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Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598)

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Message par Le Cent-Visages Lun 20 Sep - 20:01

Résumé:

Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Der_ra10

Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina

Derrière son air méditatif, le roi apprécia la partition qui se jouait. Chacun tenait parfaitement son rôle et disait ce qui était attendu qu'ils disent. Dyonis de Frenn, le volet social, législatif - et compassionnel. Appuyé par la présence d'un infirme sur l'estrade en la personne de l'esclave-secrétaire, c'était bien pensé. Coldris de Fromart le volet militaire, celui des honneurs et des perspectives religieuse et étrangères à venir. Habile rappel du conflit Djerdan en approche - quoi de mieux que de sanctifier un soldat en prémices ? Quant au discours que les deux hommes avaient tenu concernant les estropiés, il ne pouvait qu'arranger les projets et les petits goûts personnels de Sa Majesté pour ces créatures. Pour ce qui était de tous ceux qui se trouvaient dans les rues, que le Premier Conseiller s'en chargeât donc - bon courage à lui.
Parcourant froidement l'assistance, le monarque nota ici et là quelques effets. Le chagrin, la pitié et la galvanisation prenaient tour à tour comme il le fallait. Il nota quelques larmes sur certains visages. Peu importait si celles-ci étaient dues au sort du mort ou à tout autre chose. De loin, le roi remarqua aussi le départ d'une tête blonde qu'il connaissait au moins de vue et de réputation. Et quelque part il put comprendre Alduis de Fromart : lui aussi partirait s'il le pouvait, mais l'importance de la représentation primait.
Comme Dyonis et Coldris revenaient s'installer après leurs discours, Der Ragascorn indiqua son contentement d'un très sobre signe de tête. Il avait cru noter quelques moments éprouvants pour le Premier Conseiller comme pour le Ministre au fil de la déclamation : l'émoi de l'un, ici et là la mâchoire serrée de l'autre. Ils avaient cependant été parfaits.

Venait le moment de clore cette cérémonie. Bref roulement de tambours. Et tout le temps que dura une salve de canons, le roi se sera levé pour observer la mise en terre du cercueil. Dans ses quatre murs de bois luxueux, le corps disparaissait à jamais dans un trou béant - un autre. Des ouvriers rebouchèrent. Approchèrent d'autres commis pour installer cérémonieusement, au-dessus de la tombe, la stèle qui devait marquer pour jamais la mémoire de cet individu élevé au rang d'exemple patriotique. On pouvait lire :

Ici repose le soldat Édouard Josse,
Piquier de l'armée impériale,
Mutilé de guerre
Qui servit héroïquement l'Empire par deux fois
Faisant don de son corps au cours de la campagne d'Hô-Yo
Puis en servant avec grandeur et dévouement ses camarades d'infortune.

Mort de la barbarie des hommes
Saint-Martyr de l'Empire
1562-1598

La messe était dite. Plein de son détachement impérial, Gérald Der Ragascorn redescendit avec dans sa suite le Ministre et le Premier Conseiller. Chacun pouvait à présent aller où bon lui semblait, entretenir la conversation avec qui il désirait. Le roi se dirigea vers la rangée des hauts gradés qui avaient constitué la haie d'honneur tout au long de la cérémonie. Il serra quelques mains et adressa ici et là quelques compliments protocolaires. S'afficher en bons termes avec les représentants de son armée demeurait primordial à la veille d'une autre guerre.

-- Général, fit-il en arrivant devant Joseph Cassin. Vous, le héros de la conquête de Mornoy, nous gageons déjà que nos troupes pourront compter encore sur vos stratégies pour mener brillamment cette nouvelle campagne. (puis un ton plus bas, il ne peut retenir cette boutade que seul le gradé - et Coldris - comprendraient pleinement) Nous savons maintenant votre art de surprendre et votre sens du double-jeu dans les situations... brûlantes. (Léger sourire, complice ou implacable, au choix) Tant qu'au bout des comptes, la victoire est monbrinienne, et notre volonté faite.

Avertissement voilé ? Peut-être. Il n'ignorait pas les détails d'une certaine affaire ni les précautions prises pour contourner autant que faire se pouvait certains ordres certes impitoyables mais utiles aux conquêtes.

Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Parent10

M. et Mme. Josse - potier et lavandière

Michel et Caroline écoutaient vaguement les discours. Ils essayaient de se concentrer mais ne comprenaient même pas tous les mots... et l'immensité de leur chagrin n'aidait pas. De toutes façons, sauraient-ils jamais ce qui serait vraiment réalisé dans toutes ces promesses des uns et des autres ? Et ce qui relevait de la parole en l'air pour l'importance du moment, pour la puissance de l'image ? Sauraient-ils jamais jauger la sincérité et la mascarade au milieu de tout ceci ? Ils finirent par décrocher, pour ne plus regarder que le cercueil descendant dans la terre pour l'éternité. Un corps pour toujours en bas, mais l'esprit séparé pour toujours dans les hauteurs paraissait-il.
Le couple fit quelques pas pour lire les mots sur la stèle. Certaines lignes étaient belles. Ils y reconnaissaient en effet un peu leur fils. D'autres étaient beaucoup plus terrifiantes. Ces chiffres surtout, qui signaient la si courte vie d'Édouard, en égrenant chaque année dans ce qu'il y avait de plus froid et objectif. Ils se recueillirent un court instant, puis ne s'éternisèrent pas. Michel tout comme Caroline n'avaient personne à qui parler vraiment ici. Qu'est-ce qu'ils auraient dit ? Et à qui ? Et qui ne seraient jamais qu'une infime partie de ce qu'ils ressentaient vraiment. Discrètement, le couple se retira pour rejoindre la voiture qu'on avait mis à leur disposition. Après un ultime regard aux yeux verts de leur fils, sur le tableau.

Leur papillon.

Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles

Retourne enfin au ciel chercher la volupté*


_________________________

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Message par Dyonis Howksley de Frenn Jeu 23 Sep - 21:56

Résumé:

Quand son discours s'achève, il peut aller s'asseoir auprès du roi et reprendre ses esprits pendant que son collègue enchaîne. La soirée de la veille lui reste encore à la tête sous forme d'un mal de crâne, auquel est venue s'ajouter une vive émotion tout au long de sa harangue. Celle de Coldris, il n'y a pas à dire, jette son effet sur l'assistance où le Premier Conseiller voit certains visages se baisser, d'autres plonger dans de graves réflexions. Il retrouve dans les mots du Ministre ces projets qu'ils avaient évoqués au retour de l'Hôpital Général. L'hôtel des vétérans qu'il ne peut que saluer. Il lui tarde d'ailleurs d'avoir l'occasion de rencontrer le marquis d'Aussevielle qui sera à sa tête s'il accepte. Quant à Djerdan... il fallait s'y attendre. Bien sûr que cet événement est l'occasion rêvée, pour l'homme en charge de la guerre et des armées, de galvaniser les soldats et de réunir la plèbe contre cet ennemi. Heureusement qu'Édouard n'est plus là pour entendre sa récupération. Un instant, Dyonis souhaite que les Saints ne puissent pas tout savoir d'ici-bas contrairement à ce qui s'enseigne. Pour le reste, tout est ingénieusement ficelé et il ne peut que convenir, avec le roi et le Ministre, que l'Empire ne sera effectivement pleinement sécure qu'une fois étendu à tout le continent.
De sa place, le Premier Conseiller peut déjà sentir l'approbation de Der Ragascorn. Lui-même semble s'être attiré aussi certaines expressions de sympathie, de soutien, d'approbation pendant son discours déroulant le futur programme social. Il perçoit entre autre William et son indéfectible soutien. Dans ce genre de moments, à la vue de ce genre d'expressions, il retrouve confiance en lui et en sa volonté si tenace de faire bouger les lignes. Alexandre lui a accordé lui aussi un bref regard. Dyonis se doute que sa présence avec eux devant l'assistance viendra appuyer le discours tenu concernant les infirmes. Le baron repense aussi au marché passé la veille avec son maître au sujet du jeune homme. En mars, il sera affranchi en réparation.

La cérémonie s'achève avec la mise en terre et l'élévation de cette stèle commémorative. "Reposez surtout en paix, Soldat Édouard" lui souhaite Dyonis. De loin, il aperçoit les parents du défunt qui se retirent - image qui lui serre encore une fois le cœur quand bien même la nécessité commandait de convier la famille. Il ne peut que comprendre leur désarroi et combien ils ne doivent pas se sentir à leur place ici... "Que le Seigneur leur donne la force." Relevant les yeux, le Premier Conseiller voit le monarque aller serrer les mains des généraux et adresser quelques mots à certains d'entre eux.
Alors qu'il descend de l'estrade, Dyonis est abordé par le jeune Torienel et son père, ainsi que convenu dans leur échange épistolaire. Nehalan semble très ému par cette cérémonie. Une nouvelle fois, le baron lui présente ses encouragements pour la voie professionnelle qu'il a choisie. Viennent les choses sérieuses : il est convenu que le jeune homme sera reçu à Frenn dès qu'il le souhaitera pour entamer auprès de lui de solides études législatives. Un engagement qui ne déplaît pas à Dyonis : transmettre ses valeurs et former de plus jeunes à la rigueur du travail sont des missions qui devraient l'enthousiasmer.

