[20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
La Pourpre et la roue :: Puissants sur terre et sur les eaux :: Fiefs des Grands :: Fromart :: Autres propriétés de Fromart
Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
La seule chose sur laquelle tous deux semblaient tomber en accord était la nourriture. Matthias, car elle le rendait moins pénible et lui parce qu’il était bien le père de son fils sur de rares points. Il inclina respectueusement la tête en guise de remerciement et profita du silence, immobile comme une statue dans un coin de la pièce.
Et son babillage reprit. Bon. Il faudrait faire avec de toute façon.
… Il m'a invité le 24 au lupanar.
Au lupanar ? L’intendant fronça légèrement un sourcil. Cela s’était-il si bien passé que cela pour qu’il réitère l’expérience aussitôt ? Il voulait bien croire que les terrains d’entente entre le père et le fils étaient bien peu nombreux, mais tout de même. Quelle abnégation pour un paternel si abject…
— C’est entendu.
Puis Thierry commença à parler de leurs enfants. Il acquiesça à sa remarque, confirmant qu’il avait bien quatre garçons. En même temps, le vieux débauché ne pouvait pas les voir grandir en les ignorant… Quant à lui, il reconnaissait que cela lui était parfois étrange de voir son ainé se muer en homme peu à peu. Il priait le Seigneur de lui épargner ses préférences interdites. Qu’il aime les femmes et uniquement les femmes, ce serait bien plus simple pour lui dans ce monde. Et si jamais il lui avait transmis cela en même temps que ses yeux ? Non, il ne voulait pas y penser. Il s’en voudrait affreusement si tel était le cas. Vivre caché dans la peur de finir brûler vif n’était pas une vie. Quoi qu’en pense le d’Anjou, ce n’était pas une mauvaise orientation. On ne choisissait pas de préférer son sexe et de bander en voyant des torses. C’était une malédiction et non un choix. Qui choisirait sciemment de risquer de périr supplicié dans les flammes ? Ce n’était qu’un idiot voilà tout. Alexandre aimerait toujours les hommes comme lui. Ce n’était pas le lupanar qui y changerait quoi que ce soit. La seule chose que lui avait apprise le vicomte, éventuellement, était la nécessité de se construire une autre personne, publique celle-ci, répondant aux normes imposées par la morale. C’était ce que lui-même avait fait. Et encore, contrairement à certains, les femmes ne le rebutaient pas pour autant. Ce n’était simplement pas ce qu’il aimait. On appelait simplement cela la survie et c’était une sage décision de la part du jeune homme.
— J’ai peine à croire que mon grand devient déjà un homme, en effet. Mais vous avez certainement raison, la présence du vicomte l’aura guidé vers une voie plus juste et plus sûre. Votre fils est plein de ressources, il aura réalisé que cela n’en valait pas la peine.
Évidemment il n’en pensait pas un mot mais c’était bien ce qu’il fallait pour jouer son rôle jusqu’au bout quand bien même tout cela le révoltait et le dégoutait profondément. Pourtant ce n’était rien par rapport à la suite qui le fit grincer des dents sous son masque d’impassibilité. Il aurait pu citer un tas de raison à cela : le dessin de la musculature, les formes anguleuses, ce corps si semblable et différent à la fois…
— Oh Monsieur d’Anjou, ne me dites pas que vous ne vous êtes jamais adonné à des plaisirs solitaires, je ne vous croirais pas. Quant au reste, il n’y aurait sans doute qu’une seule solution pour lever le voile : essayer. Cependant je ne vous sens pas prêt à ce genre d’expérience pour vous rapprocher de votre fils. plaisanta-t-il.
— Quoi qu’il en soit, vous n’avez plus à vous en faire désormais puisqu’il se plait visiblement à honorer les femmes. Comment pourrait-il en être autrement avec un père tel que vous ?
Si cela pouvait permettre à Alexandre d’avoir la paix à ce sujet, ce serait peu cher payé. Il reprit aussitôt en anticipant la remarque qui ne manquerait pas d’arriver.
— Et si vous pensez au fils du vicomte, cela vient sans doute de ses longues années sur le front. Les catins des campements ne font pas vraiment rêver. Cela ira sans doute mieux lorsque la guerre sera terminée.
Ou pas. Certainement pas. Mais Alduis aussi apprendrait à dissimuler ses désirs. Sans parler du fait qu’il allait bientôt se marier et - il l’espérait - avoir des enfants. De quoi prouver à la société qu’il était parfaitement sain et saint.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Et quel âge a-il donc ?"
Thierry opina d'un hochement au rappel que le vicomte avait bien œuvé pour aider Alexandre à se débarrasser de ses pulsions anormales. Grâce à lui, tout était revenu dans l'ordre.
"Il l'a sauvé le mois dernier, à la fois de la prévôté et d'un maître épouvantable. Je lui en serais à jamais reconnaissant. C'est un si bon ami, comme jamais je n'aurais pu rêver d'en avoir. Il aurait pu me refuser ce service. Il n'y avait aucun intérêt. Et pourtant, il le fit. Alexandre a beaucoup de chance d'apprendre sous ses ordres."
La suite de la conversation devint bien moins agréable. Si les plaisirs solitaires l'avaient souvent longtemps contenté, l'idée de s'essayer à une relation homosexuelle généra en lui une répulsion violente. Il riposta aussitôt d'une voix agressive:
"Je préfère encore être moine et vivre reclus jusqu'à la fin de mes jours que de.. que ça !"
La seule pensée de son corps sur celui d'un autre homme lui donnait la nausée. Il s'interrompit de manger et but pour faire passer ce malaise.
"Vraiment ? Non mais quelle idée !m Vous vous voyez, vous, baiser un homme ?"
L'ancien prêtre se mit longuement à discuter de cette anomalie à vouloir préférer les hommes. Il ne s'expliquait pas en réalité comment on pouvait n venir à apprécier une pareille sexualité. Cela lui échapapit. Totalement. Matthias rappela lors le propre fils de Coldris et les catins peu désirables des campements au front. Un ride se creuse. L'explication était-elle si simple ?
"Dans ce cas, que le vicomte fasse proposer des catins fraiches ! Nos soldats méritent cet effort pour honorer leurs investissements à l'empire !"
Thierry se remit à manger et songea à l'autre sujet à aborder. Cet enfant auquel Alexandre s'était attaché et aimerait le voir élever dans un meilleur cadre. Il l'avait décrit attachant et docile. Cela devrait être aisé à s'en occuper.
"Demain, nous aurons ici un nouvel invité, Mathias. Un certain Sébastien. Un enfant de moi qui aurait survécu. Alexandre l'a retrouvé et m'a demandé de l'élever. Il me faudra cependant mon aide. J'ai appris dans al journée que le procès 'un crapaud se tenait demain. Je n'aurai pas le temps de ramener Sébastien ici. Pensez-vous pouvoir m'envoyer quelqu'une ?"
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Invoquer son fils. C’était bien là un autre moyen de dompter ce cher Thierry d’Anjou. Voyez-le, il en était même à s’interroger sur l’ainé de l’intendant du manoir du moulin quand bien même il n’avait jamais montré le moindre intérêt pour l’homme en question.Toujours aussi serviable lorsque l’on se montrait de bonne composition, il répondit de bon cœur.
