[RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
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[RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
La fille du gouverneur de la province de Lodmé. Prénom inconnu.
Elle sautillait sur le pont du bateau, la fille de l'île aux prisons. Tout lui paraissait resplendissant et merveilleux. Elle avait seize ans ! Pas moins certainement. Ses longs cheveux blonds avaient de miroitants reflets dans la lumière de midi, et ses yeux bleus rieurs, pleins d'une douceur câline, pétillaient d'impatience, à l'idée de descendre enfin ! dans le port de la capitale.
Braktenn. Nom monbrinien aux sonorités dures, qui pourtant caressait les oreilles de la belle de mille et une promesses excitantes.
Elle courait d'un bout à l'autre du pont, s'extasiait sur chaque toit, chaque jardin de la capitale, aperçu depuis le fleuve. Un vrai papillon, qu'on ne pouvait saisir.
"Est-ce ici, chez ma tante ? c'est si joli !
- Non, chérie, ce sont les faubourgs.
- Oh vraiment ? on ne dirait vraiment pas, c'est tellement charmant ! Et là-bas, le toit en ardoise ?
- Non, chérie, ta tante habite un hôtel particulier...
- Et là ?
- ... dans les beaux quartiers.
- Quand débarquerons-nous ?
- Quand nous serons arrivés.
- Et quand serons-nous arrivés ?
- Quand le bateau s'arrêtera, petite impatiente.
- Je ne suis pas impatiente. Je suis heureuse ! C'est la capitale, maman, faites semblant d'être joyeuse vous aussi. Je sais que cela vous fait plaisir d'être ici !"
Et la mère souriait, incapable de résister à la joie de vivre de sa fille qui ne cessait de demander des détails sur Braktenn, sur la cour, sur le roi, sur la ville, sur ses habitants, sur ses rues. Elles s'émerveillèrent donc ensemble des horizons urbains qui se dévoilaient à leurs yeux d'exilées.
Bientôt, les marins crièrent des mots connus d'eux seuls, et qui aboutirent à l'amarrage du bateau. La mère et la fille furent les premières à poser le pied sur la passerelle presque instable, posée entre le quai et le bateau. Les yeux de l'impatiente s'égarèrent dans la foule des quais.
Que de monde ! cela changeait de l'embarcadère triste et désert de la prison. Elle rougit quand elle croisa le regard d'un jeune homme fort charmant, torse-nu et ruisselant de sueur, qui portait un lourd fardeau. Elle détourna le regard, tandis que sa mère lâchait un commentaire sur les esclaves dociles de la capitale.
Mais la belle ne l'entendit pas. Elle avait croisé un autre regard, bien plus perçant, à seulement quelques pas. Les battements de son cœur se firent erratiques. Elle trébucha sur la passerelle. A l'instant où elle basculait en avant, une seule pensée venait à son esprit, et elle n'aurait pas été pour plaire à sa mère.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Début d’été 1566, Sur les quais,
Cela faisait quasiment six ans qu’il était arrivé à la capitale. Fini ce trou à rat qui avait détruit son enfance, place aux candélabres, aux richesses et surtout… Au pouvoir. De secrétaire du bailli de Braktenn, il était passé à secrétaire du Premier Conseiller. Une place nettement plus intéressante, qui lui avait ouvert les portes du Palais Royal.
Il avait tenu sa promesse. Presque tenu.
A peine avait-il été proposé à ce nouveau poste qu’il s’était empressé de commander un médaillon chez un peintre miniaturiste. Il l’avait harcelé. Il lui avait fait faire et refaire le portrait qui ne correspondait jamais parfaitement à son souvenir. L’artiste avait pris son mal en patience jusqu’au trente-deuxième essai qui fut enfin le bon. Coldris de Fromart était ainsi : il ne supportait pas le moindre grain de sable et tout devait parfaitement coller avec l’idée qu’il avait établi. C’était sans doute l’une des qualités qui lui avait valu de se hisser si rapidement auprès du pouvoir.
Depuis, elle était toujours là, dans sa poche. Il l’avait emmenée danser sous les chandeliers dans son habit de jais. Ce n’était pas réellement ce qu’il avait imaginé dix ans plus tôt, mais il ne pouvait désormais plus qu’honorer sa mémoire. C’était l’unique étincelle d’amour qui demeurait au fond de son cœur de pierre.
C’était une belle journée d’été, ensoleillée avec juste ce qu’il fallait de brise pour ne pas avoir trop chaud. Coldris avait été envoyé contrôler que les capitaines des goélettes s’acquittaient bien des taxes en vigueur. Un navire venait tout juste d’accoster sur le quai. Les mouettes tournoyaient autour, espérant un quelconque repas qui ne viendrait pas.
Il scrutait le nouveau bâtiment d’un œil sévère, attendant que la cargaison soit déchargée. Et quelle cargaison ! Qui aurait pu croire qu’un navire lodméien pouvait receler de tels trésors quand il n’y avait guère qu’un désert de roche battu par les vents !
Oh bien sûr des jolis papillons, il avait l’habitude d’en voir voleter autour de lui dans leur jolie robe de soie. Mais il avait toujours été attiré par les papillons exotiques.
Ses yeux plus bleus que le ciel ne quittaient pas le bouton d’or qui venait de se hisser sur la passerelle. Il captura son regard dans un sourire, inclinant discrètement la tête tant et si bien qu’elle en trébucha. Il était trop loin pour ralentir sa chute mais arriva juste à temps pour lui prêter une main secourable. Tous ses jupons, tous ses volants, on n’avait pas idée de faire si encombrant. Une fois assurée que la Belle était remise d’aplomb et sur la terre ferme, il s’inclina profondément cette fois-ci.
- Bienvenu à Braktenn, Mesdames.
Parce qu’avant de séduire la fille, il fallait toujours s’assurer de ne pas avoir la mère entre ses pattes.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
La fille du gouverneur de la province de Lodmé. Prénom inconnu.
L'inélégance de sa chute sur les quais choqua sa mère. Dentelles et fanfreluches de chiffons s'éparpillèrent autour d'elle. Elle ne se fit pas mal, ne se blessa même pas. Et si du rose lui monta aux joues, ce n'était certainement pas de honte, mais de plaisir, lorsqu'une main charitable vint à son secours et l'aide à se remettre debout.
Ah, cette main dont le contact s'effaça trop vite... Elle aurait pu en dire beaucoup dans l'instant, mais elle se taisait. Presque timide, ou plutôt coquette. Car son regard, à l'inverse de sa langue, ne se gênait pas. De la main, il alla au bras, du bras au torse, du torse au visage. Avec une discrétion qui frisait l'insolence, elle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas sourire béatement, devant cet inconnu si séduisant qu'il faisait déjà frémir toutes les fibres de son corps.
- Tu n'as rien ma chérie ? que s'est-il passé ? merci, monsieur, vraiment !
La mère s'empressa de remettre en place les jupes de sa fille qui ne s'en souciait guère. L'ingénue lodméienne au regard bleu glissait des regards enjôleur à son sauveur de l'instant, avant de faire semblant de ne pas vraiment l'avoir remarqué.
- Les quais sont si sales, regarde ta jolie robe, chérie, elle est toute sale. J'espère que ta tante ne va pas trop tarder, que nous puissions nous changer !
- Maman, vous ne croyez pas que vous exagérez ? ce n'est qu'une robe.
- Oui. Oui.
Ayant apparemment oublié le jeune homme, la mère en se retournant, le remarqua pour la deuxième fois.
- Oh ! vous êtes ici, encore... hum. Quel est votre nom, jeune homme ? que je puisse vous remercier correctement.
Cette demande un peu distraite fut appuyée d'un long regard curieux de la jeune fille, qui n'allait certainement pas manquer l'occasion d'en savoir davantage sur lui.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Etaient-ce ses petits doigts qu’il avait senti se refermer imperceptiblement autour de sa main ? Il en aurait presque souri mais préféra la relâcher aussitôt et recula avec retenu d’un pas. Son regard bleu océan glissait voluptueusement le long de sa veste noire jusqu’à s’arrêter sur celui bien plus clair et pétillant de Coldris qui inclina très légèrement la tête sur le côté.
Elle venait littéralement de le déshabiller du regard.
- C’est la moindre des choses, Madame.
Si ce n’était ce petit sourire en coin qui s’étirait discrètement, rien ne laissait paraitre le désir qui venait subitement de s’emparer de lui. Il profita de l’intervention maternelle pour s’appesantir sur la jolie fleur printanière tout juste éclose dans sa mignonne petite robe jaune avec juste ce qu’il fallait de découvert pour avoir envie de l’enlever. Son imagination débordante complétait le reste sans soucis. Ah ! Ce qu’il aimait la capitale et ses plaisirs infinis ! Ici tout était à portée de main (et de bourse). Où qu’il regarde, il y avait toujours de quoi s’émerveiller et collectionner. Et il comptait bien épingler ce délicieux papillon à son tableau.
Il retrouva aussitôt sa mine sérieuse, celle du jeune homme de bonne famille au succès et responsabilités certaines, et s’inclina profondément afin déclamer son identité.
- Coldris de Fromart, pour vous servir Madame.
Il avait beau sentir le poids du regard de Bouton d’Or, il n’y avait désormais plus que la mère qui semblait l’intéresser. Les victoires trop vites remportées n’avaient qu’un triste goût bien vite oublié dans la brume du passé où se fondaient, les uns aux autres, les souvenirs.
- Je peux mettre ma voiture à votre disposition, si vous désirez vous retirer, Madame. Après un si long voyage, il est bien naturel de souhaiter s’installer prestement.
S’il n’avait plus posé un regard sur la jolie fleur, il n’en guettait pas moins les frétillements de ses pétales, discrètement, du coin de l’œil, tandis que les matelots déchargeaient les lourdes caisses de transport.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
La fille du gouverneur de la province de Lodmé. Prénom inconnu.
Braktenn avait l'air bien plus merveilleuse qu'on le lui avait décrite. Certes, quelques jeunes hommes s'étaient présenté à Lodmé pour lui faire une espèce de cour peu subtile. Ces jeunes hommes là étaient bien loin de ressembler à celui qu'elle avait en face d'elle et qui ne se privait pas d'admirer ce qu'elle pouvait avoir à offrir. Non, ceux qui allaient à Lodmé étaient les mal-aimés du continent, comme son père. Mal mis de leur personne, sans le sou, la plupart du temps, méconnu, peu spirituels, à l'intelligence médiocre et au peu d'ambition. Tout le contraire de ce "Coldris Fromart" respirant la suffisance.
Arrogant. Ambitieux. Attirant. Monsieur "A".
Coldris de Fromart. Jamais entendu parler. Mais elle se faisait fort d'en apprendre davantage. Sa mère se chargerait même probablement de l'enquête à sa place, curieuse comme elle était. Tôt ou tard, elle saurait tout de lui. Elle avait d'ores et déjà décidé qu'il serait l'un de ses prétendants. Eclipsant tous les autres.
Avec une légère pointe de déception, elle remarqua qu'il ne faisait plus attention qu'à sa mère. Elle dégaina alors un éventail de dentelle anglaise, qu'elle agita devant son visage, couvrant (comme par hasard) l'avantageux décolleté qui était le sien. Elle détourna aussi le regard du jeune seigneur. Préférant s'absorber dans la contemplation de l'agitation alentour, un sourire un peu dédaigneux aux lèvres. Ses pensées ne quittaient pas le désirable comité d'accueil que la Providence avait mis sur son chemin.