Passant auprès d'un certain nombre d'aristocrates qu'il se doit de saluer, le Premier Conseiller finit par arriver vers d'un couple. Quelques paroles voisines lui font comprendre qu'il s'agit de Monsieur et Madame de Coutrenielle. L'ancienne employeuse de Madame Tiéran, qui lui a répondu aimablement et sobrement pour lui confirmer du bien de sa comptable. Ayant enchaîné des "Monsieur", "Madame", et des poignées de main ici et là tout autour, il ne paraîtra donc pas incongru qu'il en fasse de même auprès du couple de Coutrenielle. Dyonis présente ses respects à l'un et l'autre d'un sobre "Madame, Monsieur", ne voyant trop quoi dire d'autre cependant, d'autant que la fatigue est encore là. Devant Madame, il se sera accompagné d'un bref hochement de tête équivalant un : j'ai bien reçu votre pli et en ai pris bonne note.
Le baron n'aura pas le temps d'en dire davantage : une étrange voix éraillée, ivre de fatigue et semble-t-il de démence, s'élève... Suivant sa provenance, il se glace de rage. Cela vient de la cage. C'est l'une de ces raclures, qui croit maline sans doute de faire un dernier coup d'éclat en se sachant perdue et condamnée. Le furieux - un des gardiens, il lui semble - braille un genre de chanson :

E-douuu-ard qui dan-se
E-douuu-ard qui dan-aaaaan-se
Des ge-noux il dan-se
Des ge-noux il dan-aaaaaaan-se
De son cou et des épaules
Et de sa main et de ses coudes
Et des genoux et...


Dyonis reconnaît cet air populaire. Des fauteurs de troubles s'amusent parfois à le chanter lors des exécutions, quand il s'agit d'un individu dont on brise les os sur la roue. D'où cette danse macabre des membres énumérés... Comment osent-ils ?! Dyonis serra les mâchoires. La colère mêlée à l'épuisement injecte ses yeux d'une rouge fureur en petits vaisseaux. Il est livide. Ses bras s'en crispent comme ceux d'une statue. Il espère que les parents du défunt n'entendent pas cela. Pas le temps de s'en inquiéter : il est ici le représentant de la Loi. Il doit agir. La voix forte et rigide du Premier Conseiller hèle :

"SOLDATS. Amenez immédiatement les prisonniers au Mur. Et qu'on coupe la langue de celui-là."

La plus désagréable partie de sa fonction. L'incarnation publique de la loi dans sa plus grande rigueur. Il aurait apprécié ne pas avoir à le faire en ces circonstances. Mais puisque l'un de ces fumiers a décidé d'injurier le défunt ainsi que l'Empire jusqu'au bout ! Dyonis est aussitôt obéi. Le sourire dément de l'individu ayant osé cette dernière provocation finit par s'éloigner, par disparaître, sous le regard glacial du Premier Conseiller qui ne se sera pas privé de darder les encagés jusqu'à ce qu'on les emmène loin. A leur funeste sort. Dyonis quant à lui reste là quelques instants, mutique et immobile dans sa droiture, à faire retomber sa colère. Ses yeux ne cherchent personne. Ils restent fixes, concentrés sur lui-même le temps de redescendre.
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Message par Coldris de Fromart Ven 24 Sep - 13:39



Résumé:


Coldris ne se sentit que pleinement soulagé et apaisé lorsqu’il croisa le discret signe d’approbation de son souverain qu’il rendit d’un imperceptible hochement de tête avant de s’asseoir pour mieux se relever lors de la mise en terre du défunt Saint Édouard de Monbrina. Il observa la stèle dont il avait participé à la rédaction sceller pour l’éternité le caveau du Saint Martyr dont il se demanda ce qu’il en resterait dans les décennies et siècles à venir. Tout ce qui comptait pour l’heure c’était qu’il venait de devenir la clé de voute de leur dernière conquête à venir. Quelque part le contrat était rempli : la plupart des personnes ici présentes avaient dû se sentir concernées à un moment ou un autre lors des trois discours successifs et Édouard se trouvait être le fil invisible qui les liait toutes entre elles dans ce moment de communion.

