[20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Détendu, Thierry goûta avec plaisir le ragoût, appréciant chaque nouvelle cuillérée, lorsque le pénible intendant lui révéla une recette répugnante. Il recracha aussitôt le liquide dans sa bouche et se retourna, furieux :
"Vous êtes stupide ! J'aurais pu m'étouffer !"
La nausée montait au bord de ses lèvres. Il visualisa avec précision un bourreau sinistre trancher ses parties intimes. Son esprit voyait réellement une hache aux proportions gigantesques descendre et couper ses précieuses testicules. L'ancien prêtre pâlissait. Il se trouvait même livide. Tout appétit lui était évidemment passé.
"Je... Je vais me coucher."
Sans un mot, Thierry se releva et disparut rapidement de la salle à manger.
Durant la nuit, la présence Marie, sa charmante maîtresse, qui lui était apparemment dévouée corps et âme, surtout en ce qui concernait la première partie, se chargea de faire oublier à Thierry le malaise de la soirée. Le lendemain matin, il se leva à l'heure habituelle et fut même prêt quand Matthias vint l'appeler. Il descendit déjeuner et avala avec grand appétit de nombreuses pâtisseries tout en discourant longuement sur la soirée qui l'attendait ce soir avec son fils Alexandre.
"La vie, c'est quand même quelque chose de magnifique. Je ne me suis jamais si heureux, vous savez ! Quel bonheur qued'avoir un bon fils !"
Finalement, il partit au travail et laissa pour une journée entière le manoir respirer.
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Alexandre ouvrit lentement les paupières en laissant sa main parcourir le matelas, cherchant instinctivement le corps de son amant. Il lui fallut quelques instants avant de souvenir qu'il avait découché hier soir pour se rendre avec son père au lupanar pendant les fiançailles d'Alduis. Il lui en avait parlé et expliqué le besoin de ne pas se sentir seul durant l'événement. le jeune homme avait poursuivi que cela lui permettrait de contribuer à laver un peu plus sa réputation salie à cause de son procès et de sa récente arrestation. La nouvelle n'avait pas fait plaisir, ce qu'il comprenait largement, mais il l'avait accepté. Un peu forcé, certes. Malheureusement, un homosexuel dans cette société ne possédait pas le choix : ou il s'employait à ces stratagèmes ou il périssait tôt ou tard sur le bûcher.
La soirée ne fut pas si mauvaise que cela.
Hier, dans la voiture, Alexandre s'était enquit au sujet de son petit frère et leur père avait assuré que celui-ci se portait bien et s'adaptait à sa nouvelle vie. Il l'avait ensuite laissé discourir sur le travail difficile dans les hospices de la ville, trouvant toujours le moindre détail pour s'agacer de quelque chose. Il l'avait écouté d'une oreille distraite, le regard dirigé vers l'extérieur.
En arrivant à l'établissement, alors que son père s'excitait déjà de la présences de toutes les catins disponibles, Alexandre avait discuté avec la propriétaire et exposé que son maître demandait à ce que l'ancien curé ne boive que de l'hypocras et un verre par heure. Une disposition fort utile quand on connaissait les mauvaise habitudes de cet animal avec l'alcool/ Il souhaitait reconstruire une relation avec lui mais sans encourager ses travers.
Pendant que son père disparaissait dans les alcôves, car les prix d'une passe s'avéraient bien moins chers Alexandre se remémorait avoir passé un petit moment installé dans l'un des sofas de la pièce principale, un verre de vin rouge à la main. Tout en discutant avec un autre client pour flatter les charmes des prostituées qui évoluaient, le jeune homme s'était amusé à simuler de boire, ne faisant que tremper ses lèvres dans le liquide, comme Léonilde le lui avait si bien appris tout en paraissant s'intéresser aux silhouettes graciles de ces dames. Tout le long, il avait calqué ses manières sur celles de Sarkeris et de Coldris qu'il avait pu longuement étudié lors de leur soirée commune. En y repensant, cela se trouvait merveilleusement cocasse comme situation qu'un homosexuel puisse à ce point faire illusion dans un lieu où il ne devrait anatomiquement pas pouvoir apparaître. Finalement, quand l'homme avec lequel il s'entretenait monta, Alexandre s'était décidé à réserver deux filles. Dans les chambres, malgré son absence de désir, les choses s'étaient plutôt bien passé grâce au pouvoir de son imagination et il avait pu les honorer dignement, sans qu'aucune ne puisse soupçonner une irrégularité.
En redescendant, Alexandre avait découvert son père qui s'ennuyait dans un sofa, ayant épuisé les maigres ressources qu'il lui avait confié pour assouvir ses plaisirs. Il l'avait rejoint et tous deux avaient discuté de leur appréciation de la soirée. Au départ, l'esclave croyait que son père jouait le rôle en public de croire en sa comédie mais une fois dans la voiture ce dernier avait révélé être fier de le savoir se comporter comme un homme véritable dans les sens du terme. Quel idiot ! Au moins, cela prouvait que sa dissimulation fonctionnait. Quoique... Se rendre compte de ceci avec un pareil imbécile se révélait peu fiable.
Tout en repassant les événements de sa soirée avec la satisfaction du devoir accompli, Alexandre s'habilla. Assis au bord du lit, il terminait de mettre ses chausses et enfilait à présent sa chemise. Ses doigts s'apprêteraient à la fermer quand il découvrit les boutons tombés. Voilà qui s'avérait bien embêtant !
La chemise ouverte, Alexandre circula, décida à trouver l'intendant qui l'aiderait sans nul doute à régler le problème. face à lui, il s'inclina poiment pour le saluer.