Sa mère tendait sa main au jeune homme :
- Enchantée de faire votre connaissance, messire. C'est fort aimable à vous de nous proposer votre voiture. Je crois bien que ma sœur nous a oublié, nous allons donc en profiter. Je suis Isabelle de Farnende, épouse du gouverneur de Lodmé. Et voici ma fille, qui s'appelle...
- Maman, je crois que nous devrions y aller. La foule m'incommode.
Parole capricieuse prononcée à dessein : regard insistant à sa mère, regard mutin à Coldris. Elle savait son prénom. Il ne savait pas le sien. Elle cacha un sourire malicieux derrière son éventail et fit un geste de la main pour chasser une mouche, avant de s'avancer d'un pas.
- Eh bien, messire, où est donc votre voiture ? J'espère que vous n'espérez pas que nous la trouvions toutes seules.
"Que d'impertinences en quelques minutes, songea Isabelle de Farnendes. L'air de la capitale me la dévergonde vite."
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Les yeux rivés sur la mère, il ne manqua pas l’apparition subite de l’éventail dans l’angle de son regard. Le petit oiseau était visiblement furieux de ne plus être au centre de l’attention et agitait diantrement ses ailes pour se faire remarquer. Un petit sourire charmeur s’étira sur ses lèvres tandis que Madame se présentait.
La famille du Gouverneur de Lodmé ! Rien de moins !
Il prit délicatement la main de la mère dans la sienne, non sans un discret mais équivoque regard à la jeune femme.
Tiens donc, jolie fleur ne voulait pas donner son prénom ? Voilà qui était fort mal poli en société. Surtout qu’il n’avait désormais qu’à fouiner les archives pour éclaircir ce mystère. Les nuits d’insomnies, ce n’était guère ce qui manquait quand on s’appelait Coldris de Fromart et que l’on avait un esprit qui restait inlassablement en activité.
Quant à la voiture et bien… Un large sourire illumina le visage du jeune homme bien trop heureux de lui rendre la pareille :
- Vous devez être fatigué par votre voyage, Mademoiselle Aurélia, La voiture est juste là.
Et pour cause il n’y en avait qu’une seule sur le port -qu’il se garda bien de désigner par bienséance-, parfaitement en évidence. Il se reprit alors subitement, comme si cela lui était tout naturellement sorti de la tête. Pourtant tout était parfaitement calculé.
-Vous permettez que je vous appelle ainsi ? Puisque vous préférez garder secret votre prénom...
Puisque vous voulez jouer, jouons.
Aurélia. Ce nom lui était venu tout seul à l’esprit.
Aureus.
Comme ses jolis cheveux blonds.
Il ravala son sourire mutin et se glissa aux côtés de la mère, non sans frôler malencontreusement la main de la jeune femme au passage.
Il proposa son bras à la femme du Gouverneur et entraina les deux femmes vers la voiture.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
"Aurélia". 16 ans.
Ce regard qu'il lui lança quand elle avait interrompu sa mère l'aurait fait fondre si elle avait été de glace. Il avait compris. Et sans mots encore. Elle l'en apprécia davantage, malgré son attaque contre une voiture qui n'avait rien demandé. Et quand elle acheva sa phrase, elle comprit son erreur, car ses yeux avaient fait un tour des alentours, pour bien s'assurer qu'on n'y voyait rien ressemblant de près ou de loin à une voiture.
Elle lui avait fourni l'arme pour se défendre, et en plus, il se rengorgeait de sa trouvaille ! "Aurélia" c'était trop flatteur pour être honnête, mais la manière dont il le prononçait, elle avait l'impression que c'était un compliment. Elle lui concéda ce point, mais sans s'avouer vaincue : aussi enchaîna-t-elle aussi.
- Je ne souhaite pas le garder secret. Je souhaite simplement que vous ne le sachiez pas. Par ailleurs, je ne crois pas que nous nous connaissions assez pour nous appeler par nos prénoms, monsieur de Fromart. Pour vous, ce sera donc mademoiselle de Farnende.
Elle reprit son jeu d'éventail. Elle venait de signifier à sa mère qu'il n'était plus question de présentation. Et même si celle-ci arborait un air réprobateur devant l'audace subite de sa fille, elle ne dit rien. Sans doute, estimait-elle aussi que les prénoms ne devaient pas être employés sans investigation préalable sur les antécédents du jeune homme. Elle signifiait aussi à Coldris qu'il n'était pas question d'"Aurélia", même si elle avait aimé l'entendre. Chose qu'elle ne lui dirait pas bien sûr...
Elle l'imagina, se penchant sur son oreille pour lui chuchoter ce prénom de statue grecque... et il la surprit dans sa rêverie passagère en effleurant "malencontreusement" sa main. Elle ôta vivement la sienne, comme s'il l'avait brûlée, avant de pousser un furieux soupir et de les suivre.
A présent, il fallait qu'elle soit sûre de le revoir. Peut-être allait-il les accompagner ? auquel cas, ce serait l'occasion d'en apprendre davantage, de pousser le bouchon plus loin. Mais s'il ne les accompagnait pas, il serait contraint de donner son adresse pour qu'elles puissent renvoyer la voiture. Ah non... son cocher savait l'adresse. Mais si Coldris ne venait pas, elle pourrait toujours soutirer son adresse au cocher. Déjà elle saurait où il habitait. Mais il fallait trouver autre chose.
- Maman. Et nos bagages ? Qui va nous les apporter ?
Elle se tourna vers Coldris, et l'air de dire le contraire :
- Ce serait vraiment abuser de votre gentillesse de vous le demander, tout de même !
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Jolie papillon avouait donc. Elle préférait garder le secret pour lui. Il en était flatté de l’importance qu’elle pouvait mettre à garder son esprit éveillé et intéressé ! C’était que cette partie s’annonçait diablement excitante ! Quoi qu’elle en dise, elle avait apprécié ce compliment savamment déguisé.
- A votre guise, Mademoiselle de Farnende. répondit-il presque penaud en s’inclinant profondément.
Il fallait parfois reculer pour mieux sauter -sans mauvais jeu de mot aucun-. Et Coldris était prêt à lui accorder ce point, pour mieux remporter le prochain. Il aurait tout le loisir de faire sa connaissance au Palais Royal, il n’en doutait pas. Il se garda bien de lui donner ce précieux indice sur sa fonction. Que pouvait-elle bien imaginer derrière son petit regard lapis lazuli ?
Il frôla sa main, comme pour lui rappeler que la partie était loin d’être gagné. Coldris était joueur et mauvais perdant. A vrai dire… Il n’envisageait jamais la défaite. Et lorsque l’échec se présentait, il le prenait comme une déviation de son chemin initial. Si la porte était fermée, il restait toujours les fenêtres, puis le toit, puis la possibilité de creuser. Peu importe, le moyen, il finissait toujours par obtenir ce qu’il désirait. Jolie fleur pouvait bien tressaillir, cet effleurement n’était que les prémices. Un amuse-bouche. Une invitation à poursuivre le jeu.
Et l’entendre soupirer dans son dos, lui arrache un sourire mi amusé mi victorieux.
Ils étaient enfin arrivés devant sa voiture où le cocher attendait docilement les ordres. Coldris posa sa main sur sa poignée pour ouvrir quand Bouton d’Or -mais il songeait plutôt à l’appeler ironiquement Princesse- s’enquit des bagages en le regardant lui. Elle s’imaginait vraiment que lui, Coldris de Fromart, allait porter ses bagages comme une vulgaire bête de somme alors qu’il ne portait pas même les siens depuis plusieurs années?
Il haussa les sourcils avant de se tourner vers l’homme en livrée.
- Emilias ? Vous avez entendu Mademoiselle de Farnende il appuya plus que de raison sur son nom Allons ! Pressons ! Elles ont fait long voyage et souhaiteraient arriver au plus vite ! Payez quelques matelots pour vous aider si nécessaire !
Il se tourna alors vers Aurélia, inclinant docilement la tête. Dans son dos, le cocher venait de sauter agilement de son banc pour s’exécuter sans un mot.
- Rien ne me fait plus plaisir. Vos désirs m’honorent, Mademoiselle.
Si sa posture paraissait soumise, l’éclat voluptueux dans son regard ne laissait pas de place au doute quant au sens du mot désir qu’il venait d’employer.
Les taxes venaient subitement de passer à l’arrière-plan. Il y aurait toujours des goélettes à surveiller, mais des femmes en détresse… Qui pouvait bien leur refuser son aide ? Surtout quand elle était si ravissante. Surtout quand on ne rêvait que de glisser sa main entre ses cheveux d’or et de gouter ses délicieuses lèvres rose poudré.
Il reporta subitement son regard sur la mère, ouvrant par là même la porte.
- Vous souhaitez sans doute vous installer confortablement. Emilias ne sera pas bien long. Quelle adresse dois-je donner ?
A défaut de savoir son prénom, il saurait où la trouver...
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
"Aurélia". 16 ans.
Avec une satisfaction à peine dissimulée - entendez par là : sourire en coin, yeux rieurs, regard hautain - elle observa Coldris donner ses ordres au cocher. Cette prestance et cette autorité étaient décidément vraiment agréables à regarder, d'autant qu'il les mettait à son service. Elle se rengorgea du sentiment de domination qui la prit. Nul doute que le cocher lui en voudrait de son exigence capricieuse, mais le jeu en valait bien la chandelle, non ? Elle se demandait même jusqu'ou elle pourrait pousser, si le jeune homme était si désireux de lui passer ses moindres caprices ... Est-ce qu'il ne serait pas amusant d'avoir un si beau seigneur prêt à tout pour elle ?
Assurément, ce serait bien plus plaisant que d'avoir les pantins venus à Lodmé tourné autour d'elle. Ceux-là n'avaient aucun volonté propre. Une déficience qui faisait perdre très vite le goût du jeu. Elle espérait au fond d'elle même que Coldris se montrerait un peu plus pugnace, mais d'un autre côté, si elle voulait qu'il fasse tout ce qu'elle voulait... ses désirs étaient contradictoires.
Il parlait justement de ses désirs, avec un regard qui la fit rosir. Sur la passerelle plus tôt, s'il l'avait regardée ainsi elle se serait assurément noyée. Elle jeta un regard à sa mère. Isabelle de Farnende était occupée à surveiller le cocher et les marins qui apportaient leur bagages. Elle tournait le dos à sa fille, qui reporta son attention sur le jeune homme indécent.
- Tant d'obligeance vaut bien récompense, messire, murmura-t-elle.
Et consciente ou inconsciente, elle délaissa son éventail pour lui faire une légère révérence, laissant tout loisir d'observer les monts et vallées de son paysage féminin. Ce fut bref cependant, et elle se redressa en ouvrant de nouveau l'éventail.
- Vous pourrez envoyer votre cocher au quartier des Arômes, messire de Fromart. Nous logerons dans l'hôtel particulier de ma tante, madame de Vernant. Je crois qu'on l'appelle le manoir du moulin, mais je ne saurais dire si c'est parce que c'est proche d'un moulin, ou si c'est parce qu'il y a beaucoup de va-et-vient ...
