Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
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Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
- Spoiler:
- Bienvenue à ces festivités dans les rues de Braktenn ! Les personnages de toutes les castes y sont conviés. Pour les personnages esclaves qui souhaitent participer, partons du principe que vous accompagnez votre maître, ou que y avez été envoyés comme "oreille discrète".
Afin que nous puissions participer selon nos rythmes de jeu respectifs, je propose que chaque personnage re-poste dès qu'un "tour" est fini - une fois que tous les personnages participants seront arrivés Au-delà de deux semaines sans post d'un perso, le tour peut se poursuivre ¤
Bonnes réjouissances !
Les cloches carillonnaient au sommet de la cathédrale de Braktenn. La populace pullulait aux carrefours de la ville. Elle envahissait jusqu'aux moindres venelles, tant et si bien que même les recoins d'ordinaire insignifiants bourdonnaient en ce jour. On s'était levé aux aurores, on courait, on jouait du coude, on se frayait du bout des mains un maigre chemin, à la nage au milieu d'une houleuse mer de corps.
Les crieurs publics échauffaient les esprits à l'entrée des bataillons dans la capitale. Vendeurs d'oublies, filles de joie, saltimbanques, dompteurs d'ours et de coqs de combat distrayaient l'assistance en attente. Les poètes jetaient aux quatre vents des louanges à Gérald Der Ragascorn, au Général Cassin et aux soldats ouvriers de la victoire. Des femmes applaudissaient, conversaient, surveillaient leurs enfants. Les bambins, joueurs, couraient et singeaient par leurs jeux l'agitation des adultes. Des mélanges de teintes, de voix, de musiques, de senteurs et de bruits achevaient de faire de ce moment un délire qui marquerait les esprits.
Plus encore que les gamins enchantés, c'étaient leurs parents qui souriaient, dansaient, remuaient sans cesse, ravis du jour de repos concédée pour l'occasion. La capitale bouillonnait d'une liesse supérieure à celle des autres cités : elle voyait la splendeur des défilés redoublée par le privilège de la présence du souverain. Les cinq-cent mille fourmis entassées se délectait du spectacle qu'était à lui seul le dirigeant. On espérait entrevoir quelques bribes du Triomphe. Le modeste individu, oppressé par mille semblables, se sentirait élevé par la vision même fugace de la majestueuse figure et du grand défilé. Quoi de mieux pour embraser l'amour du peuple ?
Les soldats franchirent en fanfare les portes de Braktenn qui s'ouvrirent devant eux. Fiers, en costumes rugissants, ils battaient de leurs bottes les pavés des principales avenues, faisant résonner leur pas au rythme de la musique militaire. La colonne rouge paradait dans l'enchevêtrement des veines qui orchestraient ce corps géant et bouillonnant. En tête de cortège, majestueux dans son armure et debout sur son char, le général Joseph Cassin attirait tous les regards. A son passage devant la loge dans laquelle se tenait le roi, même lui - majestueux et imposant représentant de Dieu sur Terre - pencha respectueusement la tête devant son chef des armées.
Derrière le char triomphateur du Général, de conséquents butins suivirent dans des voitures massives : cohortes d'or, de bétail, de pierres précieuses, d'œuvres d'art, d'épices rares... mince échantillon de ce qui allait arriver depuis le royaume de Mornoy, à présent conquis ! Vinrent enfin, serrés dans leurs chaînes, massés les uns contre les autres dans le cortège, des prisonniers de guerre qui sous peu allaient devenir esclaves en ces terres. Chair à travail – rapatriés en pompes.
Le long de la Grand' Route se dressait une tribune sculptée, depuis laquelle les nobles et les plus éminents personnages de la Cité observaient le spectacle. Les colonnes ornées d'un feuillage de marbre se partageaient avec des cariatides aux savantes coiffures, l'honneur de soutenir des étoffes rouge et or, sous lesquelles se tenaient les aristocrates. Installés dans des gradins aux arcs élancés, le prévôt, les consuls et les Grands les plus influents se donnaient en représentation autant qu'ils observaient, statufiés dans leurs élégantes postures. Le bois d'amarante et sa couleur pourpre, à laquelle du vernis donnait toute sa force, composaient des tréteaux de choix pour ces spectateurs-acteurs qu'enviaient bien des regards. Gracieux et imperturbables, les éventails battaient à peine l'air dans leurs petits va-et-vient. Les yeux cernés de fard suivaient l'allure des vaillants soldats et du Général Cassin.
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
A pareille fête, même les prostituées étaient conviées. La plupart des filles du Lupanar avaient préféré rester groupées pour assister aux futures festivités qui attendaient Braktenn et le triomphe de son monarque absolu. Théodosie cependant, avait besoin de retrouver cette indépendance qui lui était si chère. Au lieu de cancaner avec les autres oies, elle s'était faufilée comme le goupil qu'elle était au milieu des garnements qui courraient pour tenter de devancer les déplacements du chariot royal. Elle se fondit facilement dans la masse avec sa fidèle esclave sur ses talons. Théodosie se félicitait d'avoir choisi Lucretia, car elle savait se taire et ne pas troubler sa maîtresse avec d'inutiles palabres sans qu'il lui soit encore venue la sotte idée de lui faire faux bond. Dans un tel océan populaire, elle aurait bien pu s'enfuir pourtant, mais savait pertinemment ce qui l'attendait si on l'attrapait avec le "M" marqué au fer rouge. Théodosie avait bien pris soin à ce qu'on appose à Lucretia la marque de la servilité et ce, malgré toute sa magnanimité.
Le chaos d'individualités se perdait dans le spectacle militaire réglé à la perfection. La foule, d'une même voix, chantait les louanges de ce souverain qui leur promettait l'accès à la corne d'abondance en échange de leur soumission. Les esclaves n'étaient qu'un léger désagrément, bien utile même pour soutenir l'opulent mode de vie de certains nobles.
- Ceux-là n'ont pas eu ta chance dirait-on, expliqua Théodosie à son esclave. Heureusement que tu es avec moi du bon côté du défilé.
Lucretia ne répondit rien. Son oeil mort ne se souvenait que trop bien de cette mascarade. Elle avait été elle aussi à leur place, exhibée comme un animal. La vue de cet affligeant spectacle lui rappelait des choses, des souvenirs lointains, des cris, du feu. Mais tout cela avait été si parfaitement cloisonné qu'elle ne l'exprima par le tremblement de sa main droite. Lucretia se mura un peu plus dans ce silence si réconfortait. Elle avait l'impression qu'elle sauterait à la gorge du premier qui lui adresserait la parole et la pressait pour obtenir d'elle une réponse. Théodosie quant à elle, se régalait du spectacle et ce qu'il augurait. Toute la bonne société réunie à un seul et même endroit en compagnie des gueux et des paysans. L'on ne se mélangeait pas officiellement certes, mais n'était-ce pas l'occasion d'approcher cette noblesse d'ordinaire si loin des préoccupations du bas peuple ?
Le chaos d'individualités se perdait dans le spectacle militaire réglé à la perfection. La foule, d'une même voix, chantait les louanges de ce souverain qui leur promettait l'accès à la corne d'abondance en échange de leur soumission. Les esclaves n'étaient qu'un léger désagrément, bien utile même pour soutenir l'opulent mode de vie de certains nobles.
- Ceux-là n'ont pas eu ta chance dirait-on, expliqua Théodosie à son esclave. Heureusement que tu es avec moi du bon côté du défilé.
Lucretia ne répondit rien. Son oeil mort ne se souvenait que trop bien de cette mascarade. Elle avait été elle aussi à leur place, exhibée comme un animal. La vue de cet affligeant spectacle lui rappelait des choses, des souvenirs lointains, des cris, du feu. Mais tout cela avait été si parfaitement cloisonné qu'elle ne l'exprima par le tremblement de sa main droite. Lucretia se mura un peu plus dans ce silence si réconfortait. Elle avait l'impression qu'elle sauterait à la gorge du premier qui lui adresserait la parole et la pressait pour obtenir d'elle une réponse. Théodosie quant à elle, se régalait du spectacle et ce qu'il augurait. Toute la bonne société réunie à un seul et même endroit en compagnie des gueux et des paysans. L'on ne se mélangeait pas officiellement certes, mais n'était-ce pas l'occasion d'approcher cette noblesse d'ordinaire si loin des préoccupations du bas peuple ?
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Louise était toute heureuse de sortir librement en ville et d'assister à l’événement festif sans y avoir une raison professionnelle. Elle avait revêtu une belle robe et circulait entre les badauds, se mêlant à la liesse générale. Des enfants la bousculèrent à un instant, insouciants, se chamaillant gaiement. Un seul regret rongeait un coin de son esprit : Isabelle avait tenu à rester au Lupanar. A ses yeux, assister au Triomphe serait soutenir la politique territoriale de leur souverain et lui accorder approbation. Ce serait aussi reconnaître son accord pour les importations massives d'esclaves. Louise comprenait ce point de vue qui découlait de sa grande gentillesse mais ne le partageait pas. A quoi bon se priver du plaisir d'une fête ? Les temps de réjouissances étaient si rares. De toute manière, en quoi la plèbe ordinaire aurait pu influencer sur la noblesse et le roi ? Autant ne pas trop réfléchir.
Les yeux fixés vers le défilé, Louise admira, impressionnée, ces hommes qui passaient sous ses yeux. Un frisson la saisissait. Les soldas étaient si grands, si fiers. Derrière eux suivaient les prisonniers capturés sur ces nouvelles terres annexées. Elle tourna la tête pour ne pas les voir. Ils devraient s'habituer à leur nouvelle vie. C'était ainsi.
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Le spectacle est somptueux. Evidemment. Tout a été mis en oeuvre pour impressionner la foule et pour marquer cette nouvelle annexion. Dyonis est installé avec les autres Grands de l'Empire, dans des gradins réservés pour eux, surélevés par rapport à toute la populace qui contemple aussi le défilé. Le Premier Conseiller apprécie les allures antiques de cet événement. Le roi et plusieurs aristocrates ont choisi des atours à l'influence romaine et c'est selon les rites de cette civilisation que se déroule aussi le défilé du Général, de son butin et des captifs de guerre.
Le seigneur de Frenn a rendu ici et là des politesses, pris des nouvelles de tel marquis, de telle comtesse, avant de suivre la parade. Il porte comme toujours un costume sombre et militaire. Ses traits veulent paraître détachés alors qu'il regarde se faire la cérémonie : il sait très bien que tous les aristocrates font presque autant partie du spectacle que les valeureux soldats et le sieur Cassin qui défilent. Les regards dirigés vers eux sont si nombreux ! Autant s'afficher sobre et autoritaire, sans exubérance mais avec toute la représentation de leurs responsabilités.
En même temps que les bottes frappent le pavé et que la musique résonne, Dyonis glisse parfois de discrets regards aux alentours pour noter les autres nobles qui sont là eux aussi en ce jour. En revanche il ne voit quasiment rien de précis dans la masse des roturiers qui sont si nombreux à se presser le long de la route principale. Le Premier Conseiller espère simplement qu'avec tant de monde, l'événement se déroulera bien. Beaucoup de policiers ont été mobilisés au cas où, cependant autant souhaiter qu'aucun débordement ne survienne. Quelques soldats se tiennent aussi derrière les gradins des nobles. Les richesses de ces derniers pourraient toujours attirer de mauvaises mains.
Alors que les guerriers paradent, le baron de Frenn voit le roi leur adresser (à eux mais surtout au Général en Chef) un petit salut très respectueux en penchant la tête. Ce monarque sait ce qu'il doit à ses armées. On dit que les plus grandes puissances déraillent toujours lorsque les militaires se retournent contre les représentants politiques. Dans la posture et dans les yeux acier de Dyonis, on peut lire aussi de la déférence pour les combattants et le Général Cassin à leur tête.
Le seigneur de Frenn a rendu ici et là des politesses, pris des nouvelles de tel marquis, de telle comtesse, avant de suivre la parade. Il porte comme toujours un costume sombre et militaire. Ses traits veulent paraître détachés alors qu'il regarde se faire la cérémonie : il sait très bien que tous les aristocrates font presque autant partie du spectacle que les valeureux soldats et le sieur Cassin qui défilent. Les regards dirigés vers eux sont si nombreux ! Autant s'afficher sobre et autoritaire, sans exubérance mais avec toute la représentation de leurs responsabilités.