— Il a eu quatorze ans fin septembre, Monsieur.
Ils évoquèrent ensuite le vicomte et son influence auprès d’Alexandre. Avec toute la déférence qu’il avait pour l’un et même pour l’autre, le pilier de taverne défectueux en espérait un peu trop de son ami. Encore plus lorsqu’il s’agissait de « sauver » son fils. Il fallait vraiment être niais ou avoir abusé de la vinasse ou encore les deux à la fois pour s’imaginer que Coldris de Fromart agissait par pure bonté ou charité chrétienne. Si son fils était libre, c’était uniquement, car il lui était plus utile en vie et à Fromart que sous la forme d’un tas de cendres. Enfin cela, il le garda pour lui.
— Je comprends parfaitement, j’ai énormément de respect pour sa personne, (ce qui n’était pas le cas de la sienne) et vous êtes fort chanceux de compter un tel homme parmi vos amis, (or les faveurs se perdent plus facilement qu’elles ne se gagnent.)
Lorsque Thierry évoqua son incompréhension face à l’homosexualité, Matthias ne put s’empêcher d’émettre une discrète provocation à son égard. Piqué à vif, il se cabra instantanément en répondant véhément ce qui fit bien rire notre domestique. D’une part, car sa réaction était magnifique, d’autre part car tout un chacun savait ce qu’il se passait dans les monastères. D’ailleurs les confessions servaient à cela n’est-ce pas ? Pour le reste, on pouvait toujours jouer sur les mots. Enfin soit, puisqu’il préférait vivre reclus plutôt que de s’essayer à la pipe, cela le regardait.
— Pardonnez ma taquinerie, je vous prie.
Mais l’idée semblait même aller jusqu’à lui couper l’appétit. Ce qui amusait secrètement le domestique.
— Moi ? Baiser un homme ? Diable, non ! J’aime encore me débrouiller seul.
Ou pas.
Bon Dieu, ce que cet imbécile pouvait être idiot (et il pesait son pléonasme) ! Le moindre argument servit sur un plateau et il l’avalait tout cru sans se soucier des arêtes… Si le problème était si simple, il aurait été résolu depuis des siècles et les personnes comme lui n’existeraient pas. Quant aux catins, elles se déplaçaient avec les armées au même titre les puces, les poux et les morpions. Voilà tout. D’ailleurs il était intéressant de constater qu’il n’y avait guère qu’une lettre pour séparer la puce de la pute. Et l’État avait bien d’autres soucis que de former un régiment de marchandes de plaisir.
— Sans doute devriez-vous en discuter avec votre ami.
Et il imaginait fort bien l’accueil d’une telle proposition… Contre toute attente, on sonna la retraite pour envisager un autre front. Un fils à héberger. Matthias acquiesça. Son père lui avait parlé de cet imprévu prévu qui risquait de lui tomber dessus. Il espérait surtout qu’il ne croise pas l’un de ses bâtards à chaque carrefour, car il était hors de question de transformer ce manoir en hospice… Ce qui ne l’empêcha pas pourtant de rappeler la réalité et d’enfoncer le clou :
— Je pourrais vous envoyer une voiture en effet. Mais avant toute chose, avez-vous pensé à demander l’accord au maitre des lieux avant d’entreprendre une telle invitation ?
Bien entendu, Matthias avait sciemment choisi ce terme plutôt que « vicomte », car après l’entrée fracassante dont avait fait preuve le curé révoqué, il était manifeste que les évidences même n’en étaient pas pour tous.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Je vois. Soyez attentif alors. Les enfants, à ct âge, deviennent bien moins malléables et aiment à remettre en question les attitudes des adultes de leur entourage. Que ce soit justifié ou non. Ne vous montrez pas trop dur. Un enfant qui voit un parent avec lui être inflexible sans tenir compte de ses arguments ne peut récolter que de la haine."
La silhouette de sa mère dansait de lui. Son autorité toute puissante l'avait souvent insupporté et plus encore une fois la dizaine passée. Il se mettait alors à lui répondre de manière cinglante, ironique, t à lever la moindre contradiction dans ses paroles.
"Ma mère était comme cela. Inflexible. Persuadée d'avoir raison surtout. Je reconnais, avec le recul, que beaucoup de ses idées étaient justes mais la manière de les inculquer ne pouvait la rendre que détestable. Je ne vous souhaite pas de vivre cela avec vos enfants."
Thierry porta un morceau de viande à sa bouche, l'esprit tourné vers sa génitrice. Il n'avait jamais pu imaginer gronder Alexandre par peur que celui-ci ne l'aime plus. Lors de leurs rencontres à l'église, il ne souhaitait que lui plaire. que son fils soit heureux de revenir le voir le plus rapidement possible.
"J'ai été laxiste avec Alexandre. Je redoutais de créer une relation comme celle que j'avais connu. J'ai fui le conflit. J'ai fui les situations compliquées. Mais le laxisme est aussi dangereux que la trop grande sévérité. Un bon parent doit être ferme sur ses positions mais bien savoir les expliquer à l'enfant. Ne le pensez-vous pas ?"
La conversation se poursuivit tout en mangeant et Thierry évoqua son soulagement à savoir Alexandre revenu vers un meilleur chemin. Il ne connaitrait à présent plus que les femmes, comme tout homme normal ne pouvait qu'adhérer à ce principe, et ne serait plus jamais exposé au péril de la prévôté. Tout était enfin rentré dans l'ordre. Il loua l'intervention du vicomte et entendit avec plaisir l'intervention de Matthias. L'ancien prêtre développa ensuite ses pensées pour tenter de comprendre le phénomène lorsque l'intendant se permit une plaisanterie plus que grossière. Il répondit d'un ton sec.
"Elle n'avait rien de drôle."
La réplique suivante l'apaisa et lui ramena des souvenirs cocasses.
"Comme je vous comprend ! Vous savez, j'ai déjà eu plus d'une fois de telles pratiques en écoutant des confessions ! Je l'ai raconté au vicomte, qui a été très amusé. Surtout quand je lui ait décrit les vieilles biques moches de l'autre coté de la grille et les trésors d'imagination déployés pour accomplir mon divin office !"
Il rit, amusé, autant par le souvenir de l'acte que celui de la conversation avec son ami. Sur cette pensée se rejoignit cette explication des mauvaises catins qui poussaient les soldats dans les bras masculins. Il tenterait de plaider cette cause auprès du vicomte. Elle était plus qu'importante.
Le souper allait bientôt se terminer. L'assiette était presque bide. Thierry aborda alors la seconde question à évoquer l'arrivée de ce Sébastien au manoir. Matthias se montra commode et accepta d'envoyer une voiture le lendemain pour transporter l'enfant. La suite le figea. La permission du vicomte ? Mais il devait l'avoir, non ? Alexandre... Alexandre n'aurait pas proposé si...
"Je... Je suppose qu'Alexandre a déjà dû la demander. Je me trompe ?"