Sur ces entrefaites, Isabelle était revenue vers eux.
- Ma fille vous a donné l'adresse ? bien. Soyez le bienvenu, quand cela vous chantera, j'en profiterai pour vous remercier convenablement. Ma sœur n'y verra pas d'inconvénient j'en suis sûre.
Elle monta alors dans la voiture, signifiant qu'il était temps de lever l'ancre.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Princesse Caillou était satisfaite. Jolie regard étincelant. Un peu de trop haut ceci dit. Sourire en coin qui faisait écho à celui de Coldris. Il n’avait jamais été particulièrement doué avec une arme à la main, mais il savait incontestablement feindre la faiblesse face à son adversaire.
L’amadouer suffisamment pour s’ancrer dans son esprit jusqu’à ce que chaque parcelle de sa peau le réclame nuit et jour à l’infini.
Se rendre indispensable et se faire désirer.
Si seulement jolie fleur savait où elle venait de mettre les pieds.
Il pouvait être patient. Très patient lorsqu’il voulait obtenir quelque chose.
Mais il finissait toujours par l’obtenir.
D’ailleurs, preuve en était lorsqu’elle déversa légèrement monts et merveilles de porcelaine sous son regard enjôleur qui se perdit dans les profondeurs du talweg. Son expédition topographique ne fut que trop brêve et il se promit de revenir cartographier les lieux avec plus de rigueur ultérieurement.
L’adresse fut donnée -et mémorisée – mais ce n’était pas cela qui faisait tant pétiller ses yeux rieurs. Madame revenait déjà prestement alors il s’empressa de conclure sur le ton de la confidence
L’important est que vous jouissiez de plaisirs simples dans le calme de votre chambre puis à voix plus audible Qu’importe le nom, n’est-ce pas ?!
Sur ce, la femme du gouverneur avait comblée la distance entre eux. Coldris repositionna son masque de sérieux. Envolés yeux taquins et sourire mutin.
- Parfaitement Madame de Fernande. Tout est prêt pour votre départ sur ce il ouvrit la porte Je ne manquerai pas d’honorer votre invitation soyez en sûre. Néanmoins ma charge de Secrétaire de Son Excellence ne me laisse que peu de répit…
Il comptait bien la faire languir quelque peu. Quelques semaines ? Quelques mois ? Allez savoir ? Serait-elle la première à venir frapper à sa porte ?
Après une dernière œillade sensuelle à Bouton d’Or, il referma la porte.
-Ne vous en fait pas pour la voiture ! Emilias connait mieux les rues de Braktenn que les rats eux-mêmes !
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Mi- Août 1566, Manoir du Moulin
Coldris avait laissé passer trois longues semaines sans donner la moindre nouvelle.
Juste assez pour questionner.
Pas assez pour passer pour un malappris.
Et puis ces dames devaient bien comprendre qu’être Secrétaire était une charge importante !
A la troisième semaine, il se décida à envoyer un billet prévenant de sa visite ayant lieue… Deux semaines plus tard.
Tout ce qu’il fallait pour faire bouillir d’impatience Aurélia jusqu’au jour de sa venue. En aurait-elle des insomnies comme lui en avait parfois en revoyant ses yeux malicieux ? Il avait beau rêver de laisser courir ses doigts le long de sa peau nue, cela ne l’avait pas empêché de se tenir bien occupé durant ces longues semaines. Les femmes… Qui pouvaient résister à la sensualité de ces courbes tout en arrondies ? A ces lèvres qui appelaient les baisers, à ces seins qui n’attendaient que les mains…
Le jour dit, il se présenta avec quinze minutes de retard. Oh il pouvait déjà l’imaginer agiter furieusement son éventail avec ses yeux rageurs embrasés de désir. Et cela le réjouissait.
Quinze minutes. C’était tout ce qu’il fallait encore une fois pour ménager son effet, sans paraitre malotru.
Comme toujours, il était vêtu d’un sobre costume noir. Une simplicité qui n’en recelait pas moins d’élégance tant les étoffes choisies étaient volontairement luxueuses. Arrivé à la capitale sans un sou, il disposait désormais d'un revenu confortable. Il était loin ce temps où il crevait de faim dans ce château miteux du fin fond de la campagne monbrinienne… Et dire que son père avait voulu l’envoyer dans les ordres ! Moine… Lui qui crachait sur Dieu ! Combien de fois avait-il entendu qu’il n’était qu’un bon à rien ? Qu’il n’était personne ? Il était devenu quelqu’un par sa seule force. Il en était fier et aimait par-dessus tout le montrer. Il avait gravi quelques marches, mais il en restait tant d’autres encore…
Dans sa poche, il serra le petit mouchoir de Jolie Fleur avec un petit sourire en coin. Il se souvenait parfaitement de ses joues pivoines quand il avait évoqué à demi-mot sa chambre. Une délicieuse victoire. Il porta le mouchoir à ses lèvres avant de le ranger dans sa poche.
- Coldris de Fromart. Veuillez prévenir Mesdames de mon arrivée je vous prie.
Quelques minutes plus tard, on l’accompagna dans un salon. Il s’inclina profondément non sans observer la Belle de l’Ile.
- Veuillez excuser mon retard. Des affaires urgentes de dernières minutes m’ont retenues au Palais Royal.
Il ne pouvait s’empêcher d’afficher un sourire charmeur à la simple vue du jolie minois qui l’attendait.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
"Aurélia". 16 ans.
Les nuits d'août à Braktenn étaient plus chaudes qu'à Lodmé. Aurélia dormait donc avec le moins de couvertures possible. Cela ne l'empêchait pas de se réveiller quasiment aux aurores, réveillée par la lumière du matin qui pénétrait dans sa chambre à travers les rideaux pourtant épais. Il y avait une habitude qu'elle avait prise assez jeune sur Lodmé, et qu'elle avait pris plaisir à continuer à Braktenn, c'était les promenades matinales à cheval. La seule différence était qu'à Lodmé, elle pouvait sortir seule quasiment sans crainte, un poignard bien dissimulé dans ses vêtements, tandis qu'à la capitale, il valait mieux être accompagnée.
Au début, c'était son cousin qui lui avait tenu compagnie. Puis, au gré de quelques soirées, elle avait rencontré de charmants jeunes hommes qu'elle avait invité, à l'accompagner. En principe, elle se lassait de leur compagnie au bout de quelques jours, mais les gardait sous la main, parce qu'ils connaissaient bien la capitale, et qu'ils lui achetaient toutes sortes de cadeaux. Elle n'en emmenait qu'un lors de ses sorties matinales et la règle était de ne pas parler. Ils étaient souvent trop ennuyeux.
Malgré tout, elle était loin d'avoir oublié Coldris. Il se passait rarement un jour sans qu'elle compare son souvenir de lui aux garçons qui l'entouraient. Son regard d'abord, intelligent, taquin, fouineur et franchement indécent, lui manquait. Aucun des chevaliers servant qu'elle s'était trouvé depuis n'avait osé la regarder dans les yeux plus de trente secondes, et sans rougir. Sa prestance ensuite, et son autorité, lui manquaient. En cela, les autres n'avaient rien à lui envier, mais il y avait eu chez Coldris un petit quelque chose de plus qu'elle ne savait définir et que les autres ne possédaient pas. Et puis leurs mots restaient polis, courtois et elle n'avait pas le frisson d'interdit que lui avaient fait ressentir les derniers mots de Coldris en elle.
Elle avait rougit, ce jour-là sur les quais, en montant dans la voiture. Mais elle n'avait pas su pourquoi. Les mots qu'il avait prononcés avaient un double-sens licencieux, elle en aurait mis la main au feu, et elle regrettait de n'avoir pas bien saisi ce qu'il sous-entendait. Ses prétendants de Lodmé ne l'avaient pas initiée à "ça". Elle avait appris à se jouer d'eux, avec une palette de mots qui semblaient les faire réagir, et avec ses attitudes de princesse séductrice. Mais ça n'allait pas au-delà.
Résultat, elle avait fouillé dans la bibliothèque de sa tante, cherché les significations des moindres mots qu'il avait prononcé, avait légèrement soulevé le voile de leur sens, puis s'était renseignée auprès des autres demoiselles de la capitale. Après tout, aux soirées de Braktenn, on ne rencontrait pas que des garçons. Et elle avait compris. Et elle avait de nouveau rougi. Et chaque fois qu'elle y repensait (souvent), elle se disait qu'elle aurait dû le gifler.
Pourtant, deux semaines plus tôt, quand le billet était arrivé pour annoncer sa visite, son petit cœur avait bondi de joie. Enfin de l'animation ! Et puis, elle s'était dit qu'il fallait se venger. Et elle avait bien préparé sa venue.
Lorsqu'il se présenta à la porte du manoir du moulin, sa mère et sa tante discutaient dans un premier salon avec trois autres dames, et elle se trouvait, affalée dans un fauteuil avec vue sur la porte. Entourée d'au moins cinq demoiselles et d'autant de jeunes hommes. En fait, lorsqu'il entra dans le salon, et qu'elle remarqua qu'il l'observait déjà, elle avait bien l'intention de lui montrer qu'elle n'avait pas perdu son temps. Qui va à la chasse, perd sa place, non ?
- Monsieur de Fromart, nous n'espérions plus que vous viendriez. Evidemment, les affaires de l'Etat passent avant nous. Nous savons bien que vos importantes fonctions ne vous laissent que fort peu de temps. C'est un honneur de vous voir, déballa Isabelle de Farnende en lui tendant la main. Je crois que nous serons de fort mauvaise compagnie pour vous, toutes dames que nous sommes. Les jeunes gens sont à côté. Vous connaissez déjà ma fille, je crois. Et peut-être avez-vous déjà vu certains de nos invités.
Elle le conduisait dans le second salon, où "Aurélia" se leva pour l'accueillir, volontairement distante. Toute sa petite cour se leva avec elle. Les demoiselles dévisagèrent Coldris avec des chuchotements et les garçons le saluèrent un peu raidement, flairant sans doute le rival depuis son entrée. La fille de la maison lui tendit la main, sourire au coin des yeux, l'air de dire : "alors, vous ai-je manqué ?" tandis que sa bouche disait avec la plus mauvaise foi du monde :
- Rappelez-moi votre nom déjà ? Je ne l'ai pas retenu quand on vous a introduit...
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
En cinq semaines, il avait eu le temps de faire quelques recherche sur la Belle aux cheveux d’or. Après tout, elle est tout de même la fille du gouverneur de Lodmé et même sur ce caillou, les rumeurs allaient bon train.
Lodméia.
C’était le nom qui courait sur les lèvres comme une bise glaciale. On racontait qu’il y avait plus de prétendants échoués sur ses côtes que de cadavres sur les Dents du Diable. Rien que pour cette raison, il avait envie d’y accoster. On racontait également qu’elle arrachait leur cœur de leur poitrine pour ne plus jamais leur rendre. Coldris avait eu un sourire à cette mention. Et pour cause. Il n’avait plus de cœur depuis bien longtemps.
Lui l’appelait Aurélia.
Un trésor dont il comptait bien s’emparer.
A son arrivée dans le salon, point de jolie Bouton d’Or. Rien que de belles roses déjà bien écloses.
Il prit avec sa délicatesse habituelle la main de la femme du Gouverneur, tout en s’inclinant.