En même temps que les bottes frappent le pavé et que la musique résonne, Dyonis glisse parfois de discrets regards aux alentours pour noter les autres nobles qui sont là eux aussi en ce jour. En revanche il ne voit quasiment rien de précis dans la masse des roturiers qui sont si nombreux à se presser le long de la route principale. Le Premier Conseiller espère simplement qu'avec tant de monde, l'événement se déroulera bien. Beaucoup de policiers ont été mobilisés au cas où, cependant autant souhaiter qu'aucun débordement ne survienne. Quelques soldats se tiennent aussi derrière les gradins des nobles. Les richesses de ces derniers pourraient toujours attirer de mauvaises mains.
Alors que les guerriers paradent, le baron de Frenn voit le roi leur adresser (à eux mais surtout au Général en Chef) un petit salut très respectueux en penchant la tête. Ce monarque sait ce qu'il doit à ses armées. On dit que les plus grandes puissances déraillent toujours lorsque les militaires se retournent contre les représentants politiques. Dans la posture et dans les yeux acier de Dyonis, on peut lire aussi de la déférence pour les combattants et le Général Cassin à leur tête.
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
- Spoiler:
- Oh oui un nouvel event ! Je cherchais quoi faire comme RP !
La fête a fait parler d'elle dans les basses rues de la Cité depuis déjà plus d'une semaine ! Bien sûr que les jumelles y participeraient. En plus, avec une pareille foule, elles allaient passer en fin de compte inaperçues (ou en tout cas un peu moins aperçues). Liées l'une à l'autre par le bassin, elles se sont comme d'habitude emmitouflées dans une long châle chacune, de façon à dissimuler au mieux leur allure pour le moine atypique. Elles attireraient toujours les regards, mais avec un peu de chance et avec cet accoutrement, ce ne serait pas trop pesant. Et quand bien même ! Il y aurait assez d'autres attractions pour intéresser les gens, préférait penser Siloé en espérant échapper au maximum aux curiosités trop insistantes. Sémélé, elle, préférait se dire que le temps qu'elles attireraient les yeux (et ce serait inévitable), elle ferait comme d'habitude : un sourire, une petite œillade pour détendre l'ambiance ou déconcerter...
Les voici mêlées à la masse des gens qui observent passer le cortège impressionnant. Les armures rutilantes, les allures braves de tous ces fiers combattants, leurs uniformes, leur butin... les jumelles restent silencieuses et fascinées par ce qui défile devant leurs yeux fascinés. Enthousiaste, Sémélé applaudit (davantage portée par le mouvement collectif qu'autre chose en vérité) et Siloé s'amuse à chercher des yeux le petit détail intriguant dans la parade.
Le passage des prisonniers est moins réjouissant. Elles en perdent le petit sourire qu'elles affichent par commodité et on sent que leurs yeux un peu gênés cherchent autre chose à observer dans la foule. Il paraît que c'est normal, que c'est la loi de la guerre. Aussi les jumelles n'ont-elles jamais vraiment analysé la question, depuis leur humble position de drapières illettrées dans les bas quartiers. Mais tout de même, la vue de beaucoup de ces visages si malheureux...
Près d'elles, les sœurs entendent alors une drôle de remarque d'une dame à une personne voisine : qu'elle serait du bon côté de la barrière, et pas dans le défilé. Est-ce que c'est à une captive ou à une esclave que cette remarque est adressée ? Ou à quelqu'un qui a failli l'être... et à qui donc sa voisine rappelle cela ? En tournant la tête pour voir qui a dit cela, Sémélé a l'étonnement de découvrir une gitane. Ce n'est pas une pouilleuse, mais pas non plus une bourgeoise, encore moins une noble. Alors quelle peut bien être sa relation à la femme à qui elle fait cette "leçon" ?
Sémélé aura haussé un sourcil à ces réflexions, le visage tourné vers la bohémienne et sa comparse... avant que sa sœur ne lui fasse discrètement un signe pour lui indiquer qu'elle n'est pas franchement discrète. Sémélé se mordille la lèvre et détache son attention de la gitane, pour regarder à présent au loin, vers la tribune des nobles.
C'est bien rare que l'on peut voir (même de loin) tous ces personnages si importants et c'est entre autres mues par cette curiosité enfantine que Siloé a été contente de venir. Sémélé, elle, a surtout vu le bénéfice du pain distribué gratuitement en ce jour dans la foule, même si le spectacle lui va bien aussi. Et puis c'est l'occasion de peut-être recroiser de bonnes connaissances ?
Invité- Invité
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
La fête venait de commencer. Moment idéal pour remettre les pieds en ville. Après tout dans la liesse générale, qui serait en mesure de les voir ? Tout le monde serait occupé sur ce joyeux cortège et personne ne se rendrait compte que leurs ceintures s'allégeaient brutalement. Le vol dans les règles de l'art.
Et puis, eux, deux honnêtes paysans, un charmant couple... qui irait les soupçonner ?
Cela n'empêchait pas Sylvère de pester depuis le départ de la forêt. Bon sang, mais comment faisaient les femmes pour porter ces horribles machins à longueur de journée ? Mais on ne pouvait pas marcher, ni même bouger, sans s'entraver dans tout ce tissu ! Décidément, il avait encore des progrés à faire pour être une femme crédible et ne pas marcher comme s'il avait un problème aux jambes ! Au moins, seul avantage, il n'avait pas besoin d'attendre Hyriel. Par précaution, il marchait aussi lentement que lui...
Mais les ruelles détournées qu'ils avaient prises n'étaient pas un bon terrain et il ne cessait de pester comme un charretier, en relevant les pans de la robe de manière bien peu élégante... Et toutes ces précautions ne l'empêchèrent même pas de finir par se prendre les pieds dedans et de manquer de s'étaler par terre.
Bien heureusement, il lui restait quelques réflexes et il se réceptionna tant bien que mal. Il n'aurait plus manqué qu'il s'étale par terre, tiens ! A défaut d'avoir quelque reste de dignité, il était encore capable de rester debout.
Il se tourna vers Hyriel qui commençait déjà à pouffer et le foudroya du regard, furieux.
- Je te préviens, si tu dis quoi que ce soit sur ce qui vient de se passer ... !
Il ne termina pas sa menace, puisqu'il ne savait pas vraiment ce qu'il était censé ajouter derrière et qu'il savait bien que cela ne changerait pas grand chose aux moqueries de son prétendu époux. Il eut une grimace mécontente et reprit son chemin d'un pas énergique. Aussi énergique que lui permettait sa tenue.
De toute manière, moins il parlait, mieux se serait. C'est qu'il avait autre chose à travailler pour faire une épouse parfaite : sa voix. En attendant, Hyriel allait devoir parler à sa place s'ils ne voulaient pas être démasqués en moins de deux.
Enfin, ils arrivèrent au triomphe. Des gens qui paradaient, pas de quoi émerveiller Sylvère. La seule chose qui lui plaisait, dans toute cette affaire, c'était la perspective de pouvoir se remplir un peu les poches. Il relâcha les pans de sa robe.
Mesdames et messieurs, le spectacle commençait. A partir de maintenant, Sylvère n'avait plus le droit à l'erreur, plus question de s'emmêler les pieds dans tous ces tissus ridicules !
Il se tourna vers Hyriel avec un demi-sourire, l'air de dire : prêt ?
Et puis, eux, deux honnêtes paysans, un charmant couple... qui irait les soupçonner ?
Cela n'empêchait pas Sylvère de pester depuis le départ de la forêt. Bon sang, mais comment faisaient les femmes pour porter ces horribles machins à longueur de journée ? Mais on ne pouvait pas marcher, ni même bouger, sans s'entraver dans tout ce tissu ! Décidément, il avait encore des progrés à faire pour être une femme crédible et ne pas marcher comme s'il avait un problème aux jambes ! Au moins, seul avantage, il n'avait pas besoin d'attendre Hyriel. Par précaution, il marchait aussi lentement que lui...
Mais les ruelles détournées qu'ils avaient prises n'étaient pas un bon terrain et il ne cessait de pester comme un charretier, en relevant les pans de la robe de manière bien peu élégante... Et toutes ces précautions ne l'empêchèrent même pas de finir par se prendre les pieds dedans et de manquer de s'étaler par terre.
Bien heureusement, il lui restait quelques réflexes et il se réceptionna tant bien que mal. Il n'aurait plus manqué qu'il s'étale par terre, tiens ! A défaut d'avoir quelque reste de dignité, il était encore capable de rester debout.
Il se tourna vers Hyriel qui commençait déjà à pouffer et le foudroya du regard, furieux.
- Je te préviens, si tu dis quoi que ce soit sur ce qui vient de se passer ... !
Il ne termina pas sa menace, puisqu'il ne savait pas vraiment ce qu'il était censé ajouter derrière et qu'il savait bien que cela ne changerait pas grand chose aux moqueries de son prétendu époux. Il eut une grimace mécontente et reprit son chemin d'un pas énergique. Aussi énergique que lui permettait sa tenue.
De toute manière, moins il parlait, mieux se serait. C'est qu'il avait autre chose à travailler pour faire une épouse parfaite : sa voix. En attendant, Hyriel allait devoir parler à sa place s'ils ne voulaient pas être démasqués en moins de deux.
Enfin, ils arrivèrent au triomphe. Des gens qui paradaient, pas de quoi émerveiller Sylvère. La seule chose qui lui plaisait, dans toute cette affaire, c'était la perspective de pouvoir se remplir un peu les poches. Il relâcha les pans de sa robe.
Mesdames et messieurs, le spectacle commençait. A partir de maintenant, Sylvère n'avait plus le droit à l'erreur, plus question de s'emmêler les pieds dans tous ces tissus ridicules !
Il se tourna vers Hyriel avec un demi-sourire, l'air de dire : prêt ?
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
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Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Une fête aussi grandiose ne se manquait pas, même si d'ordinaire Hyriel préférait les éviter et en profiter pour faire des expérimentations ou pour explorer les ruelles les plus tranquilles à la recherche de bonnes occasions de s'amuser. Cette fois en revanche, il irait au cœur de la foule et il s'amuserait tout de même ! Enfin pas lui à proprement parler mais plutôt ce bon Hyacinthe, honnête paysan, accompagné de sa ravissante femme...
... de sa ravissante femme à qui les pavés de la ville ne semblaient pas réussir. On dit dans les sphères philosophiques que le plus important n'est pas la destination mais le chemin ; pour Hyriel c'était en tout cas le plus amusant jusque là. Il était beau le roi de la forêt, dans une charmante petite robe et avec un mignon petit bonnet. Il n'était pas encore la femme parfaite à la démarche sans accrocs mais il y arriverait sans doute un jour. Hyriel espérait juste que ce jour n'arrive pas trop vite parce qu'au moins le roi – ou plutôt la gentille paysanne – clopinait à sa vitesse. Et puis surtout, ses jurons étouffés et ses malédictions contre les robes étaient si amusantes à entendre !
Il manqua même de s'étaler de tout son long à un moment. Hyriel ne put alors plus se contenir et il éclata de rire, d'un rire toutefois contrôlé pour ne pas être trop fort. La pauvre femme pesta de plus belle, son époux rit de plus belle naturellement, avec son éternel sourire diabolique.
Voyons, ma charmante amie, je ne me permettrais jamais une chose pareille ! Toutefois, si jamais vous avez besoin d'une béquille pour éviter de tels accidents, je serais ravi de vous en prêter une des miennes à notre retour !"
Ils reprirent leur route et arrivèrent au triomphe. En se mordant la langue, Hyriel avait fini par redevenir serieux, ou du moins à cesser son hilarité visible. Il rendit un sourire égal à sa charmante épouse et se pencha un peu pour murmurer sans être entendu.
"Allons-y donc, ma reine, je passerai après vous pour vous retenir si vous tombez..."
... de sa ravissante femme à qui les pavés de la ville ne semblaient pas réussir. On dit dans les sphères philosophiques que le plus important n'est pas la destination mais le chemin ; pour Hyriel c'était en tout cas le plus amusant jusque là. Il était beau le roi de la forêt, dans une charmante petite robe et avec un mignon petit bonnet. Il n'était pas encore la femme parfaite à la démarche sans accrocs mais il y arriverait sans doute un jour. Hyriel espérait juste que ce jour n'arrive pas trop vite parce qu'au moins le roi – ou plutôt la gentille paysanne – clopinait à sa vitesse. Et puis surtout, ses jurons étouffés et ses malédictions contre les robes étaient si amusantes à entendre !
Il manqua même de s'étaler de tout son long à un moment. Hyriel ne put alors plus se contenir et il éclata de rire, d'un rire toutefois contrôlé pour ne pas être trop fort. La pauvre femme pesta de plus belle, son époux rit de plus belle naturellement, avec son éternel sourire diabolique.
Voyons, ma charmante amie, je ne me permettrais jamais une chose pareille ! Toutefois, si jamais vous avez besoin d'une béquille pour éviter de tels accidents, je serais ravi de vous en prêter une des miennes à notre retour !"