"Bonjour Matthias. Veuillez m'excusez pour cette arrivée inopinée et la présentation inhabituelle mais un problème semble survenu à cette malheureuse chemise. Serait-elle possible de m'en procurer une autre autre ?"
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
En ce matin du 25 janvier, Matthias se sentait particulièrement paisible. Il jubilait toujours d’avoir coupé l’appétit à Thierry le 23 au soir. Même si pour tout dire, il aurait voulu le voir s’étouffer en songeant à sa paire de roubignoles nageant dans le ragoût. Et puis surtout, il en aurait été débarrassé ! Il se consola tout de même avec le jour suivant où il ne rentra que fort tard et put donc de fait profiter intégralement de sa journée sans avoir à subir ses jérémiades.
Cela faisait un moment que le pénitent avait pris la route de l’hospice et pour tout dire, il y avait eu à boire et à manger pour le petit déjeuner puisque bien entendu, il l’avait abreuvé des détails de sa soirée, encensant la merveilleuse guérison de son fils et son subit amour pour les femmes. Il avait visiblement même diverti la galerie en commentant poétiquement les traits de l’une et les courbes de l’autre. Et là, il n’y avait qu’un père aveugle pour ne pas réaliser que ce n’était qu’une copie du vicomte. Enfin, l’intendant avait joué le jeu en s’émerveillant du récit du comportement prodigieux de ce fils parfait. Comme il avait commencé à s’ennuyer en bout d’un moment, il avait décidé de voir à quel point il était possible de relancer le moulin à paroles à l’aide d’une phrase la plus simple possible sur son fils ou ses performances. Des performances, dont le satyre n’avait pas manqué de se vanter et de détailler avec précisions. Finalement, comme son jeu s’avérait particulièrement efficace, il avait failli manquer l’heure et s’était excusé de son départ précipité tout en lui promettant de reprendre tout cela. Non vraiment, ce n’était pas nécessaire.
Il était aux alentours de neuf heures, lorsqu’au détour d’un couloir, il tomba sur Alexandre dont la chemise béante laisser entrevoir sa peau de porcelaine les traits fins de son torse. La seule chose à laquelle il pensait désormais c’était à ses statues de marbre qu’il admirait bien souvent et il se demanda qu’elle serait la meilleure façon de parvenir à un tel résultat. Il en oublia même qu’il était en train de le fixer, chose qu’il n’aurait jamais faite de la sorte s’il n’avait pas eu connaissance de leurs goûts communs. Il détourna subitement le regard, gêné de cette insistance qui avait dû s’installer bien malgré lui.
— Je … Euh…
Quelle était la question déjà ? Ah oui la chemise.
— Je devrais pouvoir trouver cela Alexandre, oui. Tu pourrais peut-être emprunter l’une des chemises de ton père et laissez celle-ci ici le temps qu’une couturière s’en occupe ? Je la ferai réexpédier à Fromart dès que possible. Sinon, je t’en procurerai une des domestiques. À ta guise. fit-il ses esprits finalement retrouvés.
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Il semble qu'une tourterelle se soit invitée dans les couloirs du manoir."
Son esprit repensait aux moqueries légères de Bérénice sur ce sujet. C'était effectivement bien plus drôle quand on en usait de ce côté. Alexandre, toujours joueur, retira une manche de sa chemise et la laissa lentement glisser.
"Elle a un accroc, je crois aussi à ce bord."
Matthias sembla finalement revenir et réussit à se concentrer sur la conversation. Alexandre prit e temps de réfléchir à cette proposition, passant en même temps la main sur ses mamelons, sensuellement, et étira finalement les lèvres.
"Mon père est beaucoup trop grand pour que je puisse porter l'une de ses chemises. En revanche, celle de vos domestiques, il doit e avoir une qui me conviendrait. Puis-je me permettre d'abuser un peu de votre temps pour que vous montriez ceci ?"
Une idée lui vint pour prolonger un peu plus la conversation et continuer ainsi à tester l'étendue de ses capacités à séduire.
"Autrement, puis-je vous demander comment se passe le séjour de mon frère au manoir ? J'ai essayé d'en parler avec mon père mais note soirée ne se passa pas dans un lieu propice pour qu'il sache en discuter."
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Il plaidait honteusement coupable. Il ne s’était pas attendu à se retrouver nez à nez avec Alexandre complètement débraillé. Dans d’autres circonstances, il n’aurait pas eu ce moment d’hésitation, il était bien trop maître de lui et bien trop conscient des dangers pour se laisser De la sorte. Or, comme il savait qu’Alexandre était du même bord, ses défenses s’abaissèrent momentanément ouvrant une brèche. Les tourterelles ? Oh il se rappelait bien de cette discussion qu’il avait surpris alors qu’il se tenait dans un coin du salon. Il ne fallait pas exagérer non plus. A son âge, on savait tout de même se contenir. Il n’était plus un adolescent, lui. Il fronça légèrement les sourcils et commença à revenir à lui-même tandis qu’Alexandre en profitait pour en faire des tonnes. C’était bien le fils de son père. Les deux mêmes putes en rut. Cela acheva de lui faire passer la moindre envie et il répliqua gravement :
— La couturière s’en chargera. Pour le reste je n’ai pas besoin de mignons. Le vicomte héritier sera certainement ravi de savoir à quoi tu t’amuses.
Et le vicomte aussi. Alduis ne devait sûrement pas partager le libertinage de son père.
—J’observais seulement ton buste. D’un œil purement artistique.
Il acquiesça à la mention des chemises et partit justement dans cette direction alors qu’il le questionnait sur son frère. Il haussa les épaules.