- Madame de Fernande. Tout l’honneur est pour moi. Une promesse est une promesse, et dussè-je prendre du retard, je n’aurais su la rompre. Je ne doute pas que vous soyez d’excellente compagnie, mais si tel est votre bon plaisir, je m’y plierai de bonnes grâces.
Il avait beau ne pas être venu pour elle, il ne refusait jamais quelque compagnie que ce soit à condition que l’esprit suive les paroles des langues déliées. Jeune bouton ou charmante fleur, qu’importe tant qu’il pouvait y sentir leur parfum en s’y penchant.
Princesse Caillou était assise au milieu de sa royale courette de bas étage. Coldris reconnut certains visages familiers : d’insignifiants garnements et quelques demoiselles qu’il avait déjà eu l’occasion de courtiser dans les salons de Braktenn. Les dernières rumeurs disaient donc vrai à son sujet : elle aimait à s’entourer de jeunes coqs lustrant leur plumage à longueur de journée et paradant sous son petit nez.
Il réprima un petit sourire lorsqu’il surprit les chuchotis de ces demoiselles et les regards -sans doute à juste titre- tendus de ces messieurs.
Sa main passa sous la sienne, si douce, si pâle, tout juste chaude, pour s’en saisir et la saluer avec tous les égards qui lui étaient dus. Il ne rêvait que de dérobait ses étincelants saphirs et d’embrasser ses lèvres d’opale... Quoi qu’elle en dise, son prénom était déjà un écho des battements de son cœur et il n’allait pas se gêner pour le lui rappeler.
- J’ignorais que je vous faisais un tel effet, Mademoiselle de Fernande ! répondit-il sur le ton de la plaisanterie qui était d’usage en pareille circonstance.
Il relâcha sans attendre sa main. Un simple petit pas le plaça à sa hauteur. Si elle croyait s’en tirer à si bon compte, elle se fourvoyait ! Un fugace sourire espiègle traversa son visage tandis qu’il s’approcha de son oreille pour y déposer dans un souffle plein d’impertinence son nom.
- Coldris de Fromart, Mademoiselle Aurélia.
Frémissez car la partie peut recommencer....
Il s’éloigna subitement d’elle afin de saluer la petite assemblée, comme si de rien n’était :
- Ma délicieuse Ophéline! Quel plaisir de vous revoir ici ! Je dois vous avouer que votre joie de vivre et votre esprit manquent à nos salons. J’espère vous y retrouver prochainement.
Les joues rosirent et Coldris passa au suivant, saluant tour à tour, connus et moins connus.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
"Aurélia". 16 ans.
Isabelle de Fernande était délaissée par son mari depuis bien des années. Son arrivée à la capitale lui avait fait comprendre qu'elle était encore désirable et désirée, et elle comptait bien en profiter. Cependant, elle ne voulait pas s'engager dans quelque chose de trop scandaleux seulement quelques semaines après le débarquement. Elle ne voulait pas d'un homme marié. Trop compliqué à gérer, et encore moins d'un homme complètement libre qui s'enticherait d'elle et ne la laisserait pas tranquille quand elle voudrait s'en débarrasser. C'est pour cette raison qu'elle avait jeté son dévolu sur Coldris Fromart.
Il était jeune, assez séduisant pour l'intéresser, et après enquête, elle avait découvert que c'était un coureur de jupons notoire qui opérait dans toutes les classes d'âge allant de 15 à environ 40 ans. De plus, il était fiancé. C'était parfait, elle comptait bien en faire son quart d'heure à un moment où à un autre. Le seul problème à ce petit caprice, était sa propre fille.
La mère n'était pas aveugle et elle se doutait bien qu'en chasseur aguerri, Coldris de Fromart voudrait mettre le grappin sur sa fille trop belle, qui faisait de l'ombre à sa mère. Elle n'avait qu'une seule solution pour arriver à ses fins : comme elle ne pouvait pas s'assurer que Coldris détournerait le regard d'Aurélia, elle ferait en sorte que ce soit elle qui le repousse. Et les fiançailles du jeune homme étaient une arme imparable à son sens. Elle allait laisser sa fille croire quelques temps aux belles paroles du charmeur, puis elle lui annoncerait ses fiançailles et le Fromart n'aurait plus droit à un seul de ses regards.
C'est dans cet objectif qu'elle conduisit le jeune homme près de sa fille.
⌘⌘⌘
Elle lâcha un petit rire un peu forcé, quand il lui retourna sa "plaisanterie". Il lui faisait de l'effet au point qu'elle ne pouvait oublier son prénom, son nom, sa personne, le contact de sa main sur la sienne, ce jour-là au port. Non pas au point de l'oublier. Et il le savait, le fourbe, il le savait !
Elle sentit parfaitement ses doigts glisser sous les siens. Il avait traversé la ville pour venir jusqu'ici, et malgré son léger retard - qui l'avait rendue fébrile, elle devait bien l'avouer - elle sentait qu'il ne s'était pas hâté ; sa main était tiède, pas chaude comme lorsqu'on serre les rênes d'une monture pour la presser. Et quand il s'approcha, soufflant à son oreille leurs deux noms, elle revint aux quais, à son fantasme passager. Il lui brûlait le cou avec le nom d'Aurélia.
Elle cessa de respirer une brève seconde que cet échange dura. Elle cessa de respirer et pourtant elle avait l'impression que son odeur lui chatouillait les narines. Elle n'avait qu'une envie ; que le temps s'arrête pour qu'elle puisse s'enivrer de lui, des sensations qu'il lui procurait par sa simple présence, elle voulait se blottir contre lui.
Elle battit des paupières et réalisa qu'il était déjà au milieu des autres invités. Il lui avait fallu cinq semaines pour tenter de combattre les effets secondaires de son regard embrasé et de ses mots pénétrants. Il venait de tout réduire à néant en cinq mots dont quatre portaient la majuscule à l'initiale.
Il fallait qu'elle lui trouve un nom approprié aussi. "Coldris" c'était froid. Tout le contraire du feu qui brûlait dans ses prunelles quand il la regardait, loin des sourires moqueurs et ardents qu'il lui adressait. Et quoi de mieux que le petit jeu "innocent" qu'elle avait prévu.
La fille de Lodmé retrouva un sourire enjoué très vite. Il virevoltait au milieu des demoiselles comme un bourdon au milieu des plus belles fleurs. Elle pouvait faire la même chose. Elle glissa son bras sous celui du garçon le plus proche.
- Quentin ! J'ai une fabuleuse idée. Nous sommes douze, comme les douze dieux de l'Olympe...
Oui, autant viser haut.
- Vous connaissez les dieux de l'Olympe, Quentin, tout de même. Avez-vous lu l'Odyssée ?
- Evidemment !
- Alors aidez-moi à convaincre les autres de jouer avec nous !
- A quoi donc ?
- Mais aux dieux. Nous allons nous attribuer chacun un nom divin. Mais attention ! Pour ne pas faire de jaloux, on enlèvera Zeus, et pas question de tricher avec Jupiter...
Elle parlait à voix haute et les têtes se tournèrent vers elle peu à peu.
- Voilà, ce que je vous propose, dit-elle en s'asseyant.
Elle étala sa robe bleue autour d'elle, éventail assorti sur les genoux et expliqua :
- Nous allons prendre les dieux grecs : Arès, Apollon et Héphaïstos et leurs homologues romains : Mars, Phoebus et Vulcain. Les filles seront chargées de donner leur rôle aux garçons. Et à l'inverse, les garçons nous attribuerons les rôles de Minerve, Athéna, Vénus, Aphrodite ou Eris et Discorde.
Elle croisa le regard de Coldris. Elle avait déjà en tête le nom qu'elle aimerait lui voir porter. Il se demandait certainement ce qu'elle avait en tête et cela la réjouissait de le tenir dans l'attente.
- Les filles d'abord ! s'exclama Quentin en se penchant un peu trop vers elle.
Son éventail, barrière à toute licence, apparut soudainement entre son décolleté et le regard du jeune homme curieux.
- Soit. Chaque garçon nomme une fille.
Elle espérait bien sûr être soumise au choix de l'un d'eux en particulier, mais elle ne comptait pas alimenter trop de bavardages en mettant des brides à ses invités. Il choisirait qui il voudrait nommer. Que ce soit cette "délicieuse" Ophéline pimbêche ou une autre.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Coldris était satisfait de son entrée dans ce petit salon bien trop surpeuplé pour les idées qui naissaient dans son esprit. Elle avait perdu pied lorsqu’elle avait entendu son nom. Il le savait, sans même avoir croisé son regard : sa poitrine qui se soulevait à intervalle régulier avait soudainement cessé de s’élever. Son nez était si proche de son cou qu’il pouvait sentir son parfum si délicatement fleuri appeler ses lèvres… Il préféra se détourner immédiatement de la tentation pour aller saluer Ophéline dont il savait pertinemment qu’elle avait fui les salons où il se trouvait de peur de céder au péché; ainsi que tous les autres, avant d’aller s’affaler dans un canapé de pur inspiration djerdanne, bras étendus le long du dossier.
S’il ne manquait pas une parole pour la mignonne pâquerette ou l’adorable primevère qui siégeait à sa droite, son attention était toute entièrement dirigé vers Bouton d’Or qui venait de saisir le bras de ce grand benêt de Quentin de La Malvarelle. Il inclina subtilement la tête. Avait-elle sciemment choisi le plus nigaud de tous ? Simplement parce que ce gourdiflot se trouvait à l’étroit dans ses chausses dès qu’elle battait des cils… Ou le prenait par le bras ? Il eut un petit souffle amusé et l’écouta annoncer sa fabuleuse idée.
Sa robe bleu myosotis s’accordait parfaitement avec ses yeux. Elle l'avait étalée tout autour d’elle, comme autant de pétales. Les dieux grecques, romains, égyptiens, quelle importance ?! Il n’avait qu’une envie c’était de l’allonger là où elle était et de se respirer ce parfum qui lui faisait tourner la tête.
Il croisa soudainement ses yeux brillants. Coldris lui retourna un regard interrogateur. Oh assurément, cette petite chipie de princesse avait une idée derrière la tête. Laquelle, il l’ignorait encore. Mais il était toujours prêt à jouer. Surtout avec elle.
Soudainement, l’éventail jaillit dans son champ de vision. Ses sourcils se froncèrent devant ce désagréable contretemps.
– Puisque je suis le dernier arrivé c’est à moi de commencer ! déclara-t-il d’un air enjoué.
Quelle autre place que la première était faite pour lui ? Il ouvrirait ce jeu et tous les suivants qu’importe s’il fallait pour cela invoquer une stupide règle créée pour l’occasion. Il posa son regard sur Ophéline qui commençait déjà à rosir avant de finalement revenir le plonger dans celui de Jolie Fleur. Ou plutôt jolie déesse. Grecque ou Romaine. Peu importe.
– Évidemment, la bienséance impose que je choisisse notre merveilleuse hôte pour débuter la partie.
Ou comment s’excuser sans avoir l’air auprès de mignonne pâquerette qui ne savait plus où se mettre alors qu'il n'avait jamais eu qu'une seule idée en tête.