Ils reprirent leur route et arrivèrent au triomphe. En se mordant la langue, Hyriel avait fini par redevenir serieux, ou du moins à cesser son hilarité visible. Il rendit un sourire égal à sa charmante épouse et se pencha un peu pour murmurer sans être entendu.
"Allons-y donc, ma reine, je passerai après vous pour vous retenir si vous tombez..."
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Depuis la sortie du père Thierry de cellule, ce dernier avait su persuader dame Irène qu'il donnerait un abri à Rosina et Alexandre et celle-ci avait accepté de lui laisser Alexandre. Les murs de la Roz Azul auraient dû être poussés si on y ajoutait de nouvelles personnes. En réalité, il les avait simplement logé au sein même de l'église, dans cette petite cellule où Alexandre était resté deux jours après sa mise au pilori. Le prêtre était parti depuis, forcé de se rendre à Iswyliz créer un comptoir pour les nouveaux colons monbriniens susceptibles de s'installer sur ces terres. Il leur avait écrit une première lettre, reçue quelques jours plus tard, dans laquelle il racontait son voyage et le balbutiement de ses recherches pour trouver une place sûre à Rosina.
Aujourd'hui, c'était jour de fête !
Alexandre gambadait joyeusement auprès de sa mère, appuyée sur ses béquilles, et montrait diverses choses en ville que celle-ci n'avait pu voir depuis vingt ans. Ils se rendaient ensemble au triomphe et se mêlaient à la foule. Alexandre contemplait avec une admiration presque enfantine les soldats défiler, ceux qui avaient risqué leurs vies pour la gloire de l'Empire. le général Cassain ouvrait la marche. Comme il était grand et fier du haut de son destrier ! Des captifs avançaient derrière, certains aux mines soumises, d'autres aigris, beaucoup craintifs. Ils devraient s'habituer à leur nouvelle vie. Mais bientôt, avec un peu d'effort, ils seraient ravis d'appartenir à un royaume aussi puissant que le leur.
Alexandre perçut soudain un bruit familier en arrière qui se mêlait aux bruits de marche des soldats et des éclats de la foule. Il tourna la tête et remarqua un homme qui avançait lui aussi avec des béquilles. Il n'était pas seul. Une femme l’accompagnait. Son épouse. Ils semblaient incroyablement amoureux. Leur scène touchait le garçon, ému qu'un valide ait assez de force morale et d’intelligence pour accepter de prendre un infirme comme époux.
"Maman , Je vais voir le monsieur là-bas !"
Rapidement, appuyé sur ses béquilles, Alexandre rejoignit le couple et les interpella joyeusement :
"Bonjour ! Je m'appelle Alexandre : j'ai été si ému par votre couple ! Un homme infirme, comme moi, marié à une femme... Vous avez l'air si heureux, si épanouis... Je croyais qu'aucune femme ne voudrait de moi à cause... A cause de vous savez quoi. Mais là, vous me rendez espoir !"
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Kalisha se tenait non loin du Premier Conseiller. Son mari n'avait pas pu venir assister à la parade militaire. Un problème de foie trop jaune d'après le médecin qui était venu l'examiner ce matin. Elle se trouvait donc uniquement en compagnie de sa belle-fille Florentyna, et à vrai dire c'était bien loin de lui déplaire, tant son époux pouvait se montrer lourd de compagnie.
Elle avait pour l'occasion revêtu une robe de mousseline de soie ocre rehaussé d'un manteau de velours sombre bordé de fourrure. L'automne s'était désormais installé et le fond de l'air restait frais malgré cette journée ensoleillée. A son arrivée, elle avait salué chacun des visages connues avant de s'installer à la place qui lui revenait.
Le Roi semblait toujours aussi majestueux et lumineux que l'astre qui éclairait de ses rayons la capitale. Puis le cortège arriva. Ce son, cet ordre, ces uniformes parfaitement alignés... Kalisha vibrait au rythme de la fanfare et des percussions. Elle se pencha un peu plus en avant pour se rapprocher autant que possible du spectacle qui l'émerveillait.
Les soldats étaient si nombreux ! Elle ne put s'empêcher de penser à toutes ces épouses et leurs enfants qui attendaient un mari, un père... Et à ceux qui n'étaient pas revenus et ne reviendraient jamais. C'était le prix à payer des conquêtes et des guerres interminables ici et là. Même à Djerdan. Son sourire s'effaça subitement et ses mains relâchèrent la balustrade alors qu'elle était prise d'un mouvement de recul. Djerdan... Il avait osé attaquer Djerdan... Son Royaume serait-il le prochain à être abattu, comme Mornoy aujourd'hui ? Devrait-elle subir l'affront d'assister à la célébration de l'annexion de Djerdan. Ce serait une telle honte pour elle... Elle ne comprenait toujours pas où elle avait bien pu échouer. Était-ce parce qu'elle n'attendait toujours pas d'heureux événement ? Elle caressa son ventre désespérément vide... Elle avait encore reçu des lettres assassines de sa famille l'enjoignant d'y mettre un peu plus du sien dans son devoir conjugale. Que pouvait-elle faire de plus que ce qu'elle faisait déjà ? Elle observa à nouveau le Roi: il avait semblait si accueillant à son arrivée comment avait-il pu rompre le pacte et attaquer Djerdan ? Elle ne comprenait toujours pas.
Sous ses yeux, le spectacle rouge et or continuait. Les colonnes et les rangs d'hommes s'enchaînaient à n'en plus finir.
Elle avait pour l'occasion revêtu une robe de mousseline de soie ocre rehaussé d'un manteau de velours sombre bordé de fourrure. L'automne s'était désormais installé et le fond de l'air restait frais malgré cette journée ensoleillée. A son arrivée, elle avait salué chacun des visages connues avant de s'installer à la place qui lui revenait.
Le Roi semblait toujours aussi majestueux et lumineux que l'astre qui éclairait de ses rayons la capitale. Puis le cortège arriva. Ce son, cet ordre, ces uniformes parfaitement alignés... Kalisha vibrait au rythme de la fanfare et des percussions. Elle se pencha un peu plus en avant pour se rapprocher autant que possible du spectacle qui l'émerveillait.
Les soldats étaient si nombreux ! Elle ne put s'empêcher de penser à toutes ces épouses et leurs enfants qui attendaient un mari, un père... Et à ceux qui n'étaient pas revenus et ne reviendraient jamais. C'était le prix à payer des conquêtes et des guerres interminables ici et là. Même à Djerdan. Son sourire s'effaça subitement et ses mains relâchèrent la balustrade alors qu'elle était prise d'un mouvement de recul. Djerdan... Il avait osé attaquer Djerdan... Son Royaume serait-il le prochain à être abattu, comme Mornoy aujourd'hui ? Devrait-elle subir l'affront d'assister à la célébration de l'annexion de Djerdan. Ce serait une telle honte pour elle... Elle ne comprenait toujours pas où elle avait bien pu échouer. Était-ce parce qu'elle n'attendait toujours pas d'heureux événement ? Elle caressa son ventre désespérément vide... Elle avait encore reçu des lettres assassines de sa famille l'enjoignant d'y mettre un peu plus du sien dans son devoir conjugale. Que pouvait-elle faire de plus que ce qu'elle faisait déjà ? Elle observa à nouveau le Roi: il avait semblait si accueillant à son arrivée comment avait-il pu rompre le pacte et attaquer Djerdan ? Elle ne comprenait toujours pas.
Sous ses yeux, le spectacle rouge et or continuait. Les colonnes et les rangs d'hommes s'enchaînaient à n'en plus finir.
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Le bruit de la foule, les lourds cliquetis des chaînes, les éclats de voix, les hennissements des chevaux, tout l'étourdissait. Pourtant, il n'en montrait rien et se contentait de saluer, un sourire assuré aux lèvres, bien appuyé sur son char. Il tentait surtout de ne pas penser à ces malheureux derrière. S'il pouvait, il les laisserait au moins libres de choisir leur sort mais ce n'était pas ainsi que les règles étaient écrites et il fallait bien s'y plier, tout général qu'il était.
Malgré tout, il se consolait de voir que ses petits gars souriaient et s'enivraient pleinement de la fête. Après toutes leurs épreuves, ils méritaient bien leur part de gloire. Il inclina lui aussi la tête quand il passa devant le roi puis observa les gradins. Il savait bien qui s'y trouvait et se réjouit de voir ses filles et sa femme. Maxime était resté sous bonne garde de sa tante et de sa cousine, trop jeune encore pour supporter une telle fête. Il espérait que, plus tard, il pourrait raconter à son fils ce grand jour et qu'il aurait des étoiles de fierté dans les yeux. En attendant, il prit une des fleurs qui décorait le char et la lança vers sa chère Pauline.
La famille avait eu droit à une place de choix dans les gradins. Bélyl et Jeanne s'extasiaient toutes deux devant le faste déployé alors que leur mère souriait tranquillement. Cette dernière attrapa la rose que lui lançait son mari avec un grand sourire et inclina la tête. Voilà bien son général... Elle ne regrettait toujours pas de l'avoir épousé même s'ils avaient été bien trop jeunes. Cependant, elle avait maintenant deux magnifiques filles, ainsi qu'un fils. Et ce jour était pour eux. Elle avait donc tout pour être heureuse, de même que ses enfants.
Mère Suzanne avait laissé sa novice au bon soin de sa famille. Après tout, c'était un peu des congés pour elle et un bon moyen d'éprouver son désir de rester au couvent. Peut-être qu'après une telle fête, comme sa soeur, elle souhaiterait rester dans le monde. Cependant, elle sentait bien que Jeanne était plus prédestiné au calme de la retraite. Elle se montrait d'ailleurs très enthousiaste à l'aider dans ses recherches. Elle sourit un peu en voyant passer le char de Joseph. Elle se joignit en revanche discrètement les mains pour les malheureux qui venaient derrière. Puisse Dieu ne pas les abandonner dans leurs épreuves, à tous ceux qui sauraient suivre Ses commandements.
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
- Spoiler:
- C'est parti pour un nouveau tour de jeu
Vous pouvez bien sûr toujours rejoindre l'event avec d'autres personnages ~ Il suffit de prendre votre tour dans le roulement en arrivant quand vous le souhaitez
Le défilé prit fin devant la tribune royale, depuis laquelle Gérald Der Ragascorn avait suivi la marche triomphale et les fiers saluts du Général Cassin. Le monarque accorda un regard aux gradins des aristocrates tout proches de lui, s'arrêtant un peu plus particulièrement sur son Premier Conseiller, puis sur la famille de Joseph exceptionnellement mise à l'honneur parmi les plus puissants de Braktenn. Le roi se leva. Après un chant de trompettes et tambours, sa sombre voix puissante s'éleva :
–- Chers sujets ! Ce jour célèbre nos valeureuses troupes et son guide, l'inébranlable Général Joseph Cassin ! Grâce à lui, nous pouvons être fiers de nos troupes, dignes de celles qui ont érigé, sous les drapeaux de César et Alexandre, des empires dont le nôtre peut se dire le successeur ! Des esprits braves ont encore une fois démontré notre grandeur en étendant nos conquêtes civilisatrices.
Une vague de louanges s'éleva. L'intonation du dirigeant faisait vibrer le public, tonnait ou sécurisait des milliers de personnes mieux qu'un nourrisson. Elle animait à sa guise les crescendos et accalmies d'un auditoire comme conduit à la baguette. Tout le corps du roi n'était plus que dans cette voix, sa massive architecture parlait à travers les appuis qu'il donnait à chacune de ses cadences finales. Les mots se propageaient dans le vent au-dessus du parterre comme par les plus brillants ornements lyriques.
–- Guerriers, héros, et vous cher Général ! Vos efforts apportent le fruit à notre Terre et à ses millions d'enfants, chacun si cher à mes yeux ! Peuple ! Rends grâce aux bras qui portent notre flambeau jusqu'aux bords du monde ! harangua-t-il, avant de se tourner, dans un geste de complicité, vers les notables : Honorables seigneurs, je sais qu'une nouvelle fois, grâce à vos mains puissantes et avisées, la lumière de Monbrina éclairera un Empire qui est à nous tous !
Les applaudissements pleuvaient, la foule excitée se pressait au plus près du souverain, le suivait de ses myriades d'yeux. Des spectateurs battaient des bras, se laissaient comprimer dans l'informe étau humain, afin d'essayer de voir le dirigeant. Ils se heurtèrent bientôt à sa garde personnelle qui canalisait les euphories.