— Peu importe le lieu votre père n’aurait rien pu vous répondre. Oh en passant : demander l’autorisation au vicomte de l’héberger et lui acheter des vêtements ne lui était pas venu à l’esprit. Vous serez sans doute fier d’apprendre qu’il se réjouit d’avoir un fils qui pense à sa place.
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Je vous prie de m'excuser, j'ai eu... un égarement. Cela ne se reproduira pas."
Il avait déjà eu souvent des érections, à es moments gênants, venus à partir de peu de choses, mais il n'avait encore réalisé un tour pareil. Le vicomte héritier... Le nom officiel de son amant le fit rougir encore plus. Alduis... Qu'allait-il en penser ? Il sentait venir les ennuis à cause d'une stupidité indécrassable. N'avait-il donc toujours pas appris à réfléchir avant d'entreprendre une action ? Quel imbécile ! Mais quel imbécile ! Il ne ferait cependant l'affront de supplier pour s'épargner des conséquences qui viendraient malgré tout. Lui avait sa dignité. Alexandre reprit sans relever la tête.
"Je comprends. J'attendrai la sanction qui résultera prochainement de cette stupidité."
Alors que l'intendant se décida à aller chercher ces chemises, Alexandre s'attacha, malgré la scène plus que gênante qui venait d'avoir lieu, à demander des informations sur Sébastien. Désireux de faire oublier sa conduire, il remit rapidement sa chemise et la maintint fermée de sa main gauche. Matthias lui révéla alors des renseignements qui le firent soupirer mais qui ne le surprirent guère.
"Je vois. j'avais peur qu'il ne prenne Sébastien que pour me plaire. Mais c'était le seul choix que je pouvais faire. Mon pauvre petit frère vivait dans une famille indigne. J'imagine que vous avez dû vous rendre compte lors de son arrivée. Pouvez-vous m'en apprendre à son sujet ? n'est-il pas trop perdu ? J'aurai voulu venir hier mais le vicomte m'avait donné bien trop de travail."
Il serra soudain la mâchoire lorsque Matthias termina sa dernière phrase. Son père n'était onc qu'un parasite. Incapable de vivre autrement que sans le soutien d'une personne.
"Quel crétin ! J'aurais dû le dénoncer il y a des années à l'évêché au lieu de m'échiner à accomplir son travail. Je devrais apprendre à arrêter de le l'aider. Je pensais le faire. mais le vicomte m'a dit.. il assurait que mon père avait compris. Qu'il allait changer. J'ai encore été bien naïf pour une croire une pareille fable."
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Il y avait de quoi virer pivoine après ce qu’il venait de faire ! Qu’est-ce que c’était cela sinon le comportement d’un adolescent qui profitait d’une faille pour user de son pouvoir ? Il avait au moins le courage d’assumer ses actes, car il avait raison : la sanction ne manquerait pas d’arriver un jour ou l’autre. Comment pouvait-il jouer à cela ? Ah c’est sûr, on comprenait mieux ses séjours à la Prévôté. Il ne répondit rien et prit la direction des quartiers des domestiques, sans même prendre garde à la façon dont il tenait sa chemise fermée telle une pudique jeune donzelle.
Le sujet passa à Sébastien et Matthias dévoila l’arrivée du garçon et l’attitude de son père. Eh bien autant dire que ces pires craintes s’étaient réalisées. Et oui, il imaginait sans mal le taudis d’où il venait rien qu’à son odeur et ses guenilles trouées et crasseuses.
— Il m’a pris pour un ogre qui voulait le manger et espérait que je fasse de lui un bon repas. J’ai donc dit à votre père qu’il faisait partie du ragoût que je venais de lui servir. Il a tout recraché. C’était merveilleux. Excepté cela, le petit se porte bien, mais c’est un changement quelque peu extrême pour lui. Puis-je te demander si tu espères réellement que ton père s’en occupe ?
Il fallait être un peu réaliste : cela n’arriverait jamais. Et ses jours au manoir étaient sans doute comptés. Du moins l’espérait-il. Qui plus est, Matthias n’avait pas envie de s’occuper de la marmaille de ce sac à merde aussi adorable soit-elle.
— Ce serait sans doute plus sage, oui. D’autre part, il me semble que c’était plus le consentement que sur sa personne elle-même. À ce sujet, je ne te remercie pas de tes paroles sympathiques à son égard la dernière fois où vous vous êtes vus. Tu as littéralement ruiné à néant mes efforts.
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Il est si candide et si touchant."
Il eut ensuite un rire bien plus franc en constatant que son père semblait avoir gobé l'histoire.
"Seigneur ! Je vais finir par croire que l'alcool a abimé toutes ses facultés."
Le jeune homme fut soulagé de savoir que Sébastien se portait bien et s'adaptait tant bien que mal à son nouvel environnement. Lors de la question suivante, il poussa un faible soupir.
"Je sais bien qu'il aura pris Sébastien pour me faire plaisir seulement. C'est le minimum. Au moins, avec lui, je sais que Sébastien sera mieux que dans sa famille. Notre père est bête mais pas au point de maltraiter un enfant."
Alexandre commençait à déchanter sur les bonnes résolutions que son père affirmait pourtant avoir prise. Il l'imaginait bien sûr sincère en les prononçant mais sa volonté ne savait pas les détenir. Il évita toujours de regarder Matthias quand celui-ci évoqua que leur derniers entretins aurait ruiné ses efforts.
"J'en suis navré. mais j'en ai assez de me battre avec lui. J'en ai assez de servir de barrière à ses caprices d'enfant. Même Sébastien se montre plus raisonnable ! Je n'est pas à ça qu'une relation père-fils devrait ressembler, non ? Je voudrais... j'aimerais seulement avoir de la complicité avec lui. Pas être son moyen de pression pour lui faire passer ses caprices."