– Je dois cependant vous avouer que je suis fort déçu que vous ayez retiré Zeus…
Car qui mieux que le Roi des dieux, invétéré coureur de jupons et amoureux des femmes auraient pu lui aller ? Toujours installé nonchalamment, il s’accrocha à ses prunelles de saphir, un sourire amusé au coin des lèvres. Parviendrait-il à la faire douter? Il égraina pensivement les noms, comme s’il cherchait à découvrir celui qu’elle porterait le mieux.
– Nous avons donc Athéna ? Hmmm. Minerve ? Eris ? Assurément pas. Bien que… Vénus alors ? Ce n’est qu’une contrefaçon. Assurément vous ne pouvez être que la plus belle de toute, la magnifique Aphrodite.
Et tant pis pour Ophéline qui se crispait autour de son éventail… Il n’avait d’yeux que pour celle qui l'avait ensorcelé sur les quais.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
"Aurélia". 16 ans.
Coldris prit aussitôt la parole, coupant le sifflet à Quentin. Aurélia craignit un instant qu'il n'accorde son attention qu'à Ophéline. Elle était sûre pourtant d'avoir capté son regard quelques minutes auparavant. Elle n'inviterait plus Ophéline si jamais Coldris risquait de se présenter. Les jumelles Antonia et Louise, assises aux côtés du jeune homme, papillonnaient avidement et leur attitude insinuait sournoisement un sentiment de jalousie au cœur de la demoiselle de la maison, qui en face, assistait impuissante à leur manège. Toutefois, si Coldris avait l'attention de toutes les jeunes filles de la pièce, elle, pouvait compter sur celle des jeunes hommes.
Malgré tout, pour son plus grand plaisir, il annonça qu'il choisirait pour elle. Aurélia masqua son visage, ne laissant visibles que ses yeux bleus rieurs. Elle était ravie. Qu'allait-il choisir ? Athéna... il partait du côté de la Grèce. Mais Athéna était décidément trop sage pour lui correspondre, même si le véritable prénom de la jeune fille y faisait écho. Eris alors ? A côté d'elle, Quentin marmonna un commentaire réfractaire à cette idée. Elle lui glissa un regard narquois : il n'avait pas compris qu'elle avait joué le rôle d'Eris, justement, quelques minutes auparavant, lorsqu'elle avait lancé l'idée de ce jeu. Il devait forcément lui avoir menti en affirmant avoir lu Homère... Encore un qui s'échouerait sur les récifs de Lodmé...
Mais Coldris passa aussi cette déesse intrigante. Il ne restait donc qu'Aphrodite, chez les Grecques. Ah ! mais il hésitait avec Vénus ! Pourquoi ce soudain voyage à Rome ? Celle dont le surnom était encore Aurélia haussa un sourcil interrogateur, juste l'espace d'une seconde. Mais Aphrodite l'emporta. Elle rosit derrière son éventail déployé, et remercia l'auteur de ce choix d'une inclinaison de la tête et d'un battement de cil - ou de cœur ?
Aphrodite, Déesse de l'Amour, aux mœurs bien plus légères que son homologue romaine... Alors que Quentin vengeait Ophéline délaissée par Coldris en la nommant Vénus, la demoiselle de Fernande se demandait si l'adjectif "aphrodisiaque" pouvait s'accorder avec l'excitant regard du séduisant jeune seigneur. Elle eut tout le temps de méditer cette idée, le temps que tous les noms soient attribués.
Ce fut alors au tour des garçons de se soumettre au choix des filles. Celles-ci procédèrent différemment. Plutôt que de prendre la parole tour à tour, elles se réunirent toutes dans un coin du salon (à la suggestion d'Aurélia bien sûr, qui d'autre?) et se concertèrent pour distribuer les divines dénominations. Avec des airs de conspiration, elles revinrent ensuite vers les gentilhommes, qui attendaient sans savoir à quelle sauce ils seraient mangés. Peut-on savoir ce que mijote une déesse ?
C'était Antonia qui était chargée de parler en leur nom à toutes, et elle fit donc la liste des attribution avec sa gaieté habituelle. Aurélia avait évidemment avancé ses arguments pour que Coldris porte le nom qu'elle lui avait choisi. Vulcain. Dieu du feu, à qui les romains avaient épargné l'infirmité de son prédécesseur grec. Vulcain ne boitait pas, et si la jeune fille avait préféré ce nom aux deux autres - elle avait hésité avec Apollon, beau dieu des arts et de la médecine - elle avait finalement choisi Vulcain parce que c'était ce que Coldris était pour elle : un volcan.
Il était aussi le mari de Vénus (Ophéline), une chose que n'avait pas prévue l'Aphrodite du jour, qui se retrouvait mariée à Quentin-Héphaïstos. Dans tous les cas, il était bien connu qu'Aphrodite était loin d'être fidèle à son mari... Toujours dissimulée derrière son éventail, elle observait la réaction de Coldris, lui qui avait regretté le retrait de Zeus de la partie. Elle espérait qu'il ne serait pas déçu, qu'il comprendrait le message.
- Chérie ?
Aurélia et toute la bande, se retourna vers la porte du salon. Isabelle de Fernande s'y était encadrée.
- Vous n'êtes pas encore sortis ? Je pensais que vous alliez faire un colin-maillard dans le jardin.
- Nous y allions, maman. Ne vous inquiétez pas.
Elle se retourna vers ses invités et leur proposa alors de sortir. Elle aurait aimé que sa mère ne s'en mêle pas. Franchement, est-ce qu'elle ne pouvait pas tout simplement les laisser tranquilles ?
- Petite précision pour le jeu ! lança-t-elle à la cantonade en levant son éventail pour attirer les regards vers elle. Comme le jardin est assez grand, nous allons plutôt faire un cache-cache. Mais j'ajoute une règle supplémentaire : le chasseur doit donner le nom divin de celui qu'il trouve. S'il se trompe, il doit laisser l'autre trouver une autre cachette.
- Qui chasse ? demanda une voix féminine.
- Eh bien toi, puisque tu demandes, Louise ! sourit Aurélia-Aphrodite. Tu comptes jusqu'à cent au pied de cet arbre. Allez c'est parti !
Tout le monde s'éparpilla en quelques instants, et le décompte commença. La demoiselle de Fernande s'éloigna dans une allée de noisetiers, avec l'intention de trouver une bonne cachette pour sa large robe. Et si elle pouvait croiser par hasard un Vulcain séducteur, ce ne serait que fortuit, n'est-ce-pas ?
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Ah choisir une déesse pour Aurélia… Une tâche ardue. Il avait bien eu envie de la prénommait Eris. Simplement pour voir le ciel de ses yeux s’embraser de quelques charmants éclairs et… Surtout car elle avait le don de mettre à sac son esprit chaque fois qu’elle apparaissait dans son champ de vision. Mais cela, il refusait de le crier à l’assemblée toute entière.
Les femmes se réunirent et Coldris se retrouva bien seul dans ce canapé à devoir faire la discussion à ce maudit Quentin. Il croisa les jambes et attendit enfin le verdict. Vulcain ?! Vraiment ?! Il adressa un regard flamboyant à Aphrodite. Est-ce qu’il avait l’air d’un forgeron cocu ?!
– Et bien ma chère Ophéline, nous voilà marier. Croyez-moi bien que je ne laisserai pas cet importun Arès voler ce qui me revient de droit !
Ophéline se remit à rougir et il eut soudainement envie de devenir bien plus vulgaire pour enfoncer le clou... Coldris détestait perdre. Ce n’est qu’en croisant son regard amusé, dissimuler derrière son éventail qu’il comprit qu’elle était loin de se moquer de lui et que bien au contraire, il avait transformé son sang en une rivière de flammes. Il inclina lentement la tête, un sourire en coin avant de prendre la parole.
– Ce n’est pas vraiment ce que j’espérai mais je m’en remets au jugement de ces dames.
Son regard s’illumina en croisant celui de Bouton d’Or. Il se tourna alors vers le grand benêt.
– Ah Quentin, laissez-moi vous citer l’Odyssée puisque vous allez devoir honorer notre belle Aphrodite. Je vous épargnerai le grec.
Au contraire (de cette agitation), l'aède, sur la lyre, préludait à ses chants d'une belle façon,
circonvenant l'idylle du plus aimé (des dieux) Arès et d'Aphrodite à la belle ceinture ;
comment, par une intrigue secrète, ils s'aimèrent pour la première fois dans le palais d’Hèphaïstos,
comment il la combla et comment il déshonora l'union et la couche du dieu de premier rang Hèphaistos.
Comment ensuite, immédiatement, le Soleil en devînt leur dénonciateur, lui qui les avait vu s'enlacer amoureusement.
Chant VIII, mon cher ami, s’il vous prenait l’envie de le lire.
Quentin fulminait, cherchant du réconfort auprès de la Déesse de l’Amour. Aurait-elle compris à son tour le message ? Aurait-elle compris qu’il aurait voulu être son Arès ? Il souriait. La mythologie se superposait à la réalité. Mais sa rêverie fut subitement interrompue par l’arrivée impromptu de la mère. Avait-il rêvé ou lui avait-elle adressé un regard plus soutenu que la circonstance ne l’exigeait ? Il inclina doucement la tête.
Colin-maillard. Allons bon. Même les yeux bandés, il reconnaitrait n’importe laquelle de ces femmes. Quant à Désirable Déesse, son odeur enivrante suffirait à là retrouver parmi toutes ces demoiselles. Contre tout attente, son hôte préféra faire un cache-cache et cela eut le don de le réjouir au plus haut point. Et pour cause… Il avait déjà une petite idée derrière la tête.
Chacun sorti dans le jardin et tous commencèrent à se cacher. Coldris n’était pas vraiment du genre à apprécier l’inactivité, pas plus qu’il n’aimait servir de proie. Il préféra de loin observer et suivre à distance Aurélia qui s’enfonça sous les allées de noisetier. Elle bifurqua dans un bosquet.
Caché derrière un arbre, il attendait qu’elle poursuive sa route. C’était tellement plus excitant d’être le chasseur dans ce jeu. Une activité à laquelle il excédait tout particulièrement. Finalement, ayant trouvé une cachette sous un buis qu'elle jugeait sans doute idéale, Aphrodite stoppa sa course.
Il s’approcha à pas de loup, veillant à ne faire craquer aucune branche sous ses pieds et déplaça la branche pour se glisser sous l’arche de petites feuilles vertes.
Elle était si belle.
Et ils étaient enfin seuls et pour un long moment.
Coldris glissa sa main derrière sa nuque et lui vola un baiser.
Il en avait assez d’attendre. Assez d’être sage quand il ne l’était pas. Assez de bouillir de l’intérieur chaque fois qu’il l’apercevait, l’entendait, la sentait… Et tout ceci n’avait qu’un goût de bien trop peu. Ces douces lèvres sucrées, il voulait les gouter encore et encore. C’était bien ce que disait son regard étincelant lorsqu’il sortit de sa poche le petit mouchoir.
- Il fallait bien que je vous ramène ceci, ma belle Aphrodite.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Aurélia, 16 ans
En cherchant une cachette idéale, elle laissait ses pensées vagabonder. Vulcain aurait voulu jouer les Arès. Mais si Coldris connaissait bien l'Odyssée, les deux amants étaient piégés par le dieux des forges. Et Arès, bien que séduisant dieu de la guerre, n'était pas, dans l'esprit d'Aurélia, un modèle d'intelligence. Cela ne correspondait pas à Coldris, qui avait déjà montré de plusieurs façon que son esprit était aussi aiguisé que son regard. Et puis, s'il fallait réécrire la mythologie, qui mieux que Vulcain pouvait déjouer les pièges d'Héphaïstos ?