Lors des différentes messes, quece soit pour les mariages, les funérailles ou les baptêmes, son fils avait toujours su organisé les choses, sans omettre le moindre détail quand il en était informé. Il n'aurait jamais laissé un détail susceptible de troubler l'avenir de son petit frère auquel il semblait tant tenir.
"Il.. Il prévoit toujours tout. Il st si fiable."
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Etait-il vraiment en train de jouer les précepteurs d’éducation parentale, lui ? Thierry d’Anjou ? L’homme qui laissait aux autres le soin d’élever les engeances de sa mauvaise graine ? Eh bien… Oui. Ce n’était rien d’autre que l’hôpital qui se foutait de la charité. Non, vraiment… il n’avait pas de leçons à prendre de cet individu qui se noyait dans son vomi et profitait de la naïveté de ses paroissiennes autant que de son pouvoir quand son fils n’était pas là pour le rappeler à l’ordre. Alors non, vraiment c’était bien gentil, mais il pouvait appliquer ses propres conseils avant de les prêcher.
— Je pense que vous avez tort, mais je vous remercie.
Pour ne pas dire qu’il s’en fichait comme de la dernière morue vendue à la criée. Et comme toujours, il fallait qu’il ramène la discussion à son nombril – puisqu’il soliloquait – ou pour être plus exact à son cordon ombilical. Réflexion faite, Matthias en avait encore moins cure que de ses conseils bons pères. Père qui n’avait été que médiocre que ce soit avec une minuscule ou une respectueuse majuscule. Dans les deux cas, il avait lamentablement échoué à être ce que l’on attendait de lui. Il laissa donc les paroles s’écouler se contenta de suivre distraitement le monologue insipide. La suite le fit rire intérieurement. Trop laxiste avec Alexandre ? Devrait-il lui pointer du doigt ses propres paroles et lui rappelait tout le bien que son fils pensait de lui ? Il souffla imperceptiblement jusqu’à ce que de nouveaux conseils agrémentés d’une requête sur son avis n’émergent.
— Je pense que vous êtes effectivement un couard et qu’il est inutile de le formuler au passé. Pour le reste vous me semblez bien plus expérimenté que moi. énonça-t-il non sans amertume.
La discussion se poursuivit autour d’Alexandre et son intervention ne l’amusait pas : tant mieux, lui ne la trouvait que plus délicieuse encore. Il n’était cependant pas question de trahir ses amours alors il abonda en son sens dans l’unique but de le détendre ce qui ne manqua pas de fonctionner, dépassant même ses attentes. Il fronça un sourcil en l’entendant évoquer ses plaisirs solitaires dans le confessionnal. Répugnant. Et il riait de souiller ce lieu qui méritait d’être respecté comme il se devait. Il étouffa cependant un petit rire de circonstance avant de déclarer avec détachement :
— Et j’imagine qu’Alexandre s’est fait un plaisir de nettoyer vos offices en suivant.
C’était dit sur le ton de la plaisanterie, comme s’il abondait en son sens quand il était en réalité des plus sérieux. À voir si Thierry s’engouffrerait dans la brèche béante qu’il venait d’ouvrir.
Toutefois, Matthias n’était pas au bout de ses surprises puisqu’il l’informa subitement avoir adopté l’un de ses corniauds, fait dont on l’avait fort heureusement prévenu quelques jours plus tôt.
— Excusez-moi, Monsieur d’Anjou, j’oubliais que votre cœur n’irriguait que vos saints bijoux. En ce cas je contacterai Fromart à la première heure afin de m’en assurer, vous comprenez bien qu’il me faut l’aval du Maitre pour accueillir votre fils à sa charge.
Alexandre prévoyait tout ? Oui, c’était vrai. Contrairement à lui. Avec ironie l’intendant songea que de fiable à faible, il n’y avait qu’une malheureuse inversion de lettres pour réunir père et fils.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Vous dites des évidences."
La conversation changea de sujet et après un malaise sur les causes de l'homosexualité, ils en vinrent à discuter des plaisirs solitaires. Sur ce sujet, il aurait pu disserter durant de longues heures. Matthias sembla s'amuser de son anecdote, jusqu'au moment d'évoquer Alexandre qui nettoyait constamment le confessionnal et lui adressait bon nombre de sermons. Il soupira.
"Il ne comprenait pas à l'époque. C'est pour ça... Je suis presque sûr qu'il ne s'était jamais essayé à la chose alors.
C'était entièrement faux. Vers l'âge de douze ans, Alexandre avait commencé à s'entretenir en confession sur ses érections nocturnes et le besoin viscéral de toucher ses parties intimes. Il avait même avoué, honteux, prendre beaucoup de plaisir à la pratique de cet exercice. Il l'avait alors rassuré et expliqué que tous les garçons agissaient de même et que cela ne présentait rien de blâmable. Il tairait cependant ces confidences. Matthias n'avait à le savoir.
"Pour tout vous dire, pendant longtemps, j'ai cru qu'il finirait moine tant la sexualité le répugnait."
Le souper touchai à son terme et Thierry se résolut à aborder le cas du petit Sébastien. Il se croyait confiant et que cela serait une formalité. Il avait négligé que Coldris n'e était peut-être pas encore informé. L'ancien prêtre serra les dents, stoïque, devant le sarcasme de l'intendant et se rangea à cette décision. De toute manière, il ne pouvait rien faire d'autre.
"Je vois. Je vous remercie, Matthias."
Sur ce, il se leva en remettant la chiase et sortit en saluant l'intendant pour monter se coucher.
Déterminée à avoir sa nuit avec le séduisant invité qui la rendait folle depuis longues journées, Marie était montée dans sa chambre dès qu'elle eut entendu parler de son retour grâce au merveilleux prétexte que lui avait fourni au matin l'intendant. Elle se trouvait désormais au service de l'homme qui la rendrait heureuse toute la nuit. La jeune femme attendait, lascivement allongée sur le lit, dans une tenue plus qu'évocatrice. Elle ne souhaitait plus perdre de temps. Que les choses sérieuses commencent enfin !
Lorsque Thierry entra dans la chambre, il s'arrêta, à peine quelques mètres faits, en découvrant une superbe créature étendue sur l'édredon, les jambes nues. Un sourire grivois passa sur ses lèvres. Décidément, Les servantes de cette demeure ne manquaient pas d'imagination et savaient tout pour plaire à un hôte. Il se serait dommage de laisser gâter un aussi délicieux dessert
A sn approche, Marie se redressa et enveloppa les bras autour du cou de son amant. Ce dernier la laissa avec plaisir se coller contre lui avant de l'étendre à nouveau sur le lit.