Un autre long soupir lui échappa.
"mais cela semble être une requête trop difficile à être exaucée Ce n'est qu'un gamin. Un gamin en bas âge."
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Candide et touchant, en effet. Comparativement à son père ce n’était pas bien dur ceci dit. Et pour ce qui était de ses facultés mentales, il était étonnant que son fils en espère toujours autant après toutes ces années quand lui-même avait réalisé qu’il n’y avait rien d’autre qu’une vague éponge imbibée de vin à la place de sa cervelle. Est-ce qu’Alexandre réalisait que son père n’était pas ici chez lui et qu’un jour ou l’autre, il se retrouverait à dépendre de ses propres (et absents) moyens ? Or, s’il devait être honnête, il avait l’impression que ce jour ne tarderait guère à arriver. Sauver ce gamin de sa misère, c’était une action bien louable, seulement si c’était pour lui faire vivre une vie de Prince de conte de fées pour le replonger dans son indigence quelque temps plus tard, c’était en revanche cruel. L’intendant se garda de professer ses pensées à haute voix, mais il ne discernait qu’un sombre avenir à ce gosse infirme. Il ne fallait pas se leurrer, ce n’était pas l’ancien curé de Sodome qui allait se sortir les doigts de son croupion de dindon pour élever dignement son fils. Ou alors… ou alors c’était vraiment l’œuvre du Saint-Esprit et nous assistions là un miracle.
Il était également désolé pour ce fils qui n’était rien d’autre qu’un garde-fou et garde-saoul. Il avait bien raison, ce n’était pas ainsi qu’un père et un fils devait interagir et quand bien même chacun était libre de développer la relation qui lui convenait, il n’y avait là guère plus qu’un lien quasi professionnel entre eux.
— Je comprends parfaitement et c’est en effet fort dommage. Seulement je crains qu’il n’y ait que la tête noyée dans la merde qui lui fasse entendre raison… jusqu’à la prochaine fois.
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
"Non, vous avez tort. Même ainsi, il obéira peut-être sur le moment, puis il retournera à ses bêtises. C'est un idiot fini."
Il répétait là les paroles du vicomte et les pensait de toute manière depuis longtemps.
"Je devrais sûrement trancher cette relation. Mais je suis sans doute trop faible."
Son regard se durcit alors que sa main se serra autour de sa béquille.
"Cela va changer. Je me montrera inflexible. S'il souhaite se conduire enfant, je le traiterai en enfant. Je lui enverrai une lettre prochainement pour lui demander de bien se tenir pendant une quinzaine de jours. Et à la moindre bêtise, ma visite sera reportée à date ultérieure. C'est ainsi que ma mère procédait quand j'avais treize ans et je rechignais à étudier pour aller me promener en ville. Au bout du compte, on finit par retenir"
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Non, il n’avait pas tort. Il suffisait simplement de lui remettre la tête dans la merde à chaque fois qu’il s’éloignait du chemin tracé. C’était… juste épuisant. C’était comme remplir un tonneau percé. On pouvait le boucher avec de la résine, au bout d’un moment les rustines finissaient par se faire la malle. Le seul réel moyen consistait à remplir le tonneau plus vite qu’il ne se vidait, mais était-ce réellement possible ? Au fond, tout ceci lui inspirait surtout une profonde compassion pour le jeune homme. Il avait eu « deux pères » mais en réalité n’en possédait aucun. Quand il songeait à sa propre relation avec le sien, si complice ou avec celle qu’il entretenait avec ses garçons, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine forme de pitié à son égard.
— J’ignore si cela est réellement possible. Je ne suis pas certain qu’il s’agisse uniquement de faiblesse. commenta-t-il tout à fait pensivement.
Lorsqu’il reprit la parole, Matthias se tourna dans sa direction pour l’écouter attentivement. Était-ce une bonne idée ? Il n’en savait rien. Après tout, il avait lui-même dit qu’il était un idiot fini. Néanmoins, cette idée avait le mérite d’exister. Au fond, la vraie solution aurait consisté à prier pour qu’un malandrin lui règle son compte, mais c’était là des pensées fort peu chrétiennes.
— Tout le malheur que je te souhaite est de fêter ta réussite, Alexandre.
Il n’était plus qu’à quelques pas de la remise où se trouvaient les livrées. Matthias l’ouvrit puis fouilla parmi les différentes étagères jusqu’à trouver quelque chose qui ferait l’affaire.
— Voilà qui devrait pouvoir t’aller. Tu nous la retourneras ce soir lorsque le coursier aura déposé mon rapport au vicomte.
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Peu après, une fois de nouveau décent, Alexandre se présenta dans la chambre où se trouvait son petit frère. L'enfant étudiait sagement à partir de l'abécédaire qu'il lui avait réalisé en associant les différentes avec un légume ou un fruit, dessinant d'abord l'aliment, puis traçant la première lettre en gras avant de poursuivre le mot en caractère normal d'imprimerie. Une domestique, une fort jolie jeune femme, était assise près de lui et surveillait le tracé de ses lettres.
"Bonjour madame. Je vous remercie de si bien prendre soin de mon frère. Néamoins, puis-jevous me laisser un peu en sa compagnie ?"
Lucie se releva et salua l'esclave qui venait d'entrer. Il se montrait décidément plus poli que le père qui avait engendré les deux enfants dans cette pièce. Ce qui ne se révélait pas un grand exploit. Elle se retira de bonne grâce, soucieuse de reprendre quelques autres tâches laissée à des collègues. Après son départ, Sébastien observa Alexandre et battit des mains.