Ophéline ne profiterait pas longtemps de son époux. La Vénus aurait certainement voulu être fidèle. Quoique son Mars n'était pas mal non plus, en la personne de Charles de Solmarin. En plus, chose rare, il n'était pas totalement nigaud celui-là... Mais ses pensées revinrent vite à la petite leçon donnée par son Vulcain à Quentin. La tête du jeune homme quand il avait compris qu'il s'était fait avoir ! Bien sûr, elle ne lui avait accordé qu'un petit sourire moqueur. C'était cruel, mais elle songeait à garder Héphaïstos sous le coude, rien que pour faire un comparatif avec Vulcain.
La jeune fille sourit toute seule à l'idée de confrontations futures entre les deux seigneurs. Assurément, cela serait très amusant.
Elle venait de trouver l'endroit idéal pour se cacher. Louise ne connaissait pas le jardin aussi bien qu'elle, et sa tante devait aimer se perdre dans la végétation, car c'était un véritable labyrinthe de verdure, qui, au-delà de la pelouse centrale très ouverte, regorgeait de recoins et bosquets touffus, où l'on pouvait se dissimuler loin des regards. Un jardin idéal pour les cache-cache, en fait. Presque conçu pour.
Il n'y avait plus qu'à attendre. Attendre la chasseuse. Ou le chasseur en l'occurrence, qui se présenta presque immédiatement. La surprise se peignit sur le visage d'Aurélia en voyant Coldris apparaître. Elle n'eut pas le temps de réagir qu'il l'embrassait sans prévenir.
Elle gouta ce baiser comme à un fruit défendu, et avide d'en avoir plus, elle fut désespérée qu'il ne prolonge pas ce délicieux échange. Elle resta un peu surprise, sans mot dire. Se demandant même si elle avait rêvé. Mais cette douce chaleur sur ses lèvres, la trace brûlante d'une main dans sa nuque ne pouvait mentir. Elle revint à la réalité en voyant le mouchoir qu'il lui tendait aux mots de "ma belle Aphrodite". Le possessif lui allait à ravir.
Aurélia tendit la main pour le prendre, effleurant au passage les doigts de Vulcain, voulant s'y arrêter, mais résistant à la tentation. Aphrodite ne contrôlait pas ses sens, disait le poète. Elle, si. Il le fallait. Du reste, ce baiser avait eut le don de satisfaire un désir qui sommeillait depuis l'instant où elle avait posé les pieds en Mombrina.
- Vous espérez que je vous rende votre baiser, comme vous me rendez mon mouchoir, cher Vulcain ?
Au milieu des plis du mouchoir, elle sentit le froissement d'un papier. Curieuse, elle jeta un regard espiègle à Coldris, puis baissa le regard sur le tissu qu'elle déplia. Plus tard, quand il aurait le dos tourné, elle le porterait à son nez, sentirait le doux parfum de la tentation qui l'environnait toute entière en sa présence.
Le cœur battant plus fort qu'il n'avait sans doute jamais battu, elle découvrit un papier mystérieux au creux du mouchoir laissé un jour sur un quai. Elle releva les yeux vers Coldris, qu'était-ce donc ? Le papier s'ouvrit entre ses doigts, laissant apparaître des lettres latines, calligraphiées par une main érudite.
Ophéline ne profiterait pas longtemps de son époux. La Vénus aurait certainement voulu être fidèle. Quoique son Mars n'était pas mal non plus, en la personne de Charles de Solmarin. En plus, chose rare, il n'était pas totalement nigaud celui-là... Mais ses pensées revinrent vite à la petite leçon donnée par son Vulcain à Quentin. La tête du jeune homme quand il avait compris qu'il s'était fait avoir ! Bien sûr, elle ne lui avait accordé qu'un petit sourire moqueur. C'était cruel, mais elle songeait à garder Héphaïstos sous le coude, rien que pour faire un comparatif avec Vulcain.
La jeune fille sourit toute seule à l'idée de confrontations futures entre les deux seigneurs. Assurément, cela serait très amusant.
Elle venait de trouver l'endroit idéal pour se cacher. Louise ne connaissait pas le jardin aussi bien qu'elle, et sa tante devait aimer se perdre dans la végétation, car c'était un véritable labyrinthe de verdure, qui, au-delà de la pelouse centrale très ouverte, regorgeait de recoins et bosquets touffus, où l'on pouvait se dissimuler loin des regards. Un jardin idéal pour les cache-cache, en fait. Presque conçu pour.
Il n'y avait plus qu'à attendre. Attendre la chasseuse. Ou le chasseur en l'occurrence, qui se présenta presque immédiatement. La surprise se peignit sur le visage d'Aurélia en voyant Coldris apparaître. Elle n'eut pas le temps de réagir qu'il l'embrassait sans prévenir.
Elle gouta ce baiser comme à un fruit défendu, et avide d'en avoir plus, elle fut désespérée qu'il ne prolonge pas ce délicieux échange. Elle resta un peu surprise, sans mot dire. Se demandant même si elle avait rêvé. Mais cette douce chaleur sur ses lèvres, la trace brûlante d'une main dans sa nuque ne pouvait mentir. Elle revint à la réalité en voyant le mouchoir qu'il lui tendait aux mots de "ma belle Aphrodite". Le possessif lui allait à ravir.
Aurélia tendit la main pour le prendre, effleurant au passage les doigts de Vulcain, voulant s'y arrêter, mais résistant à la tentation. Aphrodite ne contrôlait pas ses sens, disait le poète. Elle, si. Il le fallait. Du reste, ce baiser avait eut le don de satisfaire un désir qui sommeillait depuis l'instant où elle avait posé les pieds en Mombrina.
- Vous espérez que je vous rende votre baiser, comme vous me rendez mon mouchoir, cher Vulcain ?
Au milieu des plis du mouchoir, elle sentit le froissement d'un papier. Curieuse, elle jeta un regard espiègle à Coldris, puis baissa le regard sur le tissu qu'elle déplia. Plus tard, quand il aurait le dos tourné, elle le porterait à son nez, sentirait le doux parfum de la tentation qui l'environnait toute entière en sa présence.
Le cœur battant plus fort qu'il n'avait sans doute jamais battu, elle découvrit un papier mystérieux au creux du mouchoir laissé un jour sur un quai. Elle releva les yeux vers Coldris, qu'était-ce donc ? Le papier s'ouvrit entre ses doigts, laissant apparaître des lettres latines, calligraphiées par une main érudite.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Combien de bouches délicatement dessinées avait-il embrassé depuis toutes ses années ? Bien trop pour qu’il n’en ait conservé un réel compte. Alors pourquoi celle-ci tout particulièrement avait-elle le don de laisser sur ses lèvres une trainée incandescente qu’il ne pouvait éteindre qu’en y retournant ?
Et pourquoi son cœur s’emballait-il autant tandis qu’ils se fixaient sans mot dire ?
Il en avait eu des baisers prudes, passionnés, langoureux et même sauvages. Mais aucun n’égalait celui-ci.
Il aurait pu recommencer face à ce silence qui n’était qu’une invitation.
Recommencer et l’allonger sur le sol couvert de feuilles et de quelques branches.
L’allonger et glisser sa main sous ses jupons.
C’est ce qu’il aurait fait sans la moindre hésitation en temps normal. Mais cette fois-ci, c’est dans sa poche qu’il glissa sa main, pour en sortir son mouchoir.
Il avait dû résister à la tentation d’attraper sa main si chaude qui venait tout juste de frôler la sienne. Il ne répondit que d’un sourire mutin à sa question innocente. Bien sûr qu’il brulait d’envie à l’idée d’un nouveau baiser. Oh évidemment, il pouvait se servir, mais cela n’aurait pas le même charme non ?
Sa belle déesse ne manqua pas de sentir le petit billet qu’il avait glissé à son intention. Espiègle, il lui rendit son regard.
Il ne lui avait pas fallut bien longtemps avant que cette idée ne jaillisse en lui, quelques semaines plus tôt. Oh ce n’était rien d’autres qu’une petite épreuve pour Charmant Bouton d’Or! Il voulait savoir. Savoir si son esprit était aussi vif qu’elle n’était jolie.
Car il fallait au moins cela pour espérer séduire le volage Coldris de Fromart.
C’était un petit sourire en coin, qu’il avait écrit ce billet sur son secrétaire :
Invenit qui quaerit...
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Vrgik Xuegrk
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Comment aurait-il pu retenir son sourire amusé de s’étirer à l'infini et ses yeux malicieux de se régaler de sa surprise?
- J’espère que vous ne vous attendiez pas à une déclaration enflammée, ma belle Aphrodite. Ce serait fort mal me connaitre. commenta-t-il un brin taquin
Combien de temps mettrait-elle à déchiffrer son petit jeu ? Car il ne doutait pas au fond, qu’elle y parviendrait.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
"Aurélia". 16 ans.
Elle lut les trois premiers mots sans grande difficulté. Invenit qui quaerit, "trouve qui cherche", ou bien d'une façon plus claire, "celui qui trouve cherche". Les points de suspension l'intriguaient. Que fallait-il donc qu'elle cherche ? Le papier eut vite fait d'être retourné, pour dévoiler aux yeux curieux un incompréhensible imbroglio de lettres mêlées. Cela, n'était pas du latin. Elle hésita. Du Zakrotien peut-être ? non plus. Elle en connaissait des rudiments, et cela ne correspondait pas. Et puis pourquoi mêler du latin à du zakrotien ?
Sa curiosité était piquée, et elle en aurait presque oublié Coldris lui-même s'il n'en avait été l'auteur. Elle releva la tête vers lui pour lui demander une explication, mais avant qu'elle ne puisse, il la prévenait qu'il ne s'agissait pas là d'une déclaration enflammée. Elle leva les yeux au ciel.
- Si vous m'aviez déclaré la moindre flamme aujourd'hui, alors que ce n'est que la deuxième fois que nous nous voyons, je ne vous aurais pas pris au sérieux, mon ingénieux Vulcano, répliqua-t-elle. Je trouverai ce qui se cache derrière cet... emmêlement de jambages, soyez-en sûr.
En attendant, elle plia le papier et le glissa dans son corsage, mais garda le mouchoir entre ses doigts. Non, elle ne lui demanderait rien de plus quant à ce mot. Il devrait attendre. Attendre que le jeu soit fini, que les invités soient partis - y compris lui - pour qu'elle puisse se pencher pleinement sur ce mot écrit de sa main de Secrétaire. Elle retracerai les contours des lettres avec ses doigts, l'imaginerait penché, une plume à la main, en train de gratter le papier en pensant au moment où il lui donnerait ces mots trop mystérieux pour ne pas l'intriguer.
Elle déchiffrerait les mots cachés, déjà complices d'un secret partagé avant même d'être dévoilés. Coldris de Fromart ne mettait pas seulement son corps en ébullition, il mettait son esprit au travail. Et la satisfaction intellectuelle, le plaisir de trouver la solution à un problème difficile, valaient au moins autant que l'assouvissement des désirs les plus ardents. Il n'avait peut-être pas déclaré sa flamme, mais il en avait allumée une qu'il savait entretenir.