À la suite de der Ragascorn, Coldris quitta la tribune d’honneur pour emboiter le pas de son Roi en direction des chefs d’État-Major présent. En tant que ministre de la guerre, il se devait de se plier aux protocolaires poignées de main et autres mots personnalisés à chacun d’entre eux. C’était le jeu. Y compris s’il ne rêvait que de s’éclipser afin de rendre visite à son ami. Bah, il ne risquait pas de mourir une seconde de fois de toute façon. C’est ainsi qu’ils en arrivèrent à saluer Joseph Cassin, dont il n’avait pas manqué de conter les derniers exploits. Il retint difficilement un sourire en coin à l’habile mot de leur supérieur à tous. Qu’aurait-il pu ajouter ? Oh, rien, c’était si parfait. Quoique…

— Sire, vous connaissez la modestie légendaire de notre homme… Je ne voudrais pas qu’il en perde la tête avant le début de notre prochaine campagne. Nous avons grand besoin d’hommes aussi discipliné, sage et créatif que notre cher Général Cassin.

Juste assaisonné comme il fallait désormais. La Saint-Joseph avant l’heure. Au même moment, un chant railleur s’éleva de la cage. Coldris serra les mâchoires : oh le mort était mort désormais, mais cela faisait désordre dans le bon déroulé de cette cérémonie qui n’avait connu jusque là le moindre grain de sable. Qui aurait cru qu’après être tout juste maintenu en vie, ce diable aurait pu trouver la force de chantonner gaiement pour fanfaronner une dernière fois. L’énergie du désespoir sans doute ? On pouvait cependant compter sur la droiture du Premier Conseiller pour faire respecter l’ordre qu’il approuva d’un signe de la tête, observant non sans satisfaction l’un des piquiers (quelle ironie) présents pour assurer la sécurité du convoi éperonner les flancs du malheureux inconscient.

Espérant, pouvoir disparaitre, il s’éloigna discrètement du groupe, non sans avoir pris congé de Sa Majesté, mais fut bien vite abordé par un inconnu. Allons bon, que lui voulait-il encore celui-ci ? Valmar se rapprocha d’un pas, prêt à agir au besoin. Ce n’était pas parce qu’il n’avait encore jamais vu un riche bourgeois tenter d’assassiner le ministre que cela ne pouvait pas arriver aujourd’hui. Instinctivement, il scruta ses mains et son atour.

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Message par Césarine Florange Dim 3 Oct - 20:26

Résumé:

Après les trois discours, une dernière épreuve se présenta à moi. La descente du cercueil. J'avais toujours trouvé ça tellement déchirant. Car beaucoup de métaphore existait concernant le départ d'un être pour l'autre monde. Notre esprit fourmillait d'idée pour imager de façon poétique ce dernier voyage. Mais là. Voir cette boîte en bois descendre représentait de façon très abrupt et réaliste que cet Edouard ne sera plus jamais des nôtres. Mon coeur se serra à cette vue. J'eus un coup d'oeil pour les parents, extrêmement compatissante.

Cela me rappela qu'avant de venir, je m'étais affairée pour la cérémonie, et l'occasion se présentait à présent de dévoiler ce que j'avais préparé. J'attendis donc que la foule se disperse un peu et commence à converser pour lâcher à mon père.

Excusez-moi Père, je reviens, j'ai quelques mots à dire à Monsieur et Madame Joss.

Sans lui laisser le temps d'approuver ou non, je commençai à me frayer un chemin dans la foule. Peut-être que mon géniteur n'allait pas apprécier, mais en ce jour, je mettais cet avis au second plan, car ce que je m'apprêtais à faire me tenait particulièrement à coeur. Je préférais aller au bout de mon idée et en subir les remontrances, plutôt que regretter.

Je tentai de me dépêcher car je les vis déjà s'approcher de la voiture. Arrivée à quelques mètres du couple, je pris mon courage à deux mains et appelai.

Monsieur et Madame Joss ! Attendez s'il-vous plaît !

Je courus vers eux une fois leur attention captée. Je m'immobilisai devant eux et prit quelques secondes pour reprendre mon souffle avant de commencer.

Je m'excuse vraiment de vous déranger en cette journée pénible, je sais qu'on ne se connait pas, mais en entendant la triste histoire de votre fils, je n'ai pu m'empêcher d'utiliser mon savoir-faire pour vous confectionner un petit quelque chose.

Je sortis d'une sacoche un vêtement que je tendis vers eux, très humblement. Il s'agissait d'une écharpe rouge et jaune, tissée par mes soins, sur laquelle on pouvait lire "tu es toujours avec nous, Edouard".