"Alexandre ! Tu es trop fort ! Tu sais quoi ? J'ai bien mangé depuis deux jours ! Des repas avec de la viande ! Tu te rends compte ? Et dans de la belle vaisselle ! Tu dois être si riche pour posséder une maison comme ça !"
"Ce n'est pas chez moi, Sébastien."
"Ah... Tu as une autre maison où tu vis ? Tu as combien de maisons ? Tu es si riche que ça !"*
"Non.. Cette maison ne m'appartient pas, Sébastien. Elle est à un ami. Qui a eu la générosité d'entendre ma requête de t'y loger et de l'accepter."
"Ah oui.. Mais tu dois être si important pour avoir des amis si riches !"
"Pas vraiment."
"Et en plus tues si modeste ! Tu es parfait, Alexandre !"
Alexandre éprouvait un malaise croissant au fil de cette discussion et ressentait la désagréable impression de mentir à son petit frère. Il ne souhaitait pas toutefois l'informer tout de suite de son état. Trop de changements lui faisaient déjà tourner la tête. Il devait s'habituer à ce rythme de vie nouveau et il lui apprendrait alors sa condition servile et ses aventures. Par ailleurs, le jeune homme savait n'avoir que peu de temps avant de retourner bientôt à Fromart et se replonger dans les dossiers. Or, un tel entretien réclamait de passer un moment avec la personne et bien s'assurer qu'elle comprenait et acceptait la situation. Il se décida ainsi à ignorer pour aujourd'hui cela et s'installa pour observer les lignes tracées.
"Tu écris bien, Sébastien."
Le jeune garçon baissa la tête, timide.
"Tu trouves ? Je ne fais que recopier des listes de mots. Je ne comprends même pas ce que je fais."
"C'est normal. Je t'ai montré l'alphabet qu'il n'y a qu'une quinzaine de jours. Au début, tu ne comprendras rien, puis lentement à force de recopier, tu vas mémoriser les sons et les syllabes. Tout le monde passe par là, Sébastien."
"Même toi ?"
"Mais oui, même moi. C'est une étape indispensable pour apprendre à lire. Et puis, tu es déjà bon en calculs, non ? Tu m'avais beaucoup impressionné à savoir faire les additions et les soustractions."
Sébastien sourit, ravi des compliments de son grand frère.
Alexandre se décida à lui proposer une pause, ce que l'enfant accepta avec joie, et lui raconta une histoire abrégée de la découverte des Amériques par le célèbre Christophe Colomb. Il contempla avec ravissement l'enfant qui l'écoutait, fasciné par ses paroles. Vers la fin du récit, le jeune homme aperçut la pendule et réalisa qu'il devait partir. Il se leva et s'excusa de son départ en embrassant les cheveux du jeune garçon.
"J'espère pouvoir revenir vite te voir, petit frère."
Il lui donna un dernier baiser sur la joue et se retira finalement, laissant Sébastien retourner à sa solitude et à l'ouvrage des lettres.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
En arrivant au manoir, Thierry descendit de cheval et attacha la bride à un anneau fixé dans le muret entra. Deux femmes se trouvaient dans le hall à faire le ménage. Il s'avança et les salua poliment.
"Bonjour mesdames. J'espère ne pas vous importuner dans votre ouvrage."
"Mais non, allons, monsieur, vous ne dérangez jamais !"
La première, une jolie rousse, s'était retournée et l'observait en se trémoussant. Thierry retint un sourire en constatant qu'elle ne demandait pas mieux qu'à sentir ses mains parcourir son corps. Sa collègue lui décocha un coup de pied.
"Suffit ! Va à la blanchisserie ! Ou tu finiras comme Berthe !"
"Pfff... C'est pas malheureux...C'est du gâchis."
Thierry écoutait cela avec satisfactions, toujours aussi ravi de plaire à la gent féminine. Il laissa la jolie rousse s'éloigner et se promit d'aller la voir tantôt. Ce serait dommage de la faire trop languir. Néanmoins, il monta auparavant à l'étage et alla trouver Sébastien dans sa chambre. Une domestique elle aussi aux traits superbes, lui faisait la lecture d'un roman. Décidément, ce manoir n'abritait que les plus magnifiques créatures qui soient. Que homme serait-il donc pour refuser de les honorer alors que toutes se montraient parfaitement entreprenantes et désireuses de se jeter dans ses bras. L'ancien prêtre marcha vers l'enfant et dit un peu raide :
"Bonjour Sébastien. Tu vas bien ?"
Le garçon répondit timide.
"Euh oui.. "
"Et si tu descendais avec moi ? Nous pourrions souper ensemble ?"
]La domestique intervint aussitôt.
"Non, votre fils, monsieur mangera ici dans trente minutes. Puis, ce sera le coucher. Tout est programmé".
"Ah, je vois. Dans ce cas, pourra t-il désormais manger avec moi le matin et le soir ? J'aimerais passer du temps avec lui."
"Cela doit pouvoir se faire, oui."
Le ton sec de cette femme l'exaspérait. Il n'en montra rien et se tourna vers l'enfant.
"Dans ce cas, on se verra au déjeuner demain matin, Sébastien. Passe une bonne nuit !"
Il lui donna un baiser pour la forme et se retira.
La soirée de la veille fut un délice. Après a brève visite à Sébastien, Thierry s'arrêta dans la blanchisserie et la jeune femme surprise dans l'entrée avait été heureuse de l'accueillir dans tous les sens du terme. le manoir du moulin avait une vertu merveilleuse que n'importe quelle maison close ne possédait pas : les marchandises étaient gratuites et d'une accessibilité totale. C'était encore plus jouissif que ses anciennes paroissiennes bigotes qui ne compensaient à peine la chose. Ici, elles maitrisaient et en redemandaient. A la suite de ce bel intermède, Thierry passa à la salle à manger où tout en savourant le repas il se plut à monologuer longuement sur les performances de son fils hier soir et de sa fierté de constater que celui-ci était enfin devenu un homme accompli. Matthias mit cependant terme vers la fin du dîner en rappelant la journée du lendemain. Une information judicieuse. Il l'en avait remercié d'une brève parole avant de se retirer.