Depuis la pelouse centrale, ils entendirent Louise crier à la ronde qu'elle arrivait. Aurélia jeta un œil dans la direction d'où venait la voix. Avec un peu de chance, la jeune fille ne les trouverait pas avant un long moment. Adossée contre le tronc d'un noisetier, la déesse païenne lança un suave regard à son interlocuteur.
- Je m'étonne, tout de même d'une chose : votre référence latine est tout droit sortie des Evangiles. Hors, depuis cinq semaines que je suis à la capitale, je ne crois pas vous avoir vu une seule fois à l'église, même pas le dimanche. Ceci dit il n'y a pas qu'une seule église, ici.
Sa mère lui avait vaguement fait part des rumeurs récoltées au sujet de cet envoutant tentateur. Il avait, certes, une excellente position sociale, mais sa piété était bien souvent remise en doute. Dommage, les églises faisaient parfois d'excellents lieux de flirt.
Les massifs floraux alentour, verts et colorés de fleurs odorantes lui procuraient un cadre avantageux, attirant le regard sur lui, son habit noir d'homme assez riche pour s'offrir de magnifiques étoffes, mais préférant une sobriété élégante. Il portait du noir aussi, sur le quais, quand elle l'avait détaillé, presque des pieds à la tête, pour apprécier la prestance. Là, elle avait tout loisir de l'observer.
- Vous devriez mettre une simple touche de couleur. Sur votre pourpoint. De temps en temps, se risqua-t-elle à commenter.
Et si elle lui redonnait son mouchoir ? Il était blanc, avec des broderies jaunes. Elle hésita, tournant et retournant le fin morceau de tissu entre ses mains.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Coldris l’observait silencieusement déchiffrant les lettres qu’il avait soigneusement encrées pour elle.
Il les avait choisi soigneusement. Du latin. Ce n’était sans doute qu’une formalité pour qui n’était pas Quentin. Il y avait cette lueur qui venait de s'allumer au fond de ses prunelles : de la curiosité mêlée d’excitation à l’idée du problème à résoudre. C’était tout ce qu’il attendait elle, pour l'heure. Le reste, il le savait, elle déchiffrerait patiemment à lueur d'une bougie. Mais le jeu en valait la chandelle. Elle l’avait cherche, elle l’avait trouvé. Et si elle cherchait à découvrir ce que signifiait ces quelques mots, elle aurait là une information qui ne manquerait pas d’éveiller un peu plus son intérêt.
- Vraiment ? répondit-il en feintant l’étonnement Moi qui pensais que j’avais hérité de ce nom car j’avais le don de transformer votre sang en une lave en fusion.
Bien sûr qu'elle jouerait les ingénues. Mais elle ne tromperait personne. Certainement pas lui.
- J’aurais peut être dû rester sur ma première idée après tout. Eris vous va si bien, vous qui semez la discorde jusque dans mes lettres qui malencontreusement s’emmêlent.
Il posa son regard sur le petit vélin qu'elle plia et le suivit jusque dans son corset. Une place où lui-même aurait apprécié y glisser sa tête. Au loin la voix de Louise annonçait s'approcher mais ils étaient suffisamment bien cachés pour l'instant. D'autant plus que ce qui semblait intéresser Aurélia était l’origine de sa citation. Il fronça les sourcils. La Bible vraiment ? Était-elle donc bigote ? Il fallait bien quelques défauts après tout. Pieuse comme une idole ou pas, ce n’était pas cela qui l’arrêterait.
- L'est-elle vraiment ?
Son sourire transparaissait suffisamment dans sa voix pour qu'elle comprenne que c’était bien tout l'inverse. La Bible… Il était plutôt d'avis de la jeter ironiquement dans les flammes. En revanche Homère, Platon, Plutarque, Thucydide et leurs comparses n'avaient aucun secret pour lui et il se plaisait à en exposer les riches ouvrages dans sa bibliothèque personnelle.
- Vous savez ce que l'on dit ? Invenit qui quaerit. Vous finirez bien par me trouver dans l'une des églises de la capitale !
A moins que ce ne soit moi qui vous trouve le premier
Car étrangement, l’idée de se rendre à l’église lui parut soudainement nettement plus acceptable. Il y avait tant de recoins dans une église ! Et Coldris serait ravi d’amuser ce soit-disant Dieu qui l’avait délaissé et d'outrer les paroissiens…
Oubliés de tous dans ce bosquet, ils avaient tout le loisir de couler de long regard l'un sur sur l’autre. Dans la pénombre, sa robe semblait plus foncée. De quelle couleur serait la prochaine ? De quelle couleur serait celle qu'il lui enlèverait ? Ses yeux s'arrêtèrent sur sa gorge et il songea au petit billet glissé. Viendrait-elle ?
Elle s’étonna de la couleur austère de ses vêtements. Il allait répondre mais les branches craquèrent non loin. Instinctivement, il porta sa main à la bouche de la jeune femme pour la faire taire. Il refusait de sortir maintenant. Il voulait profiter un peu plus de cette intimité improvisée dont le risque n'en rendait que la proximité plus agréable.
Des pas passèrent devant eux sans s’arrêter. Il enleva sa main et reprit tout bas lorsqu’il fut sûr qu’elle était suffisamment éloignée
- La seule facétie que je m’autorise parfois est le dorée, Mademoiselle Aurélia. Sous forme de broderie bien entendu. Les autres couleurs, ce sont pour les jolies fleurs comme vous.
Il enleva une petite feuille qui venait de tomber sur sa chevelure. Et quelle jolie fleur !
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
"Aurélia". 16 ans.
Coldris lui disait à mi-mots qu'elle le troublait. A moins qu'il ne se moque d'elle, avec son air si sûr de lui. Elle pensa au petit carré de parchemin glissé entre sa peau et sa robe. Quand elle le tirerait de sa cachette, il serait chaud d'être resté contre son cœur battant. Avait-elle vraiment ce pouvoir sur lui ? Elle l'avait sur les autres, elle en était sûre, elle en jouait. Mais avec lui, elle n'osait trop y croire.
En revanche, il la désirait, c'était sûr. Cela se lisait dans ses yeux quand il la regardait. Elle aussi le désirait, mais elle espérait mieux masquer cette envie impulsive. Il se moquait aussi, jouait. N'était-ce pas ce qu'il faisait à l'instant, en lui suggérant de partir en quête de lui dans les églises de Braktenn ? son ton amusé l'indiquait clairement. Il cita son propre mot, attisant sa curiosité. Peut-être avait-elle vu juste ? peut-être que tout cela avait un lien avec le fait de le retrouver... quelque part... Ce serait en secret, nécessairement. Une jeune fille comme elle ne devrait pas sortir seule. Elle devait être toujours accompagnée. Elle imagina un rendez-vous clandestin. Risquerait-elle sa réputation pour lui ? pour le voir seul, dans un bosquet abandonné comme celui où ils se trouvaient en cet instant ? Trop de questions se soulevaient dans son esprit, tandis qu'elle le dévorait du regard. Et son esprit sauta du coq à l'âne : elle avait mis tant d'application à détourner le regard des autres prétendants ! et Coldris l'attirait comme un aimant irrésistible.
Elle vit ses lèvres s'entrouvrir pour donner une réponse à sa dernière question. Elle resta suspendue à ces mêmes lèvres, et fut bien surprises de les voir se refermer, tandis que la main de son Vulcain venait soudainement l'empêcher d'émettre le moindre son. Elle voulut se défaire de ce bâillon et posa sa main sur la sienne dans l'espoir d'y parvenir, mais elle interrompit son geste en entendant elle aussi les pas. Ils restèrent là, immobiles, attentifs. Louise sans doute passa près d'eux sans se douter qu'ils étaient là, deux dieux pour le prix d'un.
La crainte d'être pris ensemble, ou plutôt celle d'être interrompus dans leur tête à tête, les avait finalement rapprochés. Aurélia songea avec amusement que cela ressemblait décidément beaucoup au mythe de l'adultère d'Aphrodite, à la différence près qu'elle n'était piégée dans aucun autre filet que les mystérieux attraits de Vulcain. Il détacha la main de son visage, mais resta à sa place. Ils étaient presque collés l'un à l'autre. Elle sentait son souffle chaud comme de la braise sur son visage, et elle réalisa à peine qu'il répondait finalement à sa question, trop concentrée sur cette proximité saisissante. Les mots qu'il prononçait avaient du mal à se frayer un chemin sous son crâne. De l'or ? de la broderie ?
- Dans ce cas, reprenez mon mouchoir, si cela vous convient. Il correspond je crois.
Elle fut surprise de constater que malgré le trouble qui régnait dans ses pensées, elle était encore capable de parler d'une voix posée. Presque détachée. Elle baissa les yeux sur le mouchoir dans sa main, puis elle le plia en carré et le glissa dans une poche de Coldris, sur son torse, côté cœur. Elle y laissa traîner sa main un brin trop longtemps.
Elle ne pouvait pas mentir sur l'effet qu'il lui faisait. De la lave en fusion qui menaçait de la consumer à chacun de ses regards fiévreux ; oui, on ne pouvait pas décrire autrement ce qu'il provoquait en elle. Les jeux de dupes étaient pour les sots.
- En fait...
Elle ne pouvait pas résister davantage. D'un mouvement, sa main passa du torse du jeune homme à son visage et se mettant sur la pointe des pieds, elle l'embrassa à son tour.
- En fait, je crois que vous devriez garder ce mouchoir. Vous me le rendrez quand je vous le demanderai.
Après un dernier sourire légèrement moqueur, elle se détacha de lui pour filer en catimini à la recherche d'une autre cachette.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Un simple aléa. Quelques pas. Et vous vous retrouvez terriblement proches. Cette main toute chaude qui s’était posée sur la sienne avant de comprendre finalement la raison de ce geste. Coldris se fichait pas mal des rumeurs. Sa réputation le précédait désormais. Et quelques paroles soigneusement choisies arrangeraient sans doute rapidement l’incident. Non ce qui le dérangeait réellement c’était que ce moment soit interrompu par autre que lui, alors même que les choses en devenaient enfin intéressantes.
Et visiblement, Jolie Fleur en perdait autant son latin que son monbrinien. Ou peut-être cherchait-elle à lui répondre dans l’étrange langue de ce billet ?
Reprendre son mouchoir ? Il pencha légèrement la tête alors même qu'elle le pliait soigneusement en quatre.
- Et bien je le préfère lorsqu’il porte votre délicieuse odeur et… il baissa les yeux sur cette audacieuse main qui s’inflitrait dans sa poche c'est bien pour cela que je vous le rapporte finalement.
En fait non. Il avait simplement voulu la faire languir pour avoir le plaisir de la voir s’embraser à son arrivée.
- Mais il est fort mal venu de refuser un présent, n'est-ce pas Mademoiselle Aphrodite ?
Ils restèrent ainsi à se regarder en chiens de faïence, sans pouvoir se quitter. Coldris toujours affublé de ce sourire mi taquin-mi charmeur ne bougeait pas d'un orteil. Il pouvait sentir et entendre son souffle…
Elle commença une phrase qui ne connut jamais de fin. Sa main remonta jusqu’à joue. Ce n’était ni du latin, ni du grec. Mais le message était parfaitement éclair. Son bras s'enroula autour de sa taille et il l’attira contre lui.