Après une nuit délicieuse, Marie se réveilla, toute heureuse, le sourire aux lèvres, et admira son amant encore endormi. il méritait entièrement tous les efforts consentis afin de le récupérer rien que pour elle. Ce soir, elle reviendrait. Comme tous les autres soirs qui suivraient. Il était à elle. Elle ne le laisserait à aucune de ses collègues jalouses et aigries. Sur cette pensée, Marie se pencha pour lui donner un dernier baiser et se leva
Lorsque la servante quitta la chambre, il dormait toujours.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Le souper se poursuivait, entre des conseils d’éducation d’un père qui ne connaissaient pas la majorité de ses enfants et les préférences sexuelles de son fils, Dieu merci éradiquées par l’intervention du vicomte qui finirait par être canonisé à ce rythme. Quant à son explication douteuse sur la tâche ingrate à laquelle Alexandre s’était dévolu toutes ces années… il en grinça des dents. Il… ne… comprenait… pas… Était-il sérieux ? Matthias fronça les sourcils mais dû se rendre à l’évidence : il était parfaitement sérieux. Finalement, il souffla de dépit tout en lâchant un ironique « Oui bien entendu, c’était un ange ». Son aveuglement était somme toute assez prodigieux. Un cas d’école pour tout dire. Il comprenait aisément le dégout de son fils après avoir passé son temps à nettoyer ses méfaits.
— Oh je vois. Comme l’alcool, au fond. Vos deux grandes passions dans la vie, comme qui dirait. commenta-t-il.
Finalement le souper toucha à sa fin sur cette nouvelle de l’arrivée imminente de son second fils (sur combien ?). Une annonce dont il usa pour lui rappeler qu’il n’était personne ici, excepté un banal invité. Il accepta ses remerciements d’une inclinaison protocolaire puis le laissa remonter dans sa chambre où il savait que son présent l’occuperait et qu’il cesserait ainsi de se servir et de semer la zizanie dans ses employés.
Ce matin, Thierry ne travaillait pas, il devait se rendre au Palais de justice afin d’effectuer ses excuses publiques. Il était donc convenu qu’il se lèverait plus tôt. Compte tenu de son accueil les jours précédents, Matthias s’était résolu à le laisser se réveiller seul. Finalement après avoir patienté près de dix minutes dans la salle à manger sans voir personne, il se résigna à monter.
— Monsieur d’Anjou ! clama-t-il en heurtant la porte à plusieurs reprises.
Avec un peu de chance, Marie l’avait peut-être littéralement tué à la tâche ? Il esquissa un sourire à cette idée résolument plaisante et débordante d’ironie.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Le regard appuyé sur la pendule, sans la quitter une seule seconde, Thierry attendit précisément dix-huit minutes, même s'il avait terminé de se préparer depuis un bon moment, et s'avança pour ouvrir enfin la porte. Il simula un sourire de compassion.
"Bonjour Matthias. Pardonnez-moi du retard, je suis un peu lent le matin."
Il l'observa d'un sourire de complaisance puis reprit :
"La nuit fut délicieuse. Une véritable merveille."
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Cela faisait donc un total de vingt minutes de retard puisqu’il devait bien poireauter là depuis dix minutes avant que ce maudit chien en rut ne daigne lui ouvrir. Au fond, cela n’avait pas tant d’importance, ce n’était pas lui qui risquait d’arriver en retard à ses excuses et il doutait que la Cour n’apprécie grandement cette négligence.
— Je vois cela. Permettez-moi de vous rappeler que vous devez être au Palais de Justice pour Tierce
Ce qui lui laissait peu de temps pour ne pas arriver au grand galop. Il était ravi que la nuit fût à son goût et la jeune femme serait donc affectée à son service personnel puisque c’était une catin qu’il voulait. Il lui rendit donc son sourire d’une inclinaison de la tête.
— A ce sujet, je suis au regret de vous annoncer que vous ne pourrez pas emprunter le cheval. Le palefrenier m’a fait savoir qu’il était blessé et que le repos était exigé. Cependant vous pouvez emprunter la mule de service.
La monture allait fort bien mais en réalité, mais Matthias avait profité du temps d’attente pour faire chercher un garçon d’écurie auquel il avait demandé d’appliquer un cataplasme d’argile sur la patte au cours d’une banale discussion. Le petit était intelligent et s’était empressé d’entrer dans son jeu.
Cela apprendrait à son invité à se jouer ainsi de lui. Pourvu qu’il arrive désormais en retard.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Ah oui ! Le petit-déjeuner est-il prêt ? Ce n'état pas volontaire, je vous l'assure, j'étais justement hésitant sur la bonne tenue à enfiler pour un pareil jour !"
La seconde nouvelle généra en lui une forte irritation. Aller sur le dos d'une mule ? Il le prenait pour un paysan ?
"Pardon ? Vous avez bien le moyen d'aller chercher une monture à Fromart ! Un homme de ma condition n'a pas à se promener sur un animal que seuls des paysans montent sans rechigner ! Je ne serai pas un Lancelot qui monte dans une charrette !"
Il croisa les bras, sévère.
"J'espère que vous trouverez vite une solution. Autrement, avez-vous eu des nouvelles pour ma demande d'hier soir ?"
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Matthias confirma que le petit-déjeuner était près depuis très exactement vingt minutes - soit la durée de son retard -. Hésitant sur la tenue à passer ? Bah voyons. C’est que monsieur était coquet pour se rendre au tribunal. Petit sourire ironique et il l’informa de la « blessure » de son cheval. Un homme de sa condition ? Il voulait parler d’une raclure de latrines c’était cela n’est-ce pas ? Car assurément, un tel homme ne pouvait chevaucher une brave mule et encore moins un noble destrier. Imperturbable il croisa les bras dans son dos et répondit paisiblement :
— Malheureusement je n’ai guère le temps de faire l’aller-retour à Fromart pour vous fournir une bête digne de votre égo. Quant à votre condition, Monsieur d’Anjou, elle est parfaitement adéquate : prêtre révoqué et noble déchu, il semblerait que vous fassiez désormais partie des petites gens que vous méprisez tant. Nous en déduirons également d’après vos dires que votre fils n’est rien d’autre qu’un paysan. Un paysan qui sera fort heureux d’apprendre que vous avez refusé une monture telle que la sienne.
Il pouvait bien faire son gamin boudeur cela ne changerait rien. Même ses fils ne se permettaient pas un tel comportement…
— Si cela ne vous convient pas, vous disposez toujours de vos nobles pieds pour vous y mener. il jeta un coup d’œil à l’horloge Si j’étais vous je partirai dès à présent afin d’éviter tout retard. Enfin, concernant votre demande, celle-ci a été acceptée. Je vous enverrai donc une voiture ce soir pour récupérer votre fils.
Tic-tac, tic-tac, faisait insolemment le pendule à chaque nouveau va-et-vient. Il sautait comme lapin, pouvait-il courir aussi vite qu’un lièvre ? Matthias s’inclina et lui indiqua que s’il n’avait plus besoin de lui, il l’attendrait dans la salle à manger pour son petit-déjeuner.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Je comprends."
Sa réponse fut sèche et lacunaire.
Il entendit la suite sans broncher, subissant patiemment l'épreuve de l'humiliation. L'intendant annonça enfin une bonne nouvelle au sujet de la voiture pour le petit Sébastien. Il répondit plus calmement.
"Je vous remercie."
