de William le temps qu’Eldred revienne le chercher. Il ne restait plus qu’à s’assurer que tout soit remis en ordre dans cette pièce.
Au fond, même si elle pouvait s’adapter à tout, elle savait. Elle savait que ce qui l’empêchait le plus de profiter n’était pas sa discipline, car elle ne l’interdisait pas. Elle aurait largement pu boire un peu plus sans se mettre en danger ni perdre ses moyens. Elle aurait pu, si les choses avaient été différentes. Seulement la réalité ne s’adaptait pas toujours à la froide théorie, et là, elle n’en était pas capable. Elle pouvait encaisser. Elle pouvait se relever. Mais pour cela… Pour cela c’était trop tôt.
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