Rompre les derniers centimètres de distance.
Nouvelle audace qu’il appréciait plus encore que la précédente sans pouvoir totalement lâcher-prise sur l'instant. Un baiser trop court qu’il voulut reprendre, mais déjà Jolie Papillon filait entre ses doigts.
Garder le mouchoir ? Mais n’était-ce pas ce qui était déjà prévu ?!
- Vous n'aurez qu’à venir le chercher ! lança-t-il un brin agacé en la voyant déguerpir.
Coldris expira furieusement. Elle ne perdait rien pour attendre celle-ci ! Qu'elle ne croit guère s'en tirer à si bon compte ! On ne commandait pas à Coldris de Fromart. Ni Dieu, ni le destin et certainement pas Jolie Fleur !
Les branches bougèrent et Louise annonça jovialement avoir trouvé Vulcain.
- Une chose est sûr vous n’êtes pas Artémis. J'ai bien failli m'assoupir ici répliqua un brin acerbement le forgeron maussade.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Braktenn, le 26 août 1566
Ma belle Aurélia,
Où devrais-je vous appeler Aphrodite ?
Vous ne devinerez jamais d’où je vous écris ! Je peux sans mal imaginer vos fins sourcils blonds se froncer se disant « mais qu'a-t-il donc encore inventé ? »
Laissez-moi vous expliquer mon jolie bouton d'or : il s’agit d'un pupitre de porcelaine. Plus doux et chaud que ne le sera jamais aucun bois. Tout en courbes, il n'y a rien de plus agréable que des laisser courir ses doigts, du plateau jusqu’aux pieds.
Avez-vous deviné ?
Je peux déjà imaginer le ciel de vos yeux bleus se zébrer d’éclairs furieux. Ah vous êtes si belle lorsque vous êtes en colère ! Avez-vous déjà froissé le billet entre vos petits poings courroucés ou le parcourez vous encore ?
« Quel goujat ! » avez-vous peut-être crié mais je peux entendre d'ici votre cœur murmurer « ce devrait être moi »
Et savez-vous le plus amusant dans cette histoire ? Mon joli secrétaire est persuadé qu’il sert aux affaires d’État.
Et quel État !
PS : pardonnez mon écriture quelque peu tremblante mais ce pupitre est décidément branlant. Sans doute le changerai-je prochainement.
V.
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Re: [RPs flashback 1566-1569] Les amants de Braktenn
Mademoiselle de Farnende. 16 ans.
Mercredi 17 août, au soir
Manoir du Moulin
Manoir du Moulin
Elle passa ses doigts sur ses lèvres.
Deux baisers.
Elle aurait dû proposer le dieu Eros.
Mais elle ne regrettait pas Vulcain.
Vulcano, en italien. Volcan.
Ses pensées vagabondaient, décousues, sur le trajet écarlate d'une lave en fusion. Elle était un fantôme, dans sa chemise de nuit blanche, à la fenêtre. Le rideau n'était pas tout à fait tiré. Elle perdait ses yeux bleus dans les méandres du jardin en contrebas.
Elle soupira.
Il avait passé un bras autour d'elle.
Elle s'était blottie contre lui.
Rien qu'un instant.
Son corps s'en souvenait encore.
La lumière de la bougie, derrière elle, chancela. Elle se retourna, revint à son secrétaire. Deux papiers se trouvaient l'un à côté de l'autre. Le premier noirci de l'écriture de Coldris, le second encore vierge.
Il se faisait tard. Elle chassa la rêverie de son esprit pour se concentrer sur l'énigme... Vers minuit, elle souffla la chandelle qui avait diminué de volume. Dans la pénombre, elle glissa les deux papiers dans un tiroir puis se glissa sous les couvertures de son lit. Lorsqu'elle ferma les yeux, les bras de Coldris vinrent entourer sa taille et dans son rêve, elle retrouva toute la plénitude qu'elle avait trouvé dans son tête-à-tête avec lui.
Vendredi 26 août
Sa mère avait décidé de la tuer à petit feu en la contraignant à assister à ces "goûters". Il n'y avait que des dames mariées de plus de quarante ans. Un véritable calvaire ! En plus, il pleuvait dehors, elle n'avait pas l'excuse de vouloir prendre l'air.
Avachie dans un fauteuil entre deux dames qui discutaient rubans, elle s'était retranchée derrière les pages des Regrets de Du Bellay. Mais le bavardage incessant autour d'elle la déconcentrait et les pointes de ce poète ne la touchaient pas autant qu'elles le devraient. A moins que ses "regrets" ne trouvent pas d'échos en elle.
Elle s'ennuyait. Profondément.
Soudain, la clochette de la porte d'entrée sonna. Elle bondit littéralement du fauteuil, faisant sursauter les dames qui frisèrent l'apoplexie. Aurélia traversa le salon en tornade.
"J'y vais"
Elle y allait effectivement. Un messager attendait dehors et lui tendit un pli "pour Lodméia". Elle le prit, le messager partait déjà, et elle ferma la porte en lisant son nom sur le vélin.
C'était l'écriture de Coldris ! Fébrile, elle décacheta le pli avec une impatience rare chez elle.
"Qui est-ce ?" demanda sa mère surgissant dans son champ de vision.
Aurélia releva les yeux, inventa un mensonge :
"C'est Louise, elle m'envoie un courrier, sans doute pour nous remercier des fleurs."
Sans laisser le temps à Isabelle de Farnende d'enquêter davantage, elle monta quatre à quatre les marches de l'escalier et s'enferma dans sa chambre à double-tour. Elle avait hâte de lire ce qu'il avait écrit. Elle désespérait d'avoir de ses nouvelles depuis le jour du cache-cache. Il avait disparu si brusquement. Est-ce qu'il n'avait pas apprécié son baiser ? Elle en avait pourtant eu l'impression. Ou alors il se plaisait à l'éviter. De son côté, elle n'avait pas trouvé un seul moment pour se rendre place royale, à l'insu de sa mère.
Elle posa le papier à plat sur son secrétaire et lut, pâlit, rosit de rage et finalement tapa du poing sur la table.
- Le mufle ! Et je suis sûre qu'il est avec sa délicieuse Ophéline ! De la porcelaine, tu parles. Elle est aussi noire que du charbon cette chipie !
Elle fulminait, debout, les poings serrés près de l'encrier.
- Et tu crois que tu vaut mieux, Vulcain ? eh bien puisque tu aimes jouer avec le feu, tu vas le voir de près.
Craquant une allumette, elle enflamma le bout de papier provocant et moqueur et le regarda se consumer jusqu'à ce qu'il n'en reste que quelques cendres et une odeur de fumée. Dans le feu de la colère, elle s'empara presque aussitôt d'un parchemin, trempa sa plume dans l'encre, et noircit une lettre de son écriture allongée.
"Mon cher Quentin, je crois vous avoir entendu dire que vous aimeriez m'accompagner un matin. Venez donc demain, au point du jour..."
Lundi 12 septembre
Place royale
En début de soirée
Place royale
En début de soirée
Revêtue d'une longue cape bleue qui la masquait toute entière, Aurélia faisait lentement avancer sa jument grise dans les rues de Braktenn. Le soleil flamboyant s'apprêtait à se coucher, et elle-même était censée dormir dans sa chambre au manoir, accablée d'une migraine épouvantable. Elle n'était pas très rassurée, seule dans les rues encore un peu animées, et s'assurait régulièrement que sa dague était toujours accrochée à sa ceinture.
Elle se demandait bien ce qui pouvait la pousser à se rendre à l'adresse donnée. L'antre du loup. Elle s'était jurée de ne plus penser à lui, de le bannir de son esprit, après cette fichue lettre dont les mots semblaient gravés dans son esprit. La porcelaine était mal passée. Pourquoi était-il allée en voir une autre ?
Elle déglutit en secouant la tête. Non, il ne fallait pas penser à ça. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait, ça lui était égal. Il ne l'intéressait plus. C'était un ignoble coureur de jupons, qui la ridiculisait. Elle allait le voir pour lui dire qu'il ne fallait pas compter poursuivre ce petit jeu stupide avec elle. Aurélia ne voulait pas être une énième conquête au tableau de chasse du seigneur monbrinien, aussi séduisant soit-il.
Ce qu'elle voulait exactement était assez confus cependant, et c'est avec un mélange d'anxiété, d'excitation et de soulagement qu'elle mit pied-à-terre devant l'hôtel particulier. Elle ne se l'avouerait pas, mais une petite voix au fond d'elle lui soufflait depuis quelques temps qu'en écrivant cette lettre du 26, il était peut-être avec une autre, mais c'était à elle qu'il pensait, c'était elle qu'il avait voulu rendre jalouse, ou blesser.
Tenant sa jument par la bride, et ayant pris soin de bien masquer son visage dans l'ombre de son capuchon, elle donna trois coups de heurtoir sur la porte. On vint lui ouvrir. Ce n'était pas Coldris. Elle soupira de soulagement : elle n'aurait pas à feindre l'indifférence dès le début.
- Je suis mademoiselle de Farnendes. Je viens voir messire Fromart.
- Entrez, mademoiselle. Je suis Léonilde, le majordome de messire Fromart. Il n'est pas encore revenu, vous pourrez l'attendre au salon. Nous allons nous occuper de votre monture.
Avec un regard de remerciement, elle pénétra à l'intérieur de la demeure. Quand la porte se referma, elle ôta son large capuchon, puis dénoua le ruban de sa cape, qu'elle tendit au majordome, en détaillant le vestibule. Propre, spacieux, sans ornement inutile. Un léger parfum flottait dans l'air, qui lui rappela immédiatement son hôte.
- Mademoiselle...
Léonilde lui indiquait le chemin. Elle le suivit, mais en route, son regard s'égara vers les escaliers. Les étages étaient toujours les pièces les plus secrètes d'une demeure. C'était là que résidait l'intime des gens. Malgré tout, elle suivit le domestique jusqu'au salon, où il la laissa "patienter".
Au bout de cinq minutes, elle se levait de son fauteuil pour parcourir distraitement les cotes des ouvrages à dorure de la bibliothèque. Elle écoutait en réalité les bruits de la maison, prit un livre sans vraiment le regarder quand on passa derrière la porte, puis, une fois que tout fut silencieux, elle le glissa dans son rayonnage et pointa le nez dans le couloir.
Personne en vue. Sur la pointe des pieds, elle retourna à l'escalier, qu'elle gravit le plus discrètement possible, sursautant à chaque craquement du bois des marches. A l'étage, un tapis couvrit le son de ses pas. Elle ouvrit la première porte qui lui tomba sous la main, curieuse.
Dans cette pièce, le parfum était bien plus prégnant, et elle le respira à plein poumons. Par précaution, elle referma derrière elle, et entreprit d'explorer la pièce. C'était un bureau, avec une bibliothèque bien fournie, dont on voyait qu'elle était utilisée. Quelques livres plus abimés attirèrent son regard et elle les parcourut brièvement, un sourire flottant au coin des lèvres. Une fois cela fait, elle se concentra sur le bureau. Elle s'assit dans le fauteuil, posa ses mains sur le plateau du meuble, et entreprit de s'essayer à ouvrir les tiroirs...
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