Le défilé et le discours achevés, chacun pouvait vaquer à la fête, à ses conversation, à la réception du pain généreusement offert. Les aristocrates avaient la liberté de demeurer entre eux, d'aller présenter leurs hommages au roi et au Général, ou d'aller se mêler aux petites gens à présent.
Lui, dans ces nobles gradins... Le jeune esclave se trouvait si gêné et si peu à sa place qu'il se blottissait derrière Bélyl, Pauline et Jeanne qui avaient été invitées à prendre place au sein de cette tribune. Elles l'avaient convié à rester avec elles. Yeux baissés, Tristan suivit la parade avec un mélange d'admiration et de mélancolie. Oh certes, il contemplait Joseph dans toute sa gloire, partageant à cette vision la fierté de sa famille. Le sinistre passage des prisonniers en revanche pesait au cœur du petit infirme, qui ne connaissait que trop l'esclavage qui les attendait. Encore que ! Lui, il avait eu une chance inouïe de se trouver à servir les Cassin. Quant à toute cette lumière en ce jour... Celle des armures, des trompettes, de l'or en cohorte... Trop de cette lumière ! Elle aveuglait et n'avait rien des douces clartés qui séduisaient bien souvent l’œil artiste du garçon. Il existait des rayons qui blessaient comme des lames.
Du bout des yeux, Tristan observa le duo que composaient près de lui Mademoiselle de Monthoux et la magnifique princesse orientale qui était désormais la seconde épouse de son père. Comme cette femme de Djerdan était belle ! Et comme elle devait être inquiète à la vue de ce spectacle du jour : les chaînes attendraient-elles aussi son peuple ? La voix tonnante du roi et son discours n'étaient du reste pas pour rassurer sur ce plan. Les paroles du monarque glaçaient Tristan et il ne put les applaudir qu'à contre-cœur, lèvres pincées, afin de ne pas avoir l'air d'un esclave rebelle en ces tribunes.
Il avait fallu laisser son père à la maison, cloué qu'il était par une indigestion. Une situation pas plus mal pour "profiter" - autant que cela se pouvait... - des circonstances en compagnie de Dame Kalisha. Décidément non, Florentyna ne parvenait pas à l'appeler "ma mère" comme l'exigerait pourtant le protocole ! C'était même une relation amicale qu'elle souhaitait nouer avec la princesse de Djerdan à présent épouse de Prosper. Un bien maigre baume pour le cœur de cette déracinée qui avait tout fait pour s'intégrer à Monbrina, qui avait accepté le contrat, qui avait changé de coutumes et de religion... et qui maintenant subissait la grossière bêtise du comte de Monthoux ! Tout cela, Florentyna le voyait. Son père honorait régulièrement le contrat entre les draps conjugaux et tenait les apparences du couple heureux en public. Néanmoins, entre les murs du château, il continuait de vaquer à ses activités de chasse, de jeux, de plaisir de bouche, ignorant souverainement sa nouvelle épouse. Florentyna se chargeait - et avec un immense plaisir - de lui faire découvrir les jardins, les arts monbriniens, la peinture, la littérature, d'aller avec elle au théâtre ou à l'opéra... tout ce que Prosper dédaignait. Mais le plus grand signe de bêtise auprès de la jeune fille logeait dans le fait que son père ne souhaitait rien apprendre de la culture de sa femme. Quelle richesse gâchée ! Florentyna ne demandait qu'à découvrir tout ce qui avait composé le quotidien de Kalisha, d'entendre les récits que bien souvent elle ne se privait pas de lui demander.
Perdue dans ces souvenirs, elle contempla à peine la parade et restait accrochée à la silhouette de Kalisha. Cette dernière comprimait les poings après avoir brusquement lâché la rambarde et son sourire venait de fondre. Elle avait de quoi... Sa belle fille ravala un soupir. Elle même ne comprenait pas ce qui était arrivé. Pourquoi ?! Pourquoi Der Ragascorn attaquait-il finalement Djerdan ? Quelqu'un avait-il commis une action diplomatique tellement grave pour que le roi de Monbrina s'estime en droit de rompre le pacte de non-agression ? Et Kalisha dans tout cela... qui devait porter un tel poids sur ses épaules et peut-être même se sentir la coupable. Florentyna voudrait la rassurer. Elle lu sourit et tenta de rebondir sur le discours royal après l'avoir applaudi :
-- La lumière de l'Empire... Je me refuse à croire qu'elle se ternisse si vilement en rompant une promesse sans bonne raison. J'espère que nous la connaîtrons. Elle ne peut pas être de votre fait, chère Kalisha, j'en suis persuadée. (Peu à l'aise, elle chercha à rebondir sur autre chose) Avez-vous déjà apparu à de pareils événements à Djerdan ?
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Il était tout simplement impensable qu’Adalheidis puisse manquer une fête pareille. D’autant avec les récents évènements. Elle qui aimait généralement ces défilés en grande fanfare, avec trompettes, drapeaux, fleurs et tambours, son cœur n’était pas autant paisible que d’ordinaire. Il y avait là quelque chose qui était propre à Monbrina : la conquête militaire, l’asservissement de ressources, de biens, d’hommes. Certes, elle était mal placée pour y émettre un jugement : elle-même possédait de nombreux esclaves et n’éprouvait aucune culpabilité. Mais ce défilé… Monbrina était un ogre. Voilà tout ce que cela démontrait. Et un ogre avait toujours faim. Une créature dangereuse et puissante que voilà…
Venue avec ses dames de compagnie, la jeune femme observait le spectacle avec un œil préoccupé. Comme à son habitude, elle n’avait pas lésiné sur sa toilette : une élégante robe bleue encrée, assez lâche sur les épaules, un tissu léger qui dévoilait ses colliers en un décolleté osé, avant d’être recentré à la taille par une ceinture d’or. Ce n’était pas aussi imposant que ce dont elle était capable lors de fêtes en intérieur, mais il était toujours important de faire prévaloir sa fortune.
Le discours de Sa Majesté commença, des tribunes royales, et tout le monde applaudit et criait son nom. Des pétales tombaient du ciel, et les trompaient chantaient de nouveau le triomphe de la victoire.
L’heure où Adalheidis devra prendre une décision approchait. En vue de ce climat politique, elle allait devoir faire un choix qui engagera les Nal’Harraq pour les décennies, sinon les siècles à venir. Si son très cher frère ne décidait pas de venir dans l’instant pour récupérer son titre d’héritier, bien sûr. Mais il semblait encore trouver son compte à Djerdan, assez pour ne pas déjà se préoccuper des affaires de la famille. Ce soldat ne voyait jamais plus loin que le bout de son nez… Est-ce que la famille devait engager ses ressources pour défendre sa patrie contre l’envahisseur ambitieux ? Ou bien devait-elle se retourner contre sa terre, et s’associer aux puissants, pour devenir encore plus puissante ? Depuis longtemps elle se préparait à ce dilemme, et elle n’avait toujours pas trouvé de réelle réponse.
Les bras croisés fermement contre son torse, elle passa un long moment dans ses pensées, en observant ce roi.
Venue avec ses dames de compagnie, la jeune femme observait le spectacle avec un œil préoccupé. Comme à son habitude, elle n’avait pas lésiné sur sa toilette : une élégante robe bleue encrée, assez lâche sur les épaules, un tissu léger qui dévoilait ses colliers en un décolleté osé, avant d’être recentré à la taille par une ceinture d’or. Ce n’était pas aussi imposant que ce dont elle était capable lors de fêtes en intérieur, mais il était toujours important de faire prévaloir sa fortune.
Le discours de Sa Majesté commença, des tribunes royales, et tout le monde applaudit et criait son nom. Des pétales tombaient du ciel, et les trompaient chantaient de nouveau le triomphe de la victoire.
L’heure où Adalheidis devra prendre une décision approchait. En vue de ce climat politique, elle allait devoir faire un choix qui engagera les Nal’Harraq pour les décennies, sinon les siècles à venir. Si son très cher frère ne décidait pas de venir dans l’instant pour récupérer son titre d’héritier, bien sûr. Mais il semblait encore trouver son compte à Djerdan, assez pour ne pas déjà se préoccuper des affaires de la famille. Ce soldat ne voyait jamais plus loin que le bout de son nez… Est-ce que la famille devait engager ses ressources pour défendre sa patrie contre l’envahisseur ambitieux ? Ou bien devait-elle se retourner contre sa terre, et s’associer aux puissants, pour devenir encore plus puissante ? Depuis longtemps elle se préparait à ce dilemme, et elle n’avait toujours pas trouvé de réelle réponse.
Les bras croisés fermement contre son torse, elle passa un long moment dans ses pensées, en observant ce roi.
Adalheidis Nal'Harraq- Famille Nal'Harraq de Djerdan
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Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Au passage du général, Théodosie ne put manquer la tristesse qui se lisait sur son visage. Bien qu'elle fusse incapable de comprendre son chagrin, elle savait fort bien reconnaître cette émotion et toute la vulnérabilité qui l'accompagnait. Elle le vit jeter une rose à une femme dans les gradins, le panthéon des dieux qui se donnait en spectacle aux mortels facilement impressionnés par l'apparente opulence à laquelle la plupart ne goûterait jamais. A eux les gueux, la boue et les mirages !
De son oeil valide, Lucretia remarqua qu'une jeune femme les épiait, discrètement rappelée à l'ordre par sa compagne. La stupéfaction la figea lorsqu'elle remarquait que les deux inconnues étaient morphologiquement identiques. Seule l'impression qu'elles laissaient permettaient de les séparer : l'une, le soleil avec ses multiples bijoux et colifichets, l'autre l'éclipse, discrète mais gracieuse. Dans cette foule, Lucretia ne remarqua pas que les deux soeurs étaient reliées au niveau du bassin.
L'étonnement de Lucretia attira le regard de Théodosie qui se retourna elle aussi.
- Identiques ! s'exclama-t-elle. J'ai déjà vu des enfants cyclopes ou sirènes, mais jamais deux êtres absolument semblables, c'est de la magie ?
- J'avais deux tantes jumelles , expliqua Lucretia. Nées le même jour et tellement semblables que n'aurait pu les différencier si elles s'étaient habillaient de la même façon. Rien de magique, je crains.
- Tes tantes, dis-tu ? Rien ne dit qu'on ne leur a pas jeté un sort. Mais si nous les rencontrons un jour de triomphe, c'est un signe. Venez donc vous deux ! (Théodosie fit signe à Siloé et Sémélé. Ni Lucretia, ni elle n'ont encore constaté qu'elles étaient siamoises). Alors dites-nous, qui donc est Lillith et qui est Eve ? Allons, ne me regardez pas ainsi ! Il y en a bien une qui est plus sage que l'autre.
Certains se retournèrent aux familiarités de Théodosie flirtant avec le blasphème, mais seuls des regards désapprobateurs accueillirent ses paroles, personne n'osa intervenir.
De son oeil valide, Lucretia remarqua qu'une jeune femme les épiait, discrètement rappelée à l'ordre par sa compagne. La stupéfaction la figea lorsqu'elle remarquait que les deux inconnues étaient morphologiquement identiques. Seule l'impression qu'elles laissaient permettaient de les séparer : l'une, le soleil avec ses multiples bijoux et colifichets, l'autre l'éclipse, discrète mais gracieuse. Dans cette foule, Lucretia ne remarqua pas que les deux soeurs étaient reliées au niveau du bassin.
L'étonnement de Lucretia attira le regard de Théodosie qui se retourna elle aussi.
- Identiques ! s'exclama-t-elle. J'ai déjà vu des enfants cyclopes ou sirènes, mais jamais deux êtres absolument semblables, c'est de la magie ?
- J'avais deux tantes jumelles , expliqua Lucretia. Nées le même jour et tellement semblables que n'aurait pu les différencier si elles s'étaient habillaient de la même façon. Rien de magique, je crains.
- Tes tantes, dis-tu ? Rien ne dit qu'on ne leur a pas jeté un sort. Mais si nous les rencontrons un jour de triomphe, c'est un signe. Venez donc vous deux ! (Théodosie fit signe à Siloé et Sémélé. Ni Lucretia, ni elle n'ont encore constaté qu'elles étaient siamoises). Alors dites-nous, qui donc est Lillith et qui est Eve ? Allons, ne me regardez pas ainsi ! Il y en a bien une qui est plus sage que l'autre.
Certains se retournèrent aux familiarités de Théodosie flirtant avec le blasphème, mais seuls des regards désapprobateurs accueillirent ses paroles, personne n'osa intervenir.