Après une nouvelle nuit agréable avec la charmante Marie, aussi charmante que docile, Thierry se réveilla une heure avant l'heure habituelle, désireux de surprendre ce cher intendant. Il se rendit à la chambre de Sébastien, qui dormait encore, et le sortit du lit pour le descendre dans la salle à manger. Il l'installa sur une chaise, toujours vêtu d'une chemise de nuit, alors que l'enfant bailait encore.
"Alors, Sébastien, c'est agréable de passer du temps avec ton père ?
L'enfant l'observa, perplexe, et préféra ne pas le contrarier.
"Oui, monsieur."
"Tu peux m'appeler papa, allons. Je suis ton père, tu te souviens ?"
"Oui... Mais pourquoi vous êtes mon père si vous êtes pas marié à ma mère ?
Thierry eut un sourire amusé;
"Pour tout dire, le mariage ne me concerne nullement, Sébastien. Je suis marié en quelque sorte à toutes les femmes de la ville."
"Mais on ne peut se marier qu'une fois."
"Devant l'église, oui. Mais e réalité, mon garçon, un homme se marie à une femme dès qu'il la rencontre. Tu comprendras un jour."
Sébastien faisait la moue, perplexe. C'était compliqué. Surtout si tôt le matin.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Le renard avait encore eu le bon goût de croquer des poules malgré celle qu’il déposait en offrande chaque soir. C’était d’un pénible. Aujourd’hui était l’une de ces journées où il mourrait de renvoyer tout le monde pour ne garder que Lucie et les quelques-unes encore saines d’esprit pour ne plus prendre que des hommes.
Depuis la veille au soir, il avait décidé de s’occuper de son nouveau petit chiot. Rendons grâce à Alexandre pour lui avoir rappelé qu’il était responsable de sa progéniture semée aux quatre vents. Dommage que ce ne soit uniquement que dans le but de lui plaire comme en témoignait cette discussion si malaisante. Et le pire dans tout cela c’est qu’il s’amusait de la situation. Horrible créature.
Matthias soupira puis se tourna vers Sébastien.
— Tu as parfaitement raison, on ne peut que se marier une fois avec une seule personne. La fornication dont parle ton père est un péché, mais cela ne regarde que lui et Notre Seigneur tout puissant. S’il est ton père c’est parce que sa semence a été utilisée pour te donner la vie.
Ou comment dire délicatement qu’il avait sauté sa mère comme toutes les autres sans la moindre considération pour les conséquences éventuelles.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Sébastien, à peine réveillé, contemplait celui qui affirmait être son père et peinait à comprendre ses paroles. Comment un homme pourrait se marier à plusieurs femmes, surtout dès l'instant où il les rencontrait ? C'était une contradiction aux enseignements que l'on expliquait à l'église. Il avait entendu quelques fois le curé dénoncer du haut de sa chaire des personnes qui s'adonnaient au péché de luxure. Il ne savait vraiment que c'était mais comprenait que c'était grave. Mais à chaque fois, c'était un couple dénoncé. Un homme et une femme. Alors, sa mère aurait dû être dénoncé en chaire elle aussi. Comme la personne devant lui.
Soudain, l'intendant apparut et prit la parole pour confirmer ses idées. C'était bien mal de se marier plus d'une fois et la luxure que son père pratiquait était interdite. Le garçon hocha timidement de la tête et sourit à Matthias. Il ne comprenait pas par contre ce mot. Fornication ? Mais ça semblait vouloir dire luxure. Il ne comprenait pas non plus ce qu'était la semence de son père qui lui avait donné la vie. Ses frères avaient bien demandé autrefois à leur mère comment on faisait les enfants mais elle leur défendait toujours d'en parler. elle disait que c'était sale et qu'ils n'avaient pas à le découvrir avant leur mariage. Elle ajoutait que c'était péché de chercher à savoir. Que sinon on finissait comme Adam et Eve.
"Alors, la fornication, c'st le péché de luxure, c'est ça ?"
Thierry observa péniblement l'intendant et son fils puis soupira.
"Il n'y a rien de mal à la fornication. Au contraire, cela participe au renouvellement des naissances. Les enfants sont si fragiles qu'il faut en faire beaucoup si on souhaite que les taux de la population restent croissants.
"Mais... Faut faire des enfants que quand on est marié, entre un mari et sa femme."
L'ancien prêtre secoua la tête en riant.
"On en reparlera quand tu souilleras tes draps, tu veux bien, Sébastien ?"
Le garçon se fâcha aussitôt.
"Je fais pas pipi au lit ! Je suis peut-être infirme mais je sais me retenir ! Je suis plus un bébé !"
Thierry éclata bruyamment de rire et Sébastien bouda, vexé de ce qu'il imaginait être un affront. Le père reprit plus calmement :
"Non, tu n'es pas un bébé, mais tu es un enfant et un enfant ne peut comprendre des sujets aussi adultes."
"Abruti...'"
Alors que Sébastien se renfrognait et enfouissait son ressentiment, Thierry parfaitement détendu, se tourna vers l'intendant.
"Mon cher Matthias, et si nous prenions à présent ce petit-déjeuner ? Sébastien a grand faim."