Sur ce, Thierry descendit s'attabler pour le petit-déjeuner. Un repas pour le moins inhabituel : il ne parla pas et manga rapidement, inquiet d'arriver en retard à sa convocation. Que se passerait-il en cas de maquerait ? La justice reviendrait-elle sur ses engagements ? Il se refusait à perdre le peu qu'il lui resta.
Le petit-déjeuner expédia, l'ancien prêtre se leva vite, oubliant aujourd'hui de ranger la chaise, et quitta précipitamment le manoir en saluant d'u air distrait Matthias.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Enfin il réalisa ! Enfin ! Il n’y avait guère que la tête enfoncée dans sa merde qu’il comprenait… Ce qu’il pouvait être épuisant de converser avec un être dépourvu de tout apprentissage. Sa cervelle n’était rien de plus qu’une passoire qui ne conservait que la bêtise pour laisser fuir le bon sens comme un courant d’air.
Il s’inclina poliment à sa réponse laconique et le laissa expédier son petit-déjeuner et se rendre au Palais de Justice pour effectuer ses excuses à dos de mule. À la fenêtre, Matthias souriait de savoir l’animal de bât doté d’un meilleur fond que cette peste de Thierry d’Anjou.
Les vêpres venaient tout juste de sonner lorsque la cour grinça de l’arrivée du rejeton. À quoi pouvait-il ressembler celui-ci ? Oh, pas physiquement, cela lui était bien égal, il se demandait surtout s’il les ânes pouvaient faire des chiens. Et pour tout dire, il espérait que le marmot se montre docile, car il avait déjà suffisamment à faire avec le père pour ne pas gérer en plus sa progéniture. Il avait convenu avec la principale intéressée que ce serait Lucie qui s’occuperait d’aider le petit durant son séjour au manoir. Une femme douce et patiente qui saurait se montrer à la hauteur de la tâche.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Sébastien ne comprenait rien de ce qui arrivait.
Un monsieur bien vêtu, encore mieux qu'Alexandre, était venu à la maison et avait annoncé l'emmener. Sa mère n'avait rien. Elle s'était contenté de le regarder être porté le peu que temps que dura la traversée de la pièce principale. L'homme disait être son père. Un père, Sébastien ne savait pas vraiment ce que c'était. Le mari de sa mère ne revenait jamais. Il se contentait d'envoyer l'argent de ses emplois. Il travaillait dans les champs, loin de la ville. Même les plus vieux de ses frères ne le connaissaient pas. sauf que s'il se rappelait ce qu'Alexandre disait, c'était pas cet homme son père. Non, sa mère avait eu une histoire avec le monsieur qui l'avait déposé dans ce carrosse. Un instant, Sébastien se demanda s'il n'allait pas devenir une citrouille. Comme dans le conte. Et lui serait coincé là-dedans pour toujours. Non, c'était ridicule. Non, ça pouvait pas exister pour de vrai. Quoique... Comment savoir ?
La carrosse s'arrêta.
Des hommes vinrent le chercher' et le descendirent pour le déposer dans le fauteuil roulant? Sébastien se laissa faire, soumis, habitué à n'être qu'un corps qu'on disposait comme on le voulait. Il se laissa entrainer lorsque son regard découvrit, éberlué, le château qui s'offrait à sa vue. C'était quoi ça ? pourquoi on le conduisait ici ? il ne méritait pas de tels honneurs !
L'enfant, de plus en plus perplexe, se laissa conduire dans la maison et contempla, hagard le hall. Ses yeux observent un grand lustre au plafond. C'était pas dangereux, ça ? Et si ça tombait ? Il aperçut ensuite un homme sévère et baissa aussitôt la tête.
"Bon... Bonjour."
Sébastien évita de le regarder, honteux. Il né méritait pas d'être dans cette maison. il le savait bien. Les enfants du peuple n'habitaient pas les beaux châteaux. Surtout un enfant infirme et inutile.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Matthias patientait dans le hall. Il ne sortait se geler la morve que pour le vicomte. Le petit finirait bien être accompagné par les serviteurs. D’ailleurs le voilà qui arrivait ! En… chaise roulante. Ah. C’est qu’il avait comme omis de préciser ce menu détail la veille… À croire qu’il ne pouvait qu’engendrer des éclopés. Et quoi que cela puisse en paraitre, ce n’était en rien une insulte envers ses enfants, mais bien envers ce père qu’il méprisait profondément. Pour tout dire, il appréciait même Alexandre et regrettait de ne pas avoir eu l’occasion de discuter plus amplement avec lui sur des questions artistiques. Toujours était-il qu’il allait devoir accueillir le nouveau pensionnaire du manoir du moulin en espérant que la splendide demeure ne se transforme pas en hospice pour miséreux infirmes.
De là où il se trouvait, bras croisés dans le dos et stoïque, l’intendant décortiquait l’attitude de son invité. Il n’avait au moins pas la langue persifleuse de son père et se montrait bien plus humble qu’il ne l’avait été.
— Bonsoir mon garçon, bienvenue au manoir du moulin. Je suis Matthias Gramont, l’intendant du domaine.
Le regard baissé vers il ne savait quoi, le domestique n’était même pas sûr qu’il n’ait vu à quoi il ressemblait. En même temps, il le comprenait… Il n’avait jamais dû ne serait-ce qu’oser imaginer fouler le sol d’une telle demeure. Il n’y avait qu’à voir ses guenilles pour savoir de quel milieu il venait et il ne l’enviait pas. Sans parler du fait qu’il était désormais suffisamment près pour déduire de son olfaction qu’il n’avait pas dû se laver depuis bien trop longtemps. Matthias soupira avant de héler Edmond et Lucie ainsi qu’un troisième domestique à qui il ordonna de faire chauffer l’eau.
— Que dirais-tu de te laver, Sébastien ? proposa-t-il par pure politesse.
Ensuite, il tenterait de le vêtir d’une livrée en attendant que son père ne se décide à pourvoir à ses besoins avec l’argent de son fils. En tout cas, ces haillons partiraient aux flammes. Il n’y avait guère d’autres destinations leur convenant. Il espérait d’autre part que le petit ne leur ramène pas des parasites qui se feraient une joie d’attaquer les résidents de la demeure. Ce lavage serait également l’occasion d’un épouillage en règle avant tout séjour ici.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Sébastien, observait craintif, le monsieur si bien habillé venir à lui et le saluer. Il tremblait. Ce n'était pas normal. Pas normal du tout. Les petits garçons du peuple n'étaient pas invités dans les beaux châteaux. Ou alors... Un frisson l'enveloppa. C'était pas un homme. C'était un ogre. Il se montrait gentil mais c'était pour mieux le manger dans la nuit, quand il dormirait. Et il était rusé cet ogre. Il avait choisi un enfant infirme, incapable de s'échapper. Sébastien releva timidement la tête et murmura :
"Vous... Vous allez me manger, monsieur l'ogre ? Ma.. ma mère, elle m'a vendu ? Je suis comme une carotte ou une aubergine ? Je.. Je dois pas être bon à manger. Il y a pas beaucoup de viande. Ou alors vous voulez me manger pour manger les os ?"