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
- Spoiler:
- Je ne sais pas quoi faire exactement de ma Louise et vers qui elle pourrait aller... Du coup, je vais déterminer ça avec le dé
1 ou 2 : Louise est attirée par les éclats de voix d'Alex et va vers le couple de paysans
3 ou 4 : Louise remarque mère Suzanne
5 ou 6 : Louise remarque Théodosie puis les siamoises
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Le membre 'Blanche des Roses' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé à 6 faces' :
'Dé à 6 faces' :
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Louise suivait avec une certaine appréhension le déroulement de l'événement, anxieuse d'être mêlée à la proximité du souverain et de membres si importants du Royaume. L'intervention du Roi l'avait d'ailleurs effrayée et obligé à baisser les yeux. Sa personne le terrifiait. Il représentait tout pour elle qui n'était rien. D'un mot, d'un geste, s'il le voulait, il pourrait la réduire à néant. Il n'en ferait jamais rien. C'était stupide de penser ainsi. Elle était bien trop insignifiante pour que le monarque se soucie une seconde de sa risible existence.
Peu après, quelques nobles descendirent de la tribune pour se mêler au peuple. Les mains aux jupons de sa robe, Louise s'efforçait de les éviter. Pas question de s'exposer ainsi à ces personnages aussi importants. Elle s'arrêta cependant un bref instant captivée par une grande dame aux habits exotiques. Une autorité manifeste se dégageait de sa personne. Elle ne souffrait pas d'être désobéie. Cela se sentait.
Tout en faisant des détours pour éviter ainsi les aristocrates, Louise crut distinguer la silhouette de Théodosie au sein de cette foule compacte. A moins que ce ne soit un égarement des sens ? Dans ce monde difficile de bien se rendre compte. Elle remarqua ensuite la présence d'une religieuse qui la troubla. A son âge et ses manières, elle semblait même être une mère supérieure. Que faisait-elle donc ici si loin de son couvent ?
Avec humilité, Louise s'approcha et s'adressa à elle poliment :
"Bonjour, ma Mère, que faites-vous donc en ces lieux bien plus bruyants que les murs tranquilles dont vous êtes coutumière ? Seriez-vous perdue ? Avez-vous besoin d'aide ?"
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Le temps de la parade, Dyonis essaie de capter un maximum de chose au milieu de toute l'agitation grouillante. Des visages connus, des informations susceptibles d'être utiles... Impossible de distinguer qui que ce soit en particulier dans la foule des roturiers le long de la grande route. Alors il se concentre entièrement que le défilé militaire. Le Premier Conseiller se retient d'un léger sourire quand il voit le général Cassin, depuis son char, lancer une fleur à sa dame dans la tribune. Le geste est galant et touchant. La femme en question est sobre mais d'une grande élégance. On sent que pour elle et ses filles, c'est assez exceptionnel de se trouver à ces places d'honneur parmi les nobles mais c'est amplement mérité.
En regardant encore un peu le Général, Dyonis retrouve sur ses traits un fond de gêne déjà notée lors de la fête au palais : "Ce que roi commande, Général exécute." avait-il dit alors. Joseph ne semble pas complètement à l'aise avec l'intégralité de sa fonction. Pourtant c'est ainsi, chacun son rôle avec la part de pénibilité qu'il comporte. Au moins, avec les propositions législatives que Dyonis commence à faire depuis qu'il occupe ce poste de Premier Conseiller, il espère que l'expansion de l'Empre se fait dans les règles de l'art martial antique et sans abus.
Après le passage du char, le baron se tourne un peu vers ses voisins de tribune. Ou plutôt des voisines. C'est d'une part la comtesse de Monthoux avec certainement une autre dame de sa famille. Probablement la fille du comte. Prosper d'ailleurs est absent... Curieux. Un événement comme celui-ci !
"Mesdames." salue Dyonis avec une brève révérence, à l'attention de Kalisha et l'autre jeune femme. "Je suis étonné de vous trouver sans Monsieur le comte à une fête de cette ampleur, j'espère que rien de grave n'est arrivé ?" demande-t-il d'abord vraiment pour la politesse... Puis, avec un intérêt plus sincère, après avoir entendu le discours du roi et le vœu de la jeune femme blonde (qui est donc bien la fille de Prosper) : "Je souhaite aussi de tout cœur que les motifs profonds, et si possible honnêtes, de ces décisions ne se fassent pas tarder." Les annonces faites au bal l'ont laissé sur sa faim... Il n'a été question que des premières frappes militaires, mais pas encore des motifs diplomatiques exacts.
Il a bien conscience du sentiment qui doit animer la princesse Kalisha après un tel coup porté par Monbrina. Le roi ne peut pas avoir fait cela sur un coup de tête, comme le dernier des traîtres, Dyonis se refuse à y croire. Et justement comme le sujet est effleuré, Dyonis voit d'autre par Dame Adalheidis Nal'Harraq elle aussi venue assister à ce défilé. Bras croisés, concentrée, elle a écouté l'allocution avec sûrement quelques interrogations que le Premier Conseiller imagine bien. Toujours incroyablement élégante, elle siège au milieu de ses dames de parage et scrute ce qui arrive. A elle aussi, Dyonis adressera le salut et la révérence d'usage que l'on doit à une Dame de cette qualité, si leurs regards se croisent.
Le discours s'achève. On commence à bouger dans les bancs. Dyonis entend rester un moment en compagnie de ses pairs. Il s'inclinera profondément à l'approche de Sa Majesté après son discours, et renouvellera ses félicitations à Joseph Cassin.
En regardant encore un peu le Général, Dyonis retrouve sur ses traits un fond de gêne déjà notée lors de la fête au palais : "Ce que roi commande, Général exécute." avait-il dit alors. Joseph ne semble pas complètement à l'aise avec l'intégralité de sa fonction. Pourtant c'est ainsi, chacun son rôle avec la part de pénibilité qu'il comporte. Au moins, avec les propositions législatives que Dyonis commence à faire depuis qu'il occupe ce poste de Premier Conseiller, il espère que l'expansion de l'Empre se fait dans les règles de l'art martial antique et sans abus.
Après le passage du char, le baron se tourne un peu vers ses voisins de tribune. Ou plutôt des voisines. C'est d'une part la comtesse de Monthoux avec certainement une autre dame de sa famille. Probablement la fille du comte. Prosper d'ailleurs est absent... Curieux. Un événement comme celui-ci !
"Mesdames." salue Dyonis avec une brève révérence, à l'attention de Kalisha et l'autre jeune femme. "Je suis étonné de vous trouver sans Monsieur le comte à une fête de cette ampleur, j'espère que rien de grave n'est arrivé ?" demande-t-il d'abord vraiment pour la politesse... Puis, avec un intérêt plus sincère, après avoir entendu le discours du roi et le vœu de la jeune femme blonde (qui est donc bien la fille de Prosper) : "Je souhaite aussi de tout cœur que les motifs profonds, et si possible honnêtes, de ces décisions ne se fassent pas tarder." Les annonces faites au bal l'ont laissé sur sa faim... Il n'a été question que des premières frappes militaires, mais pas encore des motifs diplomatiques exacts.
Il a bien conscience du sentiment qui doit animer la princesse Kalisha après un tel coup porté par Monbrina. Le roi ne peut pas avoir fait cela sur un coup de tête, comme le dernier des traîtres, Dyonis se refuse à y croire. Et justement comme le sujet est effleuré, Dyonis voit d'autre par Dame Adalheidis Nal'Harraq elle aussi venue assister à ce défilé. Bras croisés, concentrée, elle a écouté l'allocution avec sûrement quelques interrogations que le Premier Conseiller imagine bien. Toujours incroyablement élégante, elle siège au milieu de ses dames de parage et scrute ce qui arrive. A elle aussi, Dyonis adressera le salut et la révérence d'usage que l'on doit à une Dame de cette qualité, si leurs regards se croisent.
Le discours s'achève. On commence à bouger dans les bancs. Dyonis entend rester un moment en compagnie de ses pairs. Il s'inclinera profondément à l'approche de Sa Majesté après son discours, et renouvellera ses félicitations à Joseph Cassin.
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Le grand discours du roi n'étonne pas les jumelles. C'est dans la droite ligne de sa politique et les deux filles ne se sentent pas légitimes à la juger. Oh il y a bien le sort des esclaves qui les interroge, elles qui sont pieuses et entendent tous les dimanches, à la messe, l'égalité de tous devant Dieu... Dans le feu de l'action, elles applaudissent avec les autres, prises dans l'élan. Il faut bien dire que l'ambiance s'y prête et que la personne de Sa Majesté est tellement impressionnante (même de loin). Si Sémélé reste éblouie par la fin du défilé, Siloé s'est un peu retournée autant que possible sans gêner sa sœur, pour observer qui est là. Elle aime capter les attitudes, les expressions des gens dans les foules, imaginer ce qu'ils peuvent se raconter...
Siloé repère Alexandre, avec sa mère qu'elles ont aidé à s'enfuir de chez son mari maltraitant. Elle adresse un large sourire au duo, mais sans être sûre d'être vu au milieu de tellement de monde ! Un peu plus loin, un autre homme sur des béquilles attire son regard. Celui-ci est tout le contraire d'Alexandre : très grand, avec beaucoup de charisme et cependant une certaine lourdeur... cet attirail de fer autour de chacune de ses jambes, comme ça doit être difficile de se déplacer avec ce bardas qui évoque une armure à Siloé ! Une femme avance à son bras, le visage très rond, l'air concentré.
Elles n'ont pas le temps de détailler davantage les membres de la foule : la conversation de la femme à la peau cuivrée et de son acolyte ramène leur attention. Sémélé a une envie de rire qu'elle retient : si la gitane a déjà l'impression d'être au bout de sa vie parce qu'elles deux sont jumelles parfaites, alors qu'est-ce que ça va être quand elle verra qu'elles sont attachées par le bassin ! L'amusement se lit dans son regard. Mais elle a aussi un rictus flou : jeu ou situation fâcheuse, la découverte peut tourner vers l'un ou l'autre... Siloé de son côté répond d'un amical sourire, qui laissera remarquer à la bohémienne et à sa camarade que leur échange est entendu. D'ailleurs c'est Siloé qui repère la première l’œil mort de cette femme borgne. Décidément les "curiosités humaines" sortent en couple aujourd'hui !
Alors, la gitane parle de signes, de malédictions... Hum, ça ne sent pas très bon, se dit Siloé avec l'anxiété qui lui vient à mesure de cette conversation. Sa sœur, elle, hausse les épaules : après tout les signes peuvent être bons et venir du Seigneur Dieu ! Et si ces deux femmes y croient, pourquoi pas. Sémélé préfère ce côté-là de la médaille, même si parfois son humeur la porte davantage elle aussi à la méfiance et à la discrétion devant les superstitions moins sympathiques que pourraient avoir les gens. Mais en cet instant, elle est dans un bon mood.
C'est donc elle qui décide sa jumelle à mettre leur double corps en mouvement quand la belle brune les appelle à approcher. De toute façon leur vrai état finira par être vu, tant que ce n'est pas trop voyant et par tout le monde à la fois (d'où leur soin à camoufler un peu avec deux très longs châles différents). Les jumelles se sont concertées d'un signe de tête, d'on regard, et elles se coordonnent pour se tourner avec leurs gestes lents et pleins de précaution, puis pour rejoindre la gitane et l'autre femme. Sûrement que devant le spectacle d'une telle démarche, de leur singulière façon de bouger, elles auront immédiatement compris leur état.
Siloé sourit pour les saluer, et Sémélé prend un air faussement outré quand la bohémienne mentionne Lilith. Déjà que beaucoup de regards des badauds qui sont autour sont maintenant sur elles ! Et que certains ont réagi à la blague quasi blasphématoire. Autant lénifier tout ça et répondre par précaution mais d'une voix tout à fait charmante :
Sémélé. Oh, Seigneur Dieu, on espère bien qu'aucune de nous n'est Lilith ! Ève, par contre, hmmmm c'est bien possible et on veut bien s'la partager.
Siloé (joueuse, à sa jumelle) On coupe la pomme en deux ?
Sémélé (toujours jeu outré) Oh b'en non ma parole je te....
Siloé. ...la laisse ?
Elles quittent leur petit aparté entre sœurs et leurs deux paires d'yeux reviennent vers la gitane et sa camarade. Sémélé a bien envie de demander juste pour l'amusement :
Sémélé. B'en dites-nous alors, pour vous c'est qui la plus sage entre nous ?