Parfaitement indifférent, il ne remarqua pas le regard d'agacement que le fils lança au père dans son dos en l'entendant parler en son nom, comme s'il n'aurait pas été présent.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Le petit comprenait plus vite que son père. En fait l’intégralité de sa cervelle devait se trouver dans ses bourses. C’était la seule explication rationnelle. Il acquiesça à direction du petit Sébastien qui émettait une hypothèse sur la définition de la fornication.
Matthias manqua de s’étouffer en entendant la répartie de l’adorateur des Seins. Participer au renouvellement des naissances ? Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre ! Laisser un chemin pavé d’éclopées abandonnées oui ! Comment pouvait-il avoir le cran de sortir de pareilles bêtises ?
La discussion dériva vers un sujet que l’intendant était bien ravi d’éviter. Il n’avait pas particulièrement envie de lui expliquer en quoi cela consistait alors qu’il n’avait aucune idée de la chose. Et puis ce n’était pas son rôle à la fin ! Il entendit le garçon répliquait un bref son inaudible mais ses yeux rivés sur sa réponse avait pu lire « Abruti ». Un sourire s’installa sur son visage : oh que oui : un abruti fini même.
On lui ordonna de servir le déjeuner ce qui ne semblait pas réjouir le garçon à table. À juste titre. Il était tout de même plus qu’une poupée de chiffon. Quel abruti fini, oui. Toujours souriant, il s’adressa donc à son jeune invité, ignorant sciemment le père :
— Souhaites-tu que l’on fasse porter le repas Sébastien ? Qu’aimerais-tu manger ce matin ? Oh et tu peux choisir pour ton père également. Je t’écoute.
Les abrutis ne pouvaient pas décider par eux-mêmes. Dommage !
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Sébastien fixait le bois verni de la table et essayait de ne pas croiser le regard de son père. Thierry attendait la venue du repas d'un air suffisant, ce ceux du propriétaire sûr de ses droits. Il déchanta en entendant ce fourbe de Matthias préférer s'"adresser au garçon que de lui répondre. Quel le impertinence !
"C'est un enfant, Matthias. Il ne sait pas ce qui est bon pour lui et ne vous demandera que des sucreries et autres choses néfastes pour sa croissance."
Sébastien l'écoutait avec écœurement, vexé par ce nouvel affront, mais il ne répondit pas. Un enfant devait le respect à un adulte. Même quand l'adulte était un crétin. Il se tourna vers l'intendant.
"C'est vrai ? Je peux choisir ? Alors... Je peux avoir de la brioche et de la confiture, s'il vous plait, comme hier matin ? La brioche, elle était trop bonne ! "
Le garçon hésita ensuite. Il pouvait aussi choisir le repas de son père ? Il fut tenté de demander pour lui du pain rassis. Non, ça c'était pas bien. Un bon chrétien pardonnait les offenses et ne se vengeait pas. Il n'écoutait pas non plus les tentations du serpent. Comme Jésus avait brillamment résisté pendant l'épreuve du désert.
"Mon père prendra la même chose."
En entendant la décision, Thierry fut rassuré. Il avait craint que le petit ne se venge. Mais c'était le frère d'Alexandre. Le pardon coulait bien heureusement dans leur sang. L'ancien prêtre se tourna, toujours suffisant, vers Matthias.
"Avez-vous écouté, mon cher Matthias. Au travail !"
Dans son dos, Sébastien roula des yeux puis murmura discrètement à l'intention de l'intendant.
"Pardon..."
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Matthias ne prêta pas la moindre attention au père outré qu’il s’adresse à son fils plutôt qu’à lui, ce qui lui inspira une répartie toute droit tirée du vicomte.
— Il me semblait que vous préfériez vous adresser aux seins qu’à Dieu ? Pardonnez-moi d’en faire de même en questionnant votre Saint garçon.
Il afficha un sourire victorieux et prit la commande de son jeune invité toute rationnelle qu’elle était.
— Bien entendu, mon garçon. Je vais transmettre tes demandes autant que tes compliments.
Puis au d’Anjou :
— Vous voyez, inutile de vous ronger les sangs, votre fils est parfaitement raisonnable, contrairement à certains qui n’ont jamais fini de grandir.
Sur ce, il se retira afin de transmettre les ordres nécessaires aux domestiques. Quelques minutes plus tard, un plateau fut disposé sur la table. Brioche devant l’un et l’autre, ainsi qu’un assortiment de confitures de toutes sortes.
— Je vous prie de bien vouloir m’excuser Monsieur d’Anjou, mais il ne me restait plus assez de brioche pour deux. Je me suis donc permis de vous faire servir celle de la veille, car nulle doute que vous souhaitiez le meilleur pour votre enfant.
Sébastien était encore bien naïf de songer que le pardon était la réponse à toutes choses en ce monde. Pour cela, il y avait Leur Seigneur plein de miséricorde, eux n’étaient que des hommes faillibles condamnés à survivre parmi leur semblable et où la charité sans limite n’avait pas sa place.
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Sébastien ne comprit pas la portée réelle du message de l'intendant mais nota que celle-ci faisait taire son père et l'agaçait. Il murmura, gêné.
"Je ne suis pas un Saint, Matthias. Je suis infirme."
Le garçon avait bien retenu cette leçon du curé et de sa mère. Thierry fronça les sourcils et reprit :
"Les infirmes sont un don de Dieu, Sébastien, et ceux qui prétendent sont ceux qui le comprennent le moins."
"C'est les curés qui disent ça..."
"Les curés sont tous des idiots. Ils ne pensent qu'à leur nombril et se moquent bien de leur nombril."
"Pourquoi ? Ils sont censés être au service des fidèles."