Le garçon ne savait pas s'il devait avoir peur ou non. Finir dans l'estomac d'une personne, c'était pas terrible. Mais c'était peut-être mieux que de passer des journées entières couché sur la paille, à attendre qu'on s'occupe de lui. Et puis, il n'en mourait pas. Dans la Bible, Jonas se faisait avaler par une baleine mais il continuait à vivre dans le ventre du monstre. Alors lui aussi il y survivrait. Il devait avoir confiance.
Sébastien releva la tête et murmura d'une petite voix :
"Vous pouvez me manger tout de suite, monsieur l'ogre. Ou alors c'est un rituel de manger les enfants la nuit ? Mais j'ai pas peur. Je ne pleurerai pas. je promets."
Le monsieur se tourna vers des employés pour ordonner de faire chauffer de l'eau. C'était sûrement pour le faire cuire. On allait préparer avec lui un ragout ou un plat de ce genre. Sébastien frissonna. Il ne devait pas avoir peur. Il l'avait promis. L'ogre se pencha pour lui demander s'il voulait se laver. Sébastien répondit d'un sourire doux.
"Vous n'avez pas à me mentir, voyons. J'ai compris. Vous allez juste m'emmener à la cuisine et l'eau, c'est pour préparer un ragoût ou une soupe. Avec moi comme aliment principal. Alors ne me racontez pas des histoires ! Alors.. eh bien, j'espère que je saurais bien vous nourrir et que je vous rendrai pas malade."
Ce n'était pas parce qu'il allait être mangé qu'il devait souhaiter du mal aux autres. Et puis, les ogres, il n'en pouvait rien. C'était leur nature de manger des enfants. Comme les loups le faisaient. Il fallait bien que les gens et les animaux se nourrissent.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
C’était bien la première fois que l’on tremblait comme une feuille devant lui. Même ses garçons ne l’avaient jamais réellement craint. Il y avait fort à parier que cet idiot n’avait rien expliqué à son rejeton. C’était à se dire que Dieu était doté d’une certaine ironie pour créer des êtres pareils et les pousser à Le servir. Visiblement, il ne devait pas manquer d’une touche d’humour ou de cynisme, cela restait à déterminer. Finalement le marmot releva timidement la tête et marmonna dans sa barbe qu’il n’avait pas encore quelque histoire d’ogre. Le manger ? Lui ? Matthias arqua un sourcil. L’avait-il bien regardé. Il hésitait entre secouer la tête et se laisser gagner par l’hilarité de cette situation pleine d’absurdité.
Comme il ne répondit rien, le garçon développa sa théorie fabuleuse. Au moins était-il plus courageux que son père qui dans ce genre de circonstances balayait le sol de sa bedaine avec une efficacité remarquable. L’intendant esquissa un sourire et rentra malgré lui dans son jeu.
— Tant mieux. Il ne faut pas pleurer. C’est un honneur d’être dévoré par un ogre, je ne mange pas n’importe quoi. Je suis un ogre gourmet. avoua-t-il avec une profonde ironie.
Sur ce, il ordonna qu’on fasse chauffer l’eau pour le baigner et s’assurer qu’il ne comporte aucun parasite clandestin. Un seul dans ce domaine suffisait amplement sans qu’il n’y ait besoin de faire face à une invasion de poux, puces, morpions ou que savait-il d’autres… Il souffla de rire en réalisant que le petit en était toujours à ses déductions merveilleuses. En soi, de son point de vue, cela ne manquait guère de logique, il fallait tout de même l’admettre. Il n’y avait qu’un seul léger souci : les ogres n’existaient pas. Quoique l’on puisse aisément faire passer quelques sombres fous pour des créatures similaires.
— Voyons mon petit, je lave toujours mes aliments avant de les manger, c’est important pour éviter les maladies. Je tiens à ma bonne santé. Ensuite un ragoût sera sans doute parfait, mais d’abord tu iras au saloir, c’est l’hiver et je préfère faire des provisions si tu ne m’en veux pas.
Et en même temps sa remarque sur le fait de bien le nourrir malgré le sort funeste qu’il présageait avait quelque chose d’attendrissant. Une telle bonté, c’était touchant. Puisque l’eau serait bientôt chaude, il demanda à Edmond de porter son repas à l’étage tandis qu’un second se chargea de porter la chaise. Il ouvrit la porte de la chambre jouxtant celle de Thierry. Tiens réflexion faite, il aurait dû les faire dormir dans la même. Cela aurait calmé ses velléités luxurieuses… La baignoire était déjà en place et l’on ne tarda pas à la remplir.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Sébastien contempla avec inquiète l'ogre et se força à ne pas pleurer. Il disait qu'il ne devait pas. Il risquait peut-être de lui faire des choses méchantes ou terribles s'il laissait éclater ses larmes. Il confirmait ses déductions : il allait être mangé. Sa mère l'avait vendu à un ogre qui allait le déguster pour un bon repas. C'était horrible. Mais c'était comme ça qu'était toutes les mères, au fond. La mère du petit Poucet avait volontairement perdu ses fils dans la forêt. Celle de Blanche-Neige voulait la tuer car elle était belle et manger son foie. Et il y avait aussi celle de Cendrillon. Oui, les mères, il n'y avait pas de personne plus cruelle qu'elle.
L'ogre parlait de laver les aliments. C'était étrange. depuis quand on lavait les aliments avant de les préparer ? Sa mère et sa sœur ne le faisaient jamais. mais ça devait être une coutume des ogres. c'étaient pas des humains. Alors forcément, c'était différent. Il n'aimait pas ça par contre aller attendre dans le saloir. Il ne pouvait pas être mangé tout de suite. au moins, comme ça, tout ça serait terminé. mais attendre longtemps, sans savoir quand l'ogre le mangerait, c'était affreux. ca lui faisait même encore plus peur que d'être mangé.
Malgré tout, Sébastien se força à sourire et murmura :
"J'espère que je vous permettrais de faire un bon ragout."
En y réfléchissant, c'était logique d'attendre. Dans les contes, la sorcière engraissait Hansel et Gretel afin d'avoir plus à manger. L'ogre devait avoir la même idée. Sébastien se décida qu'il ne ferait pas semblant de se nourrir. Au contraire, il tenterait d'engraisser rapidement pour que ça se passe vite cette attente. Dans les contes, les héros, ils auraient tenté une action incroyable et battu l'ogre. Mais lui il ne pourrait rien faire. Même s'il mourait l'ordre, que ferait-il ensuite ? Il était incapable de fuir. C'était mieux de résigner et d'être mangé prochainement.
Sébastien contemplait avec effarement la chambre dans laquelle on venait le monter alors qu'une jeune femme s'approchait. Il adressa un sourire timide tandis qu'elle le fit de amnière bien plus enjouée.
"Bonjour Sébastien, je m'appelle Lucie.
"Bonjour madame Lucie."
"D'abord, c'est mademoiselle, jeune homme. Et dis juste Lucie. D'accord ?"
"D'accord, Lucie."