Siloé (pour renvoyer la balle, pointant Lucretia) Moi je dis qu'entre vous deux, c'est Mad'moiselle. Dans les légendes, les gens qui se sacrifient l’œil, ils savent des choses pas vrai ? (clin d’œil)
Siloé repère Alexandre, avec sa mère qu'elles ont aidé à s'enfuir de chez son mari maltraitant. Elle adresse un large sourire au duo, mais sans être sûre d'être vu au milieu de tellement de monde ! Un peu plus loin, un autre homme sur des béquilles attire son regard. Celui-ci est tout le contraire d'Alexandre : très grand, avec beaucoup de charisme et cependant une certaine lourdeur... cet attirail de fer autour de chacune de ses jambes, comme ça doit être difficile de se déplacer avec ce bardas qui évoque une armure à Siloé ! Une femme avance à son bras, le visage très rond, l'air concentré.
Elles n'ont pas le temps de détailler davantage les membres de la foule : la conversation de la femme à la peau cuivrée et de son acolyte ramène leur attention. Sémélé a une envie de rire qu'elle retient : si la gitane a déjà l'impression d'être au bout de sa vie parce qu'elles deux sont jumelles parfaites, alors qu'est-ce que ça va être quand elle verra qu'elles sont attachées par le bassin ! L'amusement se lit dans son regard. Mais elle a aussi un rictus flou : jeu ou situation fâcheuse, la découverte peut tourner vers l'un ou l'autre... Siloé de son côté répond d'un amical sourire, qui laissera remarquer à la bohémienne et à sa camarade que leur échange est entendu. D'ailleurs c'est Siloé qui repère la première l’œil mort de cette femme borgne. Décidément les "curiosités humaines" sortent en couple aujourd'hui !
Alors, la gitane parle de signes, de malédictions... Hum, ça ne sent pas très bon, se dit Siloé avec l'anxiété qui lui vient à mesure de cette conversation. Sa sœur, elle, hausse les épaules : après tout les signes peuvent être bons et venir du Seigneur Dieu ! Et si ces deux femmes y croient, pourquoi pas. Sémélé préfère ce côté-là de la médaille, même si parfois son humeur la porte davantage elle aussi à la méfiance et à la discrétion devant les superstitions moins sympathiques que pourraient avoir les gens. Mais en cet instant, elle est dans un bon mood.
C'est donc elle qui décide sa jumelle à mettre leur double corps en mouvement quand la belle brune les appelle à approcher. De toute façon leur vrai état finira par être vu, tant que ce n'est pas trop voyant et par tout le monde à la fois (d'où leur soin à camoufler un peu avec deux très longs châles différents). Les jumelles se sont concertées d'un signe de tête, d'on regard, et elles se coordonnent pour se tourner avec leurs gestes lents et pleins de précaution, puis pour rejoindre la gitane et l'autre femme. Sûrement que devant le spectacle d'une telle démarche, de leur singulière façon de bouger, elles auront immédiatement compris leur état.
Siloé sourit pour les saluer, et Sémélé prend un air faussement outré quand la bohémienne mentionne Lilith. Déjà que beaucoup de regards des badauds qui sont autour sont maintenant sur elles ! Et que certains ont réagi à la blague quasi blasphématoire. Autant lénifier tout ça et répondre par précaution mais d'une voix tout à fait charmante :
Sémélé. Oh, Seigneur Dieu, on espère bien qu'aucune de nous n'est Lilith ! Ève, par contre, hmmmm c'est bien possible et on veut bien s'la partager.
Siloé (joueuse, à sa jumelle) On coupe la pomme en deux ?
Sémélé (toujours jeu outré) Oh b'en non ma parole je te....
Siloé. ...la laisse ?
Elles quittent leur petit aparté entre sœurs et leurs deux paires d'yeux reviennent vers la gitane et sa camarade. Sémélé a bien envie de demander juste pour l'amusement :
Sémélé. B'en dites-nous alors, pour vous c'est qui la plus sage entre nous ?
Siloé (pour renvoyer la balle, pointant Lucretia) Moi je dis qu'entre vous deux, c'est Mad'moiselle. Dans les légendes, les gens qui se sacrifient l’œil, ils savent des choses pas vrai ? (clin d’œil)
Invité- Invité
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
C'était étrange de se dire que si Sylvère n'avait pas décidé de déserter l'armée, il aurait pu être en ce moment même en train de défiler, plutôt que de jouer les charmantes petites paysannes au bras d'Hyriel. Pourtant, toute la gloire du monde n'aurait pu le faire regretter son choix. Que valait-elle, cette gloire-là, si on mettait en perspective tout ce qu'il avait pu obtenir depuis qu'il habitait la forêt ? A ses yeux, le choix était vite fait et s'il avait dû le refaire, il n'aurait pas hésité une seconde à filer de nouveau. Même si pour l'instant, les moqueries de son complice étaient pesantes, et qu'il allait devoir les supporter encore quelques heures...
Alors qu'il allait lui donner un coup de coude pour lui faire passer l'envie de l'appeler ma reine, ma charmante amie ou encore un autre petit nom féminin de sa composition, une voix attira son attention et sauva sans nul doute Hyriel. Sylvère se tourna vers le jeune homme qui arrivait vers eux à toute allure, appuyé sur des béquilles. À croire que c'était la mode.
Il salua le dénommé Alexandre, comme il venait de se présenter à eux, d'un hochement de tête poli et dût se mordre les joues de toute ses forces pour ne pas éclater de rire, ce qui aurait à coup sûr gâcher leur déguisement si parfait. Mais bon Dieu, qu'est-ce que c'était dur ! Les mots qui sortaient de sa bouche semblaient tellement décalés de la vérité.
Eux ? Heureux et épanouis ? Eh bien il fallait croire que leur déguisement fonctionnait à merveille ! Pauvre gosse, s'il avait su ce qu'ils étaient vraiment... S'il avait su qu'il se trouvait face au célèbre brigand, autoproclamé roi de la forêt, et d'un sorcier !
Il revint face à Hyriel, toujours en contenant son hilarité, d'un air de dire : eh bien vas-y ! La scène est toute à toi ! Donne donc espoir à ce petit, puisqu'il trouve notre couple si charmant !
Chacun son rôle et ses problèmes, après tout : Sylvère jouait les jeunes femmes éperdues d'amour, et Hyriel se coltinait leurs admirateurs.
D'un coup d'oeil alentours, il chercha quelques proies bien juteuses à la ronde...
Alors qu'il allait lui donner un coup de coude pour lui faire passer l'envie de l'appeler ma reine, ma charmante amie ou encore un autre petit nom féminin de sa composition, une voix attira son attention et sauva sans nul doute Hyriel. Sylvère se tourna vers le jeune homme qui arrivait vers eux à toute allure, appuyé sur des béquilles. À croire que c'était la mode.
Il salua le dénommé Alexandre, comme il venait de se présenter à eux, d'un hochement de tête poli et dût se mordre les joues de toute ses forces pour ne pas éclater de rire, ce qui aurait à coup sûr gâcher leur déguisement si parfait. Mais bon Dieu, qu'est-ce que c'était dur ! Les mots qui sortaient de sa bouche semblaient tellement décalés de la vérité.
Eux ? Heureux et épanouis ? Eh bien il fallait croire que leur déguisement fonctionnait à merveille ! Pauvre gosse, s'il avait su ce qu'ils étaient vraiment... S'il avait su qu'il se trouvait face au célèbre brigand, autoproclamé roi de la forêt, et d'un sorcier !
Il revint face à Hyriel, toujours en contenant son hilarité, d'un air de dire : eh bien vas-y ! La scène est toute à toi ! Donne donc espoir à ce petit, puisqu'il trouve notre couple si charmant !
Chacun son rôle et ses problèmes, après tout : Sylvère jouait les jeunes femmes éperdues d'amour, et Hyriel se coltinait leurs admirateurs.
D'un coup d'oeil alentours, il chercha quelques proies bien juteuses à la ronde...
Sylvère d'Aiguemorte- Brigand et roi de la forêt
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Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Hyriel se doutait bien qu'avec ses remarques, comme sa charmante épouse était muette, il se ramasserait des coups de coude mais c'était tellement amusant que le jeu en valait largement la chandelle.
Toutefois, il ne s'en prit pas et se retourna, surpris, vers le jeune homme qui venait de leur parler. Ils l'avaient... ému ? Le pauvre enfant, s'il savait... Leur couple n'était pas si parfait que cela vu que son aimable compagne trouvait souvent le moyen de ronchonner. Il ne manqua pas le regard de Sylvère et revint vers le jeune homme en souriant avec douceur, même s'il était intérieurement hilare.
"Je me fais la voix de nous deux, mon épouse ne pouvant malheureusement plus le faire. Vos mots nous réjouissent, jeune homme et si nous avons pu vous redonner espoir, alors nous en sommes ravis. N'oubliez donc jamais que, même pour les gens comme nous, il y a moyen de trouver le bonheur."
Tout était vrai, non ? Ses mots avaient réjoui leurs cœurs à tous deux et une infirmité n'empêchait pas de trouver le bonheur. Juste que pour certains, ce bonheur était amoureux, pour lui il était chaotique mais c'était un menu détail...
Toutefois, il ne s'en prit pas et se retourna, surpris, vers le jeune homme qui venait de leur parler. Ils l'avaient... ému ? Le pauvre enfant, s'il savait... Leur couple n'était pas si parfait que cela vu que son aimable compagne trouvait souvent le moyen de ronchonner. Il ne manqua pas le regard de Sylvère et revint vers le jeune homme en souriant avec douceur, même s'il était intérieurement hilare.
"Je me fais la voix de nous deux, mon épouse ne pouvant malheureusement plus le faire. Vos mots nous réjouissent, jeune homme et si nous avons pu vous redonner espoir, alors nous en sommes ravis. N'oubliez donc jamais que, même pour les gens comme nous, il y a moyen de trouver le bonheur."
Tout était vrai, non ? Ses mots avaient réjoui leurs cœurs à tous deux et une infirmité n'empêchait pas de trouver le bonheur. Juste que pour certains, ce bonheur était amoureux, pour lui il était chaotique mais c'était un menu détail...
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Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Alexandre contemplait ce couple d'un sourire rêveur. Cette vision lui redonnait espoir. Un jour, il trouverait certainement une femme compréhensible qui saurait l'aimer. Mais pourrait-il l'épouser ? Dans sa situation, cela semblait... compliqué. Et si son maître le lui interdisait ? Il était si cruel. Le garçon enfouit ses sentiments puis répondit joyeusement :
"Oh, vous avez bien raison ! Nous faisons, après tout, bien plus d'efforts que les gens normaux ! Alors nous méritons sans le moindre doute de recevoir un vrai bonheur durable !"
En son for intérieur, Alexandre contempla la silhouette et les visages pour enregistrer le moindre détail. Plus tard, il dessinerait ce heureux couple. Ce serait une sublime esquisse.
Rosina avait vu s'éloigner son fils avec un pincement au cœur. N'allait-il pas commettre une imprudence ? Et si quelqu'un l'embêtait ? Elle tenta de se rassurer en se rappelant que son enfant sortait depuis bien plus longtemps qu'elle et serait plus avisé. Elle lui faisait confiance. C'étaient ses angoisses de mère qui s'exprimaient et lui faisaient sans cesse redouter le pire.
Tout en contemplant la liesse du peuple et en écoutant le discours du Roi, Rosina prêtait attention à divers détails sans grande importance. Des odeurs de sucreries flattaient ses narines. Elle en offrirait tout à l'heure à Alexandre. Elle vit ensuite les si bonnes siamoises de loin et fut tentée de les rejoindre pour prendre de leurs nouvelles puis remarqua que celles-ci étaient occupées à parler avec une autre femme. Elle redouta de les importuner avec ce qui pourrait être une bonne amie. Ce ne serait pas poli. La silhouette d'une religieuse lui apparut aussi. Son regard porta ensuite plus loin. Vers la tribune des nobles. Un homme au crochet venait de se lever et conversait avec deux plusieurs dames. Un homme au crochet... Un noble au crochet... Le cœur de Rosina se sera aussitôt. Ce ne pouvait être que Dyonis de Frenn, le responsable de la condamnation injuste de son fils à une vie misérable.
Une idée lui vint à l'esprit. Elle devait essayer. La détresse d'une mère, comme la Sainte-Vierge pleurant son fils au pied de la croix, cela pourrait toucher l'opinion.
Relevant ses jupons, Rosina s'avança rapidement pour atteindre les tribunes. son allure se ralentit. Elle progressa avec lenteur, épiant du regard la silhouette de Dyonis. Quand elle se trouva devant lui, Rosina s'inclina avec une grande humilité, gardant la tête baissée pour interpeler le seigneur :
"Messire de Frenn, je vous prie de bien vouloir me pardonner de vous importuner dans un jour comme celui-ci mais j'ai une requête à vous soumettre. Je ne savais jusque là comment vous trouver. Alors en vous apercevant là... "
"Oh, vous avez bien raison ! Nous faisons, après tout, bien plus d'efforts que les gens normaux ! Alors nous méritons sans le moindre doute de recevoir un vrai bonheur durable !"
