[Alternatif - RP ouvert] The Drunk Angel, votre taverne céleste

Lif, guérisseuse, morte à 48 ans

Le gamin ne se démontait pas. C’était tout à son avantage, et même amusant. Elle sourit à sa réponse, le sentant tout de même un peu piqué. Choupinet…

« Et très joli cadeau ! »

Bon, elle n’était pas très fourrures mais soit, si ça lui plaisait… Elle ne put s’empêcher de rire à la suite. Bien répondu, et elle leva son verre dans sa direction. Et Zakrotien, donc. Nul n’était parfait. Mais ça expliquait la fourrure. Elle secoua, amusée, la tête à sa pique. C’était quand même pas un âge pour mourir, ça… Lif inclina ensuite la tête vers le prénommé Édouard. Sa curiosité naturelle lui fit se demander la raison de son masque et de son mutisme apparent. Un accident ? Elle ne laissa toutefois pas son regard s’y attarder, par politesse, et salua plutôt le dénommé Ariste et l’autre jeunot, Mathurin avant de regarder avec suspicion Ariste, qui manquait de s’étouffer. C’était le nom qui lui faisait cet effet-là ? Bon, il avait l’air de s’en remettre… Elle s’occupa donc de répondre à l’homme qu’elle avait croisé au procès, et qui avait ri de sa remarque, apparemment. Elle sourit à sa présentation.

« Santat. »

Un homme de Sa Très Grâcieuse Majesté qui s’intéressait aux gens que son pays massacrait ? Voilà qui était peu courant… Mais bon, ils étaient déjà morts, elle n’allait pas chercher des noises aux autres monbriniens présents, même si elle en aurait eu très envie de son vivant. À sa question, elle choisit donc d’être honnête.

« Pour le connaître, je le connais, oui. C’est moi qui lui ait appris à soigner, donner la vie et autres choses du même domaine. »

Rendre malade, tuer… Mais tous deux étaient d’accord pour connaître ces pratiques uniquement pour s’en préserver, même si elle ne doutait pas qu’à Monbrina même, le petiot pourrait légèrement déroger à ces principes. Bah, c’était sa vie, sa conscience.
Le peintre interrogea alors le procureur sur cette affaire de bûcher et Lif appuya la question d’un sourcil haussé intrigué. Allait-il répondre de manière fumeuse, lui, ou non ?

Virgil d’Aussevielle, mort à 53 ans

Résumé:

Résumé:

Lif, guérisseuse, morte à 48 ans

Résumé:

La confession du jeune Mathurin surprit Lif. Eh bien, il n’y allait pas par quatre chemins ! Et qui pousserait un gosse dans le vide ?

« Tu avais été condamné à mort pour avoir à subir ça ? »

Parce qu’elle en avait vu, des corps disloqués et ce n’était pas joli joli. Elle ne le souhaitait à personne.
Le muet semblait voir de qui l’on parlait. Il avait dû suivre ses dernières aventures depuis leurs nuages. Le compliment du procureur pour Hyriel fit sourire un demi-sourire fier sur le visage de la guérisseuse.

« Sur ce point, nous sommes d’accord. »

C’est qu’il avait grandi, le petiot, mine de rien. Son sourire s’adoucit à la suite. Elle avait vu cet échange, en effet, et en avait été également émue. Pas plus démoniaque qu’une pâquerette, même s’il avait son caractère – et ce n’était pas elle qui allait le blâmer là-dessus. Elle opina doucement.

« Quand il promet quelque chose, il le fait. »

Vint alors la question. Elle écouta alors la réponse en sirotant sa bière pour se donner une contenance. L’homme connaissait bien son sujet, c’était tout à son honneur ! Et humainement, il semblait filer droit, ce qui était plutôt bien aussi. Lif hocha donc la tête. C’était une bonne réponse. Il vida ensuite son verre. Avait-il l’intention de partir ? Elle haussa un sourcil interrogatif à son intention avant d’adresser un sourire compatissant au peintre. Il avait le droit d’être curieux, ce n’était pas non plus un mal. Puis ce n’était pas comme s’il risquait d’en mourir. Mais bon, vu qu’il semblait déjà bien triste pour des raisons qui lui appartenait, elle préféra ne pas enfoncer le clou.