Lucie faisait de gros efforts pour parâtre aimable depuis son entrée dans la pièce mais éprouvait une forte nausée face aux émanations qui se dégageaient de l'enfant. Comment pouvait-on autant puer ? Cela la dépassait. Elle s'attaqua enlever rapidement les vêtements et les évacua par la fenêtre. Un palefrenier se chargerait de les récupérer et de les brûler dans la plus grande urgence. Elle prit ensuite le petit, qui était une véritable plume, et le déposa dans la baignoire. Armée de sa brosse et de savon, elle frotta partout pour retirer toute la saleté et même les moisissures dans les orteils, à l'arrière des genoux ou mêmes les parties intimes.
"Depuis quand ne t'es-tu pas lavé ?"
"Ben.. euh... Une.. Deux... Il y a deux messes dominicales. Quelques jours avant."
"Eh bien, Sébastien, voici une règle de vie importante : on se lave tous les jours.
"D'accord, madame."
Après le long bain, Lucie porta Sébastien sur un tabouret, sans un regard pour l'eau devenu jaunâtre et fort odorante, t l'enveloppa d'un serviette. Armée d'une pince, elle se mit en devoir de déloger les vermines qui logeaient sur la tête de l'enfant et put conclure qu'une colonie entière avait chois de s'y installer. Comment pouvait-on vivre de manière aussi négligente ? Quel effroi ! Elle s'étonna en revanche du calme du petit. Il ne remuait pas du tout et ne se plaignait. Quelle rareté !
"C'est bien, Sébastien, tu es un garçon très courageux."
Lucie l'embrassa puis lui passa les beaux habits que l'esclave Alexandre avait fait parvenir dans la matinée à l'intention de son petit frère. Lorsque l'enfant fut prêt, il demanda timidement :
"Je vais au saloir maintenant ?"
Lucie pour un long soupir. Malgré toute sa bonne éducation et ses excellentes manières, l'intendant n'avait rien à envier au phallus en rut qui se baladait en toute impunité dans le manoir depuis plusieurs jours. Comment avait-il pu se croire malin de tromper ainsi un enfant ? Il n'y avait décidément pas un homme pour racheter l'homme. Elle faisait bien de rester célibataire.
"Matthias t'a dit des bêtises. Sébastien, tu es ici par la décision de ton grand frère Alexandre. Il.."
Le visage de Sébastien s'illumina à la mention de ce nom.
"Alexandre ? c'est Alexandre qui.. il avait promis de me sortir de ma maison. de le donner une belle vie. mais je le croyais pas. Mais.. il est trop fort ! C'est le meilleur grand frère qui y a au monde !"
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Lucie était une personne dotée d’une moralité irréprochable. Peut-être un peu trop. À moins que ce ne soit son absence d’enfant qui l’empêchait de percevoir l’amusement sans la moindre malice qui pouvait résider dans le fait d’user de leur naïveté. D’autre part, c’était une leçon somme toute importante pour mener à bien sa vie d’adulte, un apprentissage primordial même qui lui éviterait à l’avenir de se retrouver dans la pénible situation de ce petit Torienel tombé du nid. Il était évident qu’il aurait fini par lui faire comprendre qu’il n’était pas un ogre.
Enfin toujours était-il que l’on avait réussi à le décrasser - puisque laver était un euphémisme -, à l’épouiller même puis à le couvrir de lavande dans l’espoir d’étouffer les parasites qui seraient passés entre les mailles du filet, car il y en avait toujours de ces perfides petites créatures pour se dissimuler… L’on avait même réussi à le vêtir d’une livrée (trop grande) en attendant mieux avant de la faire souper et de le coucher.
L’intendant devait reconnaitre que le garçon était d’agréable compagnie, ce qui n’était pas bien compliqué lorsque l’on devait supporter son géniteur geignard. D’ailleurs celui-ci rentrait enfin de son fameux procès de batracien. Et cela non ! Avait-on la moindre idée de menacer un ministre de mort dans son lit ? Quelle idiote ! Une de plus qui ferait dire aux hommes que les femmes n’étaient bonnes qu’à écarter leurs cuisses en silence. Et cela se disait négociatrice ! Que ne fallait-il pas entendre !
— Bonsoir Monsieur d’Anjou. Tout s’est-il passé comme voulu ? s’enquit-il en l’accompagnant vers la salle à manger.
Le ragoût fut porté et l’ancien curé se jeta avidement dessus.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Nous avons entendu péniblement des coassements de grenouille. Mais je suppose que c'était ce qui était à prévoir."
Il avança jusqu'à la salle à manger en poursuivant.
"Quand j'étais enfant, j'aimais chasser la grenouille avec ma sœur et les cacher ensuite dans une armoire de ma mère. J'ai perdu mes goûts d'enfants, il semble. Cette grenouille-là, je n'ai aucune attirance pour elle. Je ne comprends réellement pas comment elle a pu dans le lit de Coldris se vanter de pouvoir l'assassiner. Cela me dépasse. Ce n'est qu'une catin, tout juste juste à écarter les cuisses. Elle aurait mieux fiat de rester dans le bordel où on l'a racheté. C'était là sa seule vraie place."
Thierry repensa à l'agression subie dans son bureau, mal à l'aise encore de ce comportement indécent.
"Elle m'a agressé le mois dernier. Elle m'a.. embrassé de force. J'ai à peine compris. C'était... déplaisant. En tous les cas, rien d'elle ne me donne envie. Je ne sais pas comment Coldris a pu la baiser. Finalement, quand j'y pense, Matthias, je préfère baiser un homme que cette grenouille si on me donne le choix."
Il tira la chaise et s'assit, toisant le plat servi dans son assiette.
"Par pitié, Matthias, ne me dites que c'est une une préparation à base de grenouilles. L'ironie serait beaucoup trop amère."
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Le saint râleur était de retour, affairé à faire ce qu’il savait faire de mieux, râler. Pour une fois cependant, c’était légitime. Il acquiesça donc en silence écoutant son récit avec curiosité et souffla finalement un petit rire.
— Il semblerait qu’elle ait réussi à nous mettre d’accord sur un point.
En revanche, il avait quelque peu du mal à plaindre le curé de s’être fait agresser. Surtout après ce qu’il avait fait à la Dame de Kergemont. Celle-ci et sans doute d’autres. Il ne pourrait pas lui céder la moindre once de compassion. Quant à la fin… Il faillit s’étouffer à la mention de préférer baiser un homme que cette catin déchue.
— Etes-vous certain ? Baiser un homme tout de même, c’est...
Simplement histoire de le voir s’enfoncer un peu plus. Léonilde et Alexandre allaient se régaler de cette anecdote qui s’apprêtait à être gravée dans le marbre. Le vicomte lui-même ne manquerait pas de le lui rappeler de temps à autre. Ne savait-il pas depuis tout ce temps qu’il fallait mesurer ses propos en présence de son si cher ami ? Le d’Anjou s’installa et le ragoût fut portée. À base de grenouilles ? Oh non, le malicieux intendant avait une bien meilleure idée en notant qu’il ne s’enquerrait même pas de savoir si son fils avait été convenable mené au manoir.
— Soyez rassurez, les grenouilles ne sont pas suffisamment nombreuses en cette saison pour satisfaire votre appétit d’ogre.