En son for intérieur, Alexandre contempla la silhouette et les visages pour enregistrer le moindre détail. Plus tard, il dessinerait ce heureux couple. Ce serait une sublime esquisse.
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Rosina avait vu s'éloigner son fils avec un pincement au cœur. N'allait-il pas commettre une imprudence ? Et si quelqu'un l'embêtait ? Elle tenta de se rassurer en se rappelant que son enfant sortait depuis bien plus longtemps qu'elle et serait plus avisé. Elle lui faisait confiance. C'étaient ses angoisses de mère qui s'exprimaient et lui faisaient sans cesse redouter le pire.
Tout en contemplant la liesse du peuple et en écoutant le discours du Roi, Rosina prêtait attention à divers détails sans grande importance. Des odeurs de sucreries flattaient ses narines. Elle en offrirait tout à l'heure à Alexandre. Elle vit ensuite les si bonnes siamoises de loin et fut tentée de les rejoindre pour prendre de leurs nouvelles puis remarqua que celles-ci étaient occupées à parler avec une autre femme. Elle redouta de les importuner avec ce qui pourrait être une bonne amie. Ce ne serait pas poli. La silhouette d'une religieuse lui apparut aussi. Son regard porta ensuite plus loin. Vers la tribune des nobles. Un homme au crochet venait de se lever et conversait avec deux plusieurs dames. Un homme au crochet... Un noble au crochet... Le cœur de Rosina se sera aussitôt. Ce ne pouvait être que Dyonis de Frenn, le responsable de la condamnation injuste de son fils à une vie misérable.
Une idée lui vint à l'esprit. Elle devait essayer. La détresse d'une mère, comme la Sainte-Vierge pleurant son fils au pied de la croix, cela pourrait toucher l'opinion.
Relevant ses jupons, Rosina s'avança rapidement pour atteindre les tribunes. son allure se ralentit. Elle progressa avec lenteur, épiant du regard la silhouette de Dyonis. Quand elle se trouva devant lui, Rosina s'inclina avec une grande humilité, gardant la tête baissée pour interpeler le seigneur :
"Messire de Frenn, je vous prie de bien vouloir me pardonner de vous importuner dans un jour comme celui-ci mais j'ai une requête à vous soumettre. Je ne savais jusque là comment vous trouver. Alors en vous apercevant là... "
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Kalisha écouta attentivement le discours royal, elle voulait savoir. Elle voulait savoir si sa patrie, terre de naissance serait la prochaine « victoire » que l’on célèbrerait.
Des Conquêtes civilisatrices. Voilà un bien grand mot pour définir la raison de ces attaques incessante. Soif d’expansionnisme, aurait sans doute été plus juste. Elle avait toujours admiré le Roi, si aimable, depuis son arrivée à Monbrina. Mais pour la première fois alors qu’il tenait ce discours si impérialiste, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver un certain dégout qui ne s’arrangea guère à l’entente de sa volonté de porter le flambeau aux bords du Monde.
Djerdan serait visé. Comme tout ceux osant se dresser sur le chemin de ce vorace voisin assoiffé de Terres et de puissances qui n’espérait rien d’autre que de concurrencer ses illustres ancêtres de l’antiquité.
Le discours arriva à sa fin, Kalisha frémit, tout en applaudissement vigoureusement comme il se devait. La dernière chose à faire, serait d’être considérée comme une traitre… Pourtant ses yeux eux, ne pouvait masquer la sourde colère qui grondait. La foule était déchainée. Se rendaient-ils seulement compte que plus de guerres signifieraient plus de soldats, plus de morts, plus de veuves, plus de familles déchirées, plus d’impôts ? Non. Tous semblaient posséder par l’esprit festif qui régnait en Maitre.
Florentyna tenta de la réconforter du mieux qu’elle put et l’ancienne Princesse lui en fut fort reconnaissante :
– Je l’espère aussi Florentyna, je l’espère répondit-elle sans se retourner jusqu’à sa question suivante.
- Et bien, non pas vraiment. Je n’ai jamais eu le droit de sortir du Palais. Je ne connais mon pays que par les récits qui m’en ont été faits de nos hôtes. En revanche, nous faisions régulièrement de splendides fêtes dans les luxueux jardins aquatiques du palais.
A peine eut-elle fini, qu’elle aperçut, l’inimitable silhouette de Dyonis owksley de Frenn, Baron de Frenn, Premier Conseiller de Sa Majesté. Lui avait-il conseiller d’attaquer Djerdan, bien à l’abri des oreilles insdicrètes dans l’un des bureaux capitonnés ? On le disait droit, obsédé par une justice parfaite. Mais elle avait entendu d’autres choses bien plus intéressantes de la part de son mari : il défendrait les esclaves étrangers et servirait d’excellent diner. Surtout le porc qui avait été particulièrement réussi de tout évidence.
Kalisha répondit à sa salutation par une élégante révérence eut égard à son rang :
- Votre excellence. Il s’étonna de l’absence de Prosper, sans doute par politesse. De ce qu’elle savait ces deux-là ne s’étaient pas réellement découverts d’affinités.
- Le Comte malheureusement cloué au lit, mais rassurez-vous, il devrait être rapidement remis répondit-elle autant pour la politesse.
Elle n’avait au moins, pas ses lourds commentaires à supporter et pouvait profiter autant que faire se peut de l’évènement.
- Je l’espère aussi, votre Excellence. Je ne peux croire que sa Majesté n’ait agi sans raison valable.
Une nouvelle fois, elle se demanda si elle pouvait être la cause de ce revirement diplomatique. Son regard se perdit au loin avant de revenir sur le Premier Conseiller. Elle aurait voulu lui demander de la prévenir si des informations lui parvenait à ce sujet mais c’était là chose impossible compte-tenu de leur proximité actuelle.
- Votre Excellence, finit-elle par dire j’espère que nous aurons l’occasion de faire plus ample connaissance durant l’un des jours prochains.
Des Conquêtes civilisatrices. Voilà un bien grand mot pour définir la raison de ces attaques incessante. Soif d’expansionnisme, aurait sans doute été plus juste. Elle avait toujours admiré le Roi, si aimable, depuis son arrivée à Monbrina. Mais pour la première fois alors qu’il tenait ce discours si impérialiste, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver un certain dégout qui ne s’arrangea guère à l’entente de sa volonté de porter le flambeau aux bords du Monde.
Djerdan serait visé. Comme tout ceux osant se dresser sur le chemin de ce vorace voisin assoiffé de Terres et de puissances qui n’espérait rien d’autre que de concurrencer ses illustres ancêtres de l’antiquité.
Le discours arriva à sa fin, Kalisha frémit, tout en applaudissement vigoureusement comme il se devait. La dernière chose à faire, serait d’être considérée comme une traitre… Pourtant ses yeux eux, ne pouvait masquer la sourde colère qui grondait. La foule était déchainée. Se rendaient-ils seulement compte que plus de guerres signifieraient plus de soldats, plus de morts, plus de veuves, plus de familles déchirées, plus d’impôts ? Non. Tous semblaient posséder par l’esprit festif qui régnait en Maitre.
Florentyna tenta de la réconforter du mieux qu’elle put et l’ancienne Princesse lui en fut fort reconnaissante :
– Je l’espère aussi Florentyna, je l’espère répondit-elle sans se retourner jusqu’à sa question suivante.
- Et bien, non pas vraiment. Je n’ai jamais eu le droit de sortir du Palais. Je ne connais mon pays que par les récits qui m’en ont été faits de nos hôtes. En revanche, nous faisions régulièrement de splendides fêtes dans les luxueux jardins aquatiques du palais.
A peine eut-elle fini, qu’elle aperçut, l’inimitable silhouette de Dyonis owksley de Frenn, Baron de Frenn, Premier Conseiller de Sa Majesté. Lui avait-il conseiller d’attaquer Djerdan, bien à l’abri des oreilles insdicrètes dans l’un des bureaux capitonnés ? On le disait droit, obsédé par une justice parfaite. Mais elle avait entendu d’autres choses bien plus intéressantes de la part de son mari : il défendrait les esclaves étrangers et servirait d’excellent diner. Surtout le porc qui avait été particulièrement réussi de tout évidence.
Kalisha répondit à sa salutation par une élégante révérence eut égard à son rang :
- Votre excellence. Il s’étonna de l’absence de Prosper, sans doute par politesse. De ce qu’elle savait ces deux-là ne s’étaient pas réellement découverts d’affinités.
- Le Comte malheureusement cloué au lit, mais rassurez-vous, il devrait être rapidement remis répondit-elle autant pour la politesse.
Elle n’avait au moins, pas ses lourds commentaires à supporter et pouvait profiter autant que faire se peut de l’évènement.
- Je l’espère aussi, votre Excellence. Je ne peux croire que sa Majesté n’ait agi sans raison valable.
Une nouvelle fois, elle se demanda si elle pouvait être la cause de ce revirement diplomatique. Son regard se perdit au loin avant de revenir sur le Premier Conseiller. Elle aurait voulu lui demander de la prévenir si des informations lui parvenait à ce sujet mais c’était là chose impossible compte-tenu de leur proximité actuelle.
- Votre Excellence, finit-elle par dire j’espère que nous aurons l’occasion de faire plus ample connaissance durant l’un des jours prochains.
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Enfin ils s'arrêtent. Joseph souffla un peu, pas fâché de se dégourdir bientôt un peu les jambes ! Mais avant, il écouta naturellement avec révérence le discours de son roi et posa son poing sur son cœur en s'inclinant. Il ne laissa rien passer mais serra un peu les dents. Un empire... Oui, il pouvait comprendre l'appétit d'étendues, de conquête. Pour un roi, quoi de mieux pour le définir qu'un appétit monstrueux, comme les géants des romans de Bélyl ? Mais cela justifiait-il autant d'esclaves, de prisonniers enchaînés, arrachés à leurs pays ? La beauté du sport n'était-elle pas de gagner sans pour autant humilier l'ennemi ? Quelle utilité à enfoncer encore le clou après une défaite en bonne et due forme ? N'était-ce pas là où il fallait s'arrêter ? Où était la limite d'ailleurs quand on s'engageait dans cette partie-là ? A force de trop lancer les dés, n'allait-on pas les user ? C'était bien beau de voler de victoire en victoire, mais le Ciel ne serait peut-être pas toujours avec eux.
Aux derniers mots du roi, il voulut y croire. Espérer effectivement qu'il apportait la sécurité et le bonheur à son pays. A sa famille. Il glissa un regard vers eux. Au fond, c'était tout ce qu'il voulait. Ce pourquoi il était devenu soldat. Il voulait défendre, servir, à son échelle. Il applaudit lui aussi, tout autant le roi que ses petits gars qui avaient des étoiles dans les yeux depuis le début du défilé.
Il sauta alors au bas du char une fois libéré. Ses gars l'accostèrent à grands coups de tapes dans le dos et de sourire. Là, il se sentait dans son élément et ses doutes s'envolèrent. Cette journée serait bonne et ensoleillée. et dès qu'il le pourrait, il rejoindrait sa famille !
Lorsque le roi leur accorde un regard, d'un commun mouvement, la mère et ses filles inclinent la tête respectueusement. Elles écoutèrent attentivement le discours, souriant toutes chaque fois qu'on évoquait leur père et mari. Seule Pauline pourtant remarqua l'ombre dans les yeux de son mari, et crut bien comprendre pourquoi. Elle aussi, la vue de ces prisonniers la faisait un peu frissonner. Ces malheureux seraient bientôt dispersés aux quatre vents, déchus de leur nature humaine pour ne devenir que des meubles. Au cours de ses lectures, Pauline avait eu l'occasion de réfléchir, avec sa belle-sœur parfois aussi. Si un jour venait un royaume qui grossissait comme le leur et les avalait, perdraient-ils aussi leur dignité, d'un simple claquement de doigt, malgré tout une vie comme des êtres libres ? Pourquoi eux plutôt que les autres alors ? Elle secoua la tête. Elle ne souhaitait pas déranger ces filles qui admiraient le spectacle avec ces considérations. Ils étaient si jeunes et innocents encore... Pauline décida de se tourner vers Tristan, qui se faisait tout petit depuis le début, avec un sourire.
- Eh bien Tristan, êtes-vous bien installé ?
Elle remarqua aussi près d'elle les dames de Monthoux, dont la nouvelle épouse du comte qui ne semblait pas des plus heureuses. Elle lui accorda un petit sourire bienveillant. Certes, elle savait que plusieurs nobles ne les pensait pas à leur place ici, mais nul besoin était de se créer des ennemis. Au contraire.