Le plaisantin revint alors et raconta une soirée joyeusement arrosée. Tout le long du récit, un sourire ne quitta pas les lèvres de Lif. Pauvre fille… Elle lui semblait déjà fort sympathique. La question finale lui rappela à son tour des souvenirs, bien que moins fameux, et elle haussa une épaule.

« Comme partout, j’imagine : boire comme un trou et aller pleurer chez la guérisseuse le lendemain pour avoir de quoi soulager la gueule de bois. »

Le moins que Martin puisse dire, c’est que, de une, il a extrêmement mal au crâne, et de deux, il n’a pas la moindre idée de comment il a atterri ici, quoi que ce ici puisse être. Ses derniers souvenirs remontent à… remontent à… une dispute, peut-être ? Oui, il s’était disputé, il s’était même fort disputé. Mais avec qui ? Pas avec sa fiancée ni avec sa sœur, il s’en serait voulu de gâcher leur amitié nouvelle pour ce qu’il suppose être des broutilles. Pas avec ses parents non plus, il n’aurait pas osé leur causer plus de soucis qu’ils n’en avaient déjà avec Marc. Oh, mais alors… Mais oui, ce ne pouvait donc être qu’avec Marc et son légendaire caractère de cochon. Mais à propos de quoi, dans ce cas ? Martin aimait beaucoup son nabot de frère, car il n’y avait personne de plus sérieux et passionné au travail que lui. Et puis, ce qu’il n’avait pas obtenu en taille, il l’avait gagné en intelligence. Martin se dit qu’il avait dû tenter de le raisonner, lassé par son manque de bonne volonté dès qu’il fallait quitter l’oseraie… Plus casanier que Marc, ça n’existait pas, et sa haine profonde des normaux, ces gens qui les stigmatisaient et les stigmatiseraient toujours au point de leur coller l’odieux insigne de la patte d’oie rouge, s’occupait du reste. Parfois, face à la langue de vipère de son frère, Martin songeait qu’il aurait préféré avoir une seconde sœur. Marie était douce, gentille, dévouée en toutes circonstances… Marc, lui, ne l’était qu’avec ses plantations.

Un soupir accueillit sa dernière pensée. Martin se souvenait, désormais, de ses dernières paroles avec Marc. À force de passer tout son temps dans l’oseraie sans faire attention à lui, le bougre était tombé malade. Et lui, qui l’avait pourtant prévenu, lui en avait voulu, terriblement voulu, de le laisser tomber à un moment pareil. Enfin, il avait quand même dit à son stupide frère qu’il l’aimait, ce qui allégeait un peu la peine qui lui pesait désormais sur le cœur. Heureusement que Marie lui avait demandé, faute de se réconcilier avec Marc, d’au moins lui montrer que cela ne changeait rien à l’affection qu’il lui portait… Il ne se rappelait toujours pas ce qui avait bien pu lui arriver depuis, mais il n’en avait pas besoin pour comprendre que, désormais, il ne les reverrait plus avant des années. Ni lui, ni elle. Encore moins sa fiancée, ou ses parents… Était-ce vrai que les meilleurs partaient toujours en premier ? Ça l’aurait au moins un peu consolé.

Une porte sur son chemin. Martin n’hésita pas, il avait désormais l’éternité devant lui pour profiter de ce qu’il ne lui avait jamais été permis. Et Dieu que ça l’aiderait à oublier les remords qui grignotaient son cœur comme les rats son cadavre, à moins qu’on ne l’ait trouvé et enterré dignement. Adieu, insigne des cagots, il s’en défit avant d’entrer. La lèpre ne pourrait l’avoir suivi dans la mort, de toute façon.

Ah… Un simple soupir face à l’assemblée qui se tenait là. Martin ferma lentement la porte et s’en remit au Ciel pour la suite des événements.