Il le laissa prendre une cuillérée (pour l’effet) et poursuivit avec détachement :
— Comme nous manquions de viande dans le garde-manger, votre fils s’est offert de lui-même pour le ragoût.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
L'appétit commençait à descendre aux talons et l'odeur de la nourriture renforçait la faim; Thierry se prêta à la plaisanterie des grenouilles puis sourit du ragout servi. Il commença à goûter une cuillerée quand la phrase de l'intendant le fit recracher brutalement. Il se tourna, hagard, vers Matthias.
"Pardon ?"
Une autre phrase lui revint Celle où Alexandre avait autrefois réclamé quinze coups de tisonnier. Il s'exclama, paratgé entre al stupeur, et le désespoir :
"Mais ils sont stupides ces gosses ! Un pour apprécier la flagellation l'autre pour... "
Il se calma peu à peu et supposa à une erreur. Sébastien était jeune. C'était un enfant. Il y avait un jeu de mots derrière cela.
"Puis-je connaître le détail de cette aventure ?"
Ses doigts tapotaient le bois de la table, nerveusement, et il n'avait plus d'intérêt pour le repas qui refroidissait.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Sa réaction ne se fit pas à attendre pour le plus grand plaisir de l’intendant qui l’observa subitement et stupidement recracher son ragoût dans une exclamation avant de déclarer ce qui semblait une évidence.
— Ils ont sans doute de qui tenir, commenta-t-il sans préciser à qui il pensait, pas plus qu’à lui faire remarquer qu’ils semblaient l’un et l’autre douer d’une plus grande raison que lui-même.
Il lui fallut quelques secondes avant de retrouver son calme et de réaliser l’absurdité d’une telle déclaration. Non vraiment… il l’avait bien regardé ? Il avait une tête de cannibale du Nouveau Monde peut-être ?
— C’est en réalité fort simple. À peine arrivé, il a décrété que j’étais un ogre qui voulait le manger. Comme il puait plus que la voirie, j’ai demandé à faire chauffer de l’eau. Ce qui n’a fait qu’alimenter le quiproquo, lorsqu’il a décidé que c’était en réalité pour le faire cuire. Figurez-vous que bien loin de résister, il s’est offert de lui-même pour satisfaire mon appétit et espérait même être suffisamment bon !
Matthias esquissa un sourire au souvenir de cette rencontre peu orthodoxe.
— Lucie l’aura décrassé et épouillé avant de le revêtir temporairement d’une livrée. À ce propos, il lui faudra des vêtements à ce petit. Vous avez certainement anticipé ce point n’est-ce pas ?
Non, bien sûr que non. Cela lui était passé complètement par-dessus la tête. Comme toujours. Qu’allait-il dire ? « Oh mon bon Alexandre y aura certainement pourvu, il pense à tout ce petit. » Quand on n’avait pas de cervelle, on pouvait se contenter d'une moelle épinière. Heureusement que son fils y avait pensé lui. Et d'ailleurs avait quel argent allait-il l'entretenir? Le sien également? Il leva les yeux au ciel.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Je sais. C'était véritablement une infection quand je l'ai porté. Il me faudra par ailleurs un bain. Si vous aviez le taudis dans lequel il vivait là-bas, avec deux personnes ! J'ai rarement vu plus sale ! Je regrette de ne pas avoir eu le temps de plus lui parler. Mais il y avait ce procès. Cette foutue grenouille !"
Il en déduisit que l'enfant, déraciné, avait supposer des choses à partir des contes que les gens du peuple aimaient se raconter pour se faire peur. Il fut cependant sceptique sur la passabilité du petit.
"Mais.. il a... Et il vous souhaitait même un bon repas ? Mais... Mais comment... ? Il est... C'est absurde !"
S'il devait tomber entre les mains d'une personne qui menacerait sa vie, Thierry aurait tout accompli pour lutter et se tirer d'affaire. Sébastien ne marchait peut-être pas mais il aurait pu mordre. Ou griffer.
"Comment... comment peut-il accepter... ? Et même être gentil avec celui qu'il pensait être son bourreau ? C'est absurde !"
Son esprit se rappela alors Alexandre qui avait honteusement pardonné à Dyonis au lendemain de son arrestation. Il soupira.
"C'est bien le frère de son frère."
Matthias lui énuméra les soins apportés à l'enfant et le fit rougir sur le détail de l'habillement. Cela ne lui était absolument pas vêtu à l'esprit. En même temps, comment le lui reprocher ? Ce n'était pas un homme de gérer de pareilles choses. C'était là l'ouvrage d'un domestique ou d'une femme. Par ailleurs, au vu du dévouement de son autre fils, la réponse ne se posait même pas. Il se remit ainsi à manger et ajouta d'un ton tranquille :
"Pourquoi pas ? Je présume que son frère s'en est déjà occupé."
En avalant une large cuillerée de ragout, Thierry songea que cela se révélait d'avoir un fils aussi fiable et responsable. Pourvu que Sébastien grandisse en empruntant la même voie !
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Ce qui était formidable, c’est que pas un seul instant il ne semblait se dire qu’il avait peut-être semé d’autres graines dans des fossés fangeux similaires. Pourtant, contrairement au vicomte, il ne semblait pas si difficile dans le choix de ses fruits. Mûres ou avariés tout lui allait. Alors combien de pousses tentaient-elles de survivre dans un terreau de misère ?
Il acquiesça à la mention de Sébastien espérant être un bon repas. Absurde ? Ça l’était. Ou terriblement altruiste. Mais au fond lorsque l’on ne s’intéressait qu’à son propre nombril, c’était indubitablement difficile à envisager. Pour ce qui était d’être le frère de son frère c’était ma foi d’une logique absolument implacable. En tout cas, ce n’était certainement pas un trait qu’il tenait de leur géniteur.
Ce parasite l’exaspérait. Il y avait des coups qui se perdaient… Matthias aurait bien fait déshabiller le petit pour le lendemain, mais maintenant que Lucie avait tout révélé il ne saurait jamais tenir sa langue. Morbleu ! C’est qu’en plus l’inverse ne lui venait pas à l’esprit et ne l’inquiétait pas plus ! Et dire que tout cela était au fond l’argent du vicomte. Combien de jours allaient-ils encore devoir le supporter ?
— On aurait du vous faire castrer à votre procès et vous les servir en ragoût.
Misérable et pathétique rat de père qui n’en avait que le sang et le nom.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
- Fiche perso : ✶Fiche
✶PNJ
Liens et RPs : ✶ Rapport ministériel
✶ Généalogie & Relations
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Eldred Kjaersen / Kalisha de Monthoux / Bérénice d'Aussevielle
Messages : 1362
Date d'inscription : 21/07/2020
Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
» [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
» [01 Janvier 1598] Pirate et Jupons vous souhaites Bonne Année [RP Sensible][terminé]
» [15 décembre 1597] La serre vous ouvre ses bras [Terminé]
» [22 février 1598] Vous êtes chez vous, ma Mie. Ft. Kalisha
La Pourpre et la roue :: Puissants sur terre et sur les eaux :: Fiefs des Grands :: Fromart :: Autres propriétés de Fromart