"Ce sont des idiots, c'est tout. Il n'y a rien de bon à attendre d'eux. D'aucun d'eux. Alors, ne pense pus à toutes ces paroles idiotes qu'ils ont pu tous te raconter sur ton infirmité."
Sébastien n'était pas certain de pouvoir le croire mais son père semblait déjà plus concerné par le sujet. Il se décida à lui accorder le bénéfice du doute. Il ne pouvait pas être mauvais en tout. Matthias revint un peu plus tard pour faire servir la si bonne brioche. Le garçon remercia poliment l'intendant et commença à manger. Thierry contempla pour sa part son assiette et se mordit les lèvres. Quel imbécile ! Il aimait véritablement l'humilier. Et face à cet enfant qui répéterai tout à Alexandre, il se retrouvait poings et pieds liés.
"Bien sûr. C'est bien évidemment le devoir de tout père que de se sacrifier pour son enfant. J'ai toujours fait ainsi pour Alexandre, tu sais, Sébastien, et je ferais de même pour toi désormais."
Thierry avala pour une fois le petit-déjeuner en silence en ravalant péniblement son humiliation tandis que Sébastien mangeait joyeusement en louant plusieurs fois les cuisinières pour la si bonne brioche.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Être un saint à côté de cet idiot infirme de cervelle n’était pas bien compliqué. Matthias les laissa cependant débattre entre eux du sujet et parti envoyer la commande aux cuisines. Lorsqu’il revint la discussion s’était essoufflée et il déposa la brioche sèche devant Thierry, sachant pertinemment qu’il n’aurait pas d’autre choix que d’approuver ses dires.
Bien sûr qu’il avait toujours pris soin d’Alexandre. Le seul problème était que l’on finissait par se demander lequel des deux s’était le plus occupé de l’autre. Ce qui n’avait rien de naturel comme question, bien au contraire. Abruti jusqu’au bout des ongles.
Au moins mangea-t-il dans un silence tout religieux lui épargnant d’autres bêtises plus créatives les unes que les autres. Un coup d’œil à l’horloge lui indiqua qu’il était l’heure pour lui de partir purger sa peine.
— Monsieur d’Anjou je vous souhaite une excellente journée, je ne manquerai pas de m’enquérir auprès de votre fils du menu de ce soir, comme convenu n’est-ce pas ?
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Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Thierry avait péniblement avalé sa pitoyable ration alors que Sébastien se régalait encore de la brioche si croustillante quand l'agaçant Matthias rappela l'heure du départ. IL se releva en rangeant correctement sa chaise.
"J'y allais, oui. Je pensais également, Matthias, pensez-vous pouvoir me faire amener Sébastien quand je quitterai le travail ? J'ailerais me promener avec lui mais le temps de revenir, de repartir... Ce serait assez long. Il s'avérerait plus pratique d'économiser un trajet, qu'en pensez-vous ?"
Sébastien releva la tête, surpris. Son père voulait réellement passer du temps avec lui ? Finalement, il n'était pas si mauvais. seulement maladroit et bête. Ce n'était pas agréable mais ça voulait au moins dire que ses intentions n'étaient pas faites pour être blessantes. Le garçon sourit timidement à Thierry qui se retira une fois la permission bien accordée.
Peu après le départ, Sébastien terminait la brioche en méditant à une question. Elle l'embêtait depuis un moment. Il releva la tête, timide vers l'intendant.
"Monsieur Matthias, si je sors tout à l'heure ? Je pourrais aussi aller à l'église assister à la messe ? Puis, il faudrait que je me confesse avant. Je l'ai pas fait depuis longtemps. Ma mère veut que j'approche le moins possible le curé et ma sœur.. Euh la dernière fois qu'elle m'emmené à la confession, euh, c'était un peu après l'anniversaire de mon frère Jacques. C'était pendant l'automne."
Il baissa la tête, honteux de son état. Le bon Dieu devait tant lui en vouloir d'avoir gardé en lui des péchés aussi longtemps.
Re: [20-26 janvier 1598]- Le manoir du moulin vous ouvre ses portes, prenez garde!
Matthias, 32 ans
Il était enfin l’heure de partir pour Thierry. Et pour lui de retrouver le calme du manoir. Il allait pouvoir reprendre l’épluchage des comptes de ces dernières années et prendre en compte les dernières directives du vicomte concernant la gestion du domaine.
Sa doléance ne l’étonna qu’à moitié. Il allait emmener son adorable petit chiot en promenade pour fanfaronner ensuite devant son fils sur ses qualités de père.
— Bien entendu, Monsieur d’Anjou. Une voiture le conduira sur la Grand’Place, en face de la taverne de l’Ours noir. J’imagine que vous connaissez les lieux.
Question rhétorique. Ce bois-sans-soif devait connaitre tous les bouges de la cité de même que les bordels. La seule question qui l’intriguait réellement était de savoir comment il y était accueilli. Sur ce, il disparut purger sa peine puis Sébastien l’interrogea sur la messe.
— Lucie pourra t’accompagner à la messe. Si tu le souhaites tu peux utiliser la chapelle du domaine pour prier. Et nous pouvons faire déplacer le vicaire de Fromart pour te confesser si tu préfères.
En même temps, si le curé en question était son propre père, il y avait de quoi vouloir le garder loin de lui… Qui savait comment il avait bien pu obtenir les faveurs de sa mère.
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» [13 janvier 1598] Pour vous fêter, Monsieur Wagner [Terminé]
» [01 Janvier 1598] Pirate et Jupons vous souhaites Bonne Année [RP Sensible][terminé]
» [15 décembre 1597] La serre vous ouvre ses bras [Terminé]
» [22 février 1598] Vous êtes chez vous, ma Mie. Ft. Kalisha
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