Le seigneur de Frenn aborda également les dames et Pauline se retourna pour observer également une dame à l'allure orientale. Bélyl semblait d'ailleurs admirer sa robe en douce. Pauline sourit. Sa fille avait toujours aimé les belles choses, mais fort heureusement sans excès. Sa douce Jeanne quant à elle gardait les yeux humblement baissés et les mains sagement croisées. Elle avait l'impression d'entendre quelques frêles prières s'échapper de sa bouche. Pauline sourit, de bonheur de les voir ainsi heureuses.
Toute cette démonstration de force était maintenant finie. Mère Suzanne secoua la tête. Quand elle le pourrait, elle rejoindrait sa petite Jeanne. Toute cette ostentation ne lui plaisait guère. La simplicité était la clé des bienheureux. Elle lissa un peu sa robe pour enlever les pétales qui commençaient à la couvrir. Elle se retourna en entendant une voix l'interpeller et se tourna avec un sourire vers une charmante femme qui lui proposait du soutien. Mère Suzanne secoua la tête.
- Non, ma fille, je vous remercie. C'est bien aimable à vous mais voyez-vous, je ne suis pas perdue, j'accompagne une jeune novice qui est en ce moment avec sa famille.
Elle montra Jeanne encore à la tribune.
- Et vous ma fille, venez-vous participer à la fête ?
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Une fois le discours achevé et un dernier regard scrutateur promené sur l'immense foule de ses sujets, Gérald Der Ragascorn traversa la mer humaine qui s'ouvrait devant lui. De son impressionnante stature, il habitait ces gradins. Les révérences de tous ces corps autour de lui n'en accentuaient que plus sa taille.
Le roi avança parmi les aristocrates ici présents, quoique toujours entouré d'une garde protectrice. Il accorda à ces dames - la princesse Kalisha et Dame Adalheidis Nal'Harraq - un léger salut tel qu'indiqué par le protocole dans le strict respect des hiérarchies. Ce qui ne fut guère plus qu'un hochement de tête, quand il n'y avait que devant Dieu à l'église que le monarque était tenu d'ôter son feutre. Der Ragascorn imaginait bien que les deux compatriotes de Djerdan encaissaient le choc de la nouvelle quant aux premières frappes sur leur pays. Il ne cacherait rien quand viendrait le sujet tôt ou tard. Sa position lui octroyait le droit - et le devoir - d'assumer ses choix devant tous. Ses Ministres lui avaient rapporté - après solide enquête - que le royaume voisin n'avait jamais rempli sa part du marché dans les échanges commerciaux passés lors du pacte de non-agression : il était dans son bon droit d'attaquer, même si telle n'avait pas été sa volonté première. L'héritière Nal'Harraq était là pour sa prestigieuse entreprise, Der Ragascorn le savait pour s'être renseigné à son sujet, comme il enquête sur chaque membre de sa noblesse. Il lui faudrait composer avec cette nouvelle donne.
Non loin, un groupe d'autres femmes profitait du spectacle : la famille du général Cassin, exceptionnellement invitée dans les rangs de la noblesse. A elles toutes, il adressa à leur tour un salut, avant d'honorer les circonstances :
-- Mesdames. Nos gradins sont honorés aujourd'hui de votre présence et nous tous savons les hommages que nous devons au Général Joseph Cassin. Vous pouvez être fières de lui, comme tout Monbrina l'est en ce jour, et nous ne doutons pas que derrière un grand homme se tient toujours une femme. Des femmes.
A peine achevait-il ce compliment d'accueil qu'une étrange situation attirait son regard. Appuyé sur sa canne d'apparat, la tête toujours haute, le roi tourna légèrement les yeux en direction de son Premier Conseiller. Le seigneur de Frenn venait d'être abordé par... une femme très clairement de la plèbe. Qui était-elle ? Pourquoi avait-elle osé se frayer un chemin dans les gradins des Grands de Monbrina ?! Der Ragascorn ne s'abaissera pas à intervenir et laissera pour l'heure Dyonis faire preuve de son autorité. Il surveillera l'affaire d'un coin de l’œil.
Tandis que le discours du roi avait fait bouillonner la foule, dans le cœur du petit esclave il avait jeté un froid. Ce fut d'un regard fiévreux, inquiet de l'avenir, qu'il avait dans la foulée suivi les remous de la foule, les applaudissements, les jets de fleurs... Au point d'arrivée du défilé, on détachait déjà les prisonniers pour les mener en cage vers une destination que Tristan devinait trop bien : le marché aux esclaves. Les larmes menacèrent de rouler le long de ses joues. S'arracher à la terrible vision restait la seule option - impuissante, mais salvatrice. Il ne pouvait rien faire - au même titre que tellement de gens ici. Aussi Tristan s'occupa-t-il de tout autre chose, qui lui rongeait le cœur depuis des jours: Lénius... Son ami était-il là aujourd'hui, quelque part parmi ces milliers de spectateurs ? Son manque lui nouait le ventre. Il n'avait pas revu Lénius depuis sa vente sur l'estrade de Greeglocks. Tout s'était enchaîné ensuite : le Lupanar, Bastien, la nuit enchaîné dans la cave et les coups de fouet pour avoir refusé de coucher... puis le retour chez le Cardinal, son nouveau maître - avant enfin que d'avoir eu la chance d'atterrir dans la branche beaucoup plus généreuse de la famille Cassin. Comment allait Lénius ? Tristan donnerait si cher pour le revoir. Aurait-il à un moment au moins cette liberté ?
La vue de Joseph embrassant fièrement ses soldats, puis se déplaçant à grandes enjambées, ramena un petit sourire aux lèvres du jeune esclave. Autant que de s'entendre soudain interpellé par Pauline, installée tout près de lui. Elle se souciait de son confort, avec autant de gentillesse que sa fille Bélyl.
-- Oui Madame, j'vous remercie. Jamais j'aurai imaginé un jour être à cette place.
En vérité, il aurait aimé disparaître de là. A plus forte raison quand le roi lui-même approcha pour adresser son compliment à la famille Cassin ici réunie. L'infirme se voulu faire le plus minuscule possible, bras serrés le long du torse, tout caché entre Bélyl et Pauline, profondément incliné dans l'immense ombre de cette proximité royale. Au moins, il se réjouissait pour les Cassin invités dans ces banc d'honneur. Voilà qui signait un avenir prestigieux pour Bélyl qui faisait son entrée à la cour.
Le défilé s'était achevé. Florentyna ne s’appesantit pas outre-mesure sur les somptuosités de la fête et les mouvements de la foule, tant la peine évidente de sa "belle-mère" requérait toute son attention. Les fastes tu triomphe s'évanouirent dans son esprit, dilués dans la commisération. Elle hocha lentement la tête aux espoirs que lui confiait l'ancienne princesse et qu'elle partageait. Puis se perdit dans son récit et les images qu'il lui faisait déjà imaginer.
-- Des jardins aquatiques ! Cela devait être somptueux ! J'aimerais un jour voir des choses semblables, de mes yeux, et ailleurs que sur les peintures et gravures grâce auxquelles je me suis documentée sur votre royaume. (Un fond de tristesse lui abat cependant les sourcils là-dessus) Les princesses n'ont donc pas le droit du tout de quitter le palais ? Même bien entourée ? Vous... deviez avoir tellement de choses à découvrir de votre propre pays...
Une patrie à peine connue, et déjà embarquée vers Monbrina. Florentyna voyait dans ce destin largement autant de tragique que de gloire. Et de bonheur, point question. On disait que le bonheur n'était pas affaire de nobles dames. Ou que le devoir devait être leur bonheur...
L'intervention du seigneur de Frenn la tira de ses graves considérations. Il s'inquiétait de la santé de son père - sans doute par pure politesse, puisque Prosper n'était pas rentré très heureux de Frenn après sa visite. Déjà, Kalisha prenait les devants et répondait au baron. Florentyna se contenta de s'incliner et de saluer :
-- Monsieur le Premier Conseiller. (Un temps) Je vous remercie moi aussi de votre sollicitude. Si Dieu le veut, nous aurons bientôt la juste explication de tout ceci. Quant à moi je... n'avais pas encore eu l'occasion de vous féliciter pour votre poste.
Sa voix toute gênée était presque une façon d'excuses pour la manière grossière dont - elle n'en doutait pas - son père avait dû se comporter pour qu'il revienne en tenant de tels propos au sujet de Dyonis qui semblait un homme droit. Un peu plus tard, quand celui-ci se sera éloigné, Florentyna voulut se donner un regain d'enthousiasme - et si possible aussi à Kalisha. Elle proposa :
-- Que diriez-vous d'aller profiter de l'ambiance de fête en bas au milieu du peuple ? Je souhaiterais qu'ici, vous connaissiez ce qu'on vous a refusé à Djerdan ! L'ambiance des rues et le contact des gens même les plus humbles ! (Un temps) J'en profiterai pour faire l'aumône. Il se trouve toujours des nécessiteux que ce genre d'événements amène à venir quêter plus que jamais.
La demoiselle était sincère. La charité faisait partie de ses devoirs et elle s'estimait devoir aider à son humble échelle si la misère se présentait à elle. Tel est ce qu'enseigne le Christ. Et justement, à propos de contact avec les plus modestes, Florentyna découvrit avec surprise l'intrusion d'une roturière, dans les bancs des nobles, et qui déjà approchait du Premier Conseiller. Que pouvait-elle bien lui vouloir ?
Re: Event 8 ¤ La cérémonie du Triomphe - 30 septembre 1597 [Terminé]
Il fallut plusieurs secondes à Théodosie pour qu'elle ne remarque que les deux jumelles partageaient un seul et même corps. Leur démarche coordonnée, mais un peu maladroite la surprit tant qu’elle en resta muette, sidérée par l’étrangeté de ce qu’elle voyait. Deux individus qui n’en formaient qu’un, unis par le bassin. Lucretia eut un mouvement instinctif de recul avant de reprendre son flegme. Elle constata que Théodosie avait bien du mal à se reprendre. Ce fut elle d’ailleurs qui répondit la première de peur que le silence de sa maîtresse ne soit mal interprété :
- Je ne sais laquelle elle est la plus sage, mais j’aurais préféré sacrifier moi-même cet œil à Dieu. Non, c’est quelqu’un qui me l’a ôté et cela ne m’a guère conféré de don pour...
- Comment est-ce possible ? Vous êtes deux ou une seule ?
Théodosie semblait agitée. Ne pouvant bouger parmi la foule, elle se frottait les bras non pour se réchauffer, mais plutôt pour se rassurer qu’elle n’était pas dans un songe. Peut-être que ces deux-là la dérangeaient plus encore que Lénius, car leur existence même défiait la notion d’individu. Tant de questions : comment s’habillaient-elles, allaient-elles à la selle et qu’en était-il des relations sexuelles ? Mais surtout, comment faisaient-elles pour ne pas se confondre en l’autre ? Sans une distinction claire, comment savait-on si les idées de l’une ne venaient-elles pas de l’autre ? Lucretia reprit la conversation :
- Avez-vous deux prénoms ou bien un seul ? Je suis Lucretia et ceci est ma maîtresse…
Elle hésita et préféra que Théodosie ne se présente elle-même, connaissant avec quel plaisir celle-ci s’adonnait au mensonge et à la tromperie. Théodosie ne s’en saisit pas et resta muette quant à son identité.
- Je ne sais laquelle elle est la plus sage, mais j’aurais préféré sacrifier moi-même cet œil à Dieu. Non, c’est quelqu’un qui me l’a ôté et cela ne m’a guère conféré de don pour...
- Comment est-ce possible ? Vous êtes deux ou une seule ?
Théodosie semblait agitée. Ne pouvant bouger parmi la foule, elle se frottait les bras non pour se réchauffer, mais plutôt pour se rassurer qu’elle n’était pas dans un songe. Peut-être que ces deux-là la dérangeaient plus encore que Lénius, car leur existence même défiait la notion d’individu. Tant de questions : comment s’habillaient-elles, allaient-elles à la selle et qu’en était-il des relations sexuelles ? Mais surtout, comment faisaient-elles pour ne pas se confondre en l’autre ? Sans une distinction claire, comment savait-on si les idées de l’une ne venaient-elles pas de l’autre ? Lucretia reprit la conversation :
- Avez-vous deux prénoms ou bien un seul ? Je suis Lucretia et ceci est ma maîtresse…
Elle hésita et préféra que Théodosie ne se présente elle-même, connaissant avec quel plaisir celle-ci s’adonnait au mensonge et à la tromperie. Théodosie ne s’en saisit pas et resta muette quant à son identité.
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