Je tenais vraiment à vous l'offrir, pour que votre fils continue de vivre avec vous à travers cette écharpe.

Mes joues rougirent, un peu peureuse de leur réaction. Ils pouvaient très bien m'envoyer paître en me demandant de quoi je me mêlais ou me rétorquer que ce n'était pas ça qui va aider leur deuil à se faire au contraire.

Vous... vous n'êtes pas obligé d'accepter bien sûr...
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Message par Alexandre Dim 3 Oct - 20:39

Résumé:

Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Romain16
Romain Bellanger, 54ans, libraire

L'entière cérémonie s'égrenait lentement et le libraire Bellanger la passa à fixer la silhouette de son fils adoptif qui trônait aux côtés du ministre des affaires étrangères, détaché de la moindre parole des discours. Si demain l'un de ses clients l'interrogeait, il serait incapable de répéter le traitre mot qui avait pu être prononcé. son esprit se souvenait de la visite de ce jeune garçon, un gringalet famélique, venu lui vendre des livres précieux, et qu'il croyait condamné à la misère et à la mendicité. En repartant, il avait prédit devenir un jour Premier Conseiller.  Quelle bonne plaisanterie ! Une bonne plaisanterie qui ne l'avait plus du tout fait rire quand, quelques années plus tard, il l'avait découvert au poste de secrétaire du Premier Conseiller.

Alexandre...

Alexandre, l'avorton, le gamin infirme, qui n'aurait jamais dû naître, se tenait avec le ministre des affaires étrangères. Avait-il encore manqué quelque chose ? Cet enfant possédait des qualités que Coldris de Fromart avait su déceler ? Il n'était pas homme à s'embarrasser d'un incapable. En fouillant sa mémoire, Romain ne put que reconnaître qu'Alexandre savait être un travailleur infatigable e dépit de sa faible condition. Quand on lui demandait d'exécuter une tâche, il obéissait avec le sourire, sans émettre la moindre plainte, et refusait d'abandonner avant d'arriver au bout. Et si on remettait en cause son ouvrage, il le refaisait sans se vexer. par ailleurs, le jeune esclave possédait de grandes intellectuelles et un goût certain pour l'analyse. Le libraire était assez bien placé pour le savoir : c'était lui qui l'avait formé pour apprendre à raisonner sur ses lectures et savoir prendre du recul.

Alexandre...

Il secoua la tête. Non, il devait arrêter d'y penser. Alexandre était un esclave. Un avorton. Un infirme. Le ministre des affaires étrangères l'avait choisi pour le spectacle. Ce ne pouvait être que cela. Son regard resta toutefois posé sur la silhouette du jeune homme. Ses poings se contractèrent. Il ne devait pas y penser. C'était Alexandre. C'était l'avorton. Il se leva dans un sursaut et esquissa un pas de recul. Henri, son beau-frère, l'observa, intrigué.


"Tu pars déjà ?"

"Je... je ne me sens pas bien."

"Quel dommage. repose-toi bien alors. Je passerai demain voir si tu te sens bien."

Romain opina d'un faible hochement de tête et se retira rapidement. Fuir. Vite. fuir les doutes qui commençaient à s'installer. Fuir la vision d'Alexandre aux côté du ministre. Il avait hâte de rejoindre la taverne et d'oublier toutes ces penses dérangeantes dans un pichet de vin.

Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Henri_16
Henri Agaësse, 57 ans, armateur

Henri avait écouté avec gravité l'entièreté de la cérémonie en donnant l'image d'un homme qui compatissait au malheur du pauvre bougre alors qu'il se moquait bien de la vie ou de la mort d'un ancien piquier. Lorsque la chose prit fin, il se leva calmement pour rejoigne dignement les hauts personnages qui venaient se mêler au peuple. A ce moment, l'un des sinistres oiseaux entonna une chanson populaire de fort mauvais goût vu le contexte. Quel sot ! Leur intelligence devait descendre aux abysses. de toute manière, leur façon de se débarrasser du soldat prouvait leur bêtise. Il n'y avait que les brutes sans cervelle pour tuer aussi bêtement et espérer pouvoir continuer à vivre. Si encore ils avaient pensé à l'achevé et fait brûler le corps ! Pas de cadavre, pas de crime ! Il suffisait de laisser accroitre à une fuite...

Sur cela, il s'approcha du ministre des affaires étrangères et le salua poliment tout en respectant bien la distance. Le garde du corps à proximité l'aurait sûrement fait dégager autrement. Alexandre suivait calmement son maître en conservant le visage impassible. Même la chanson de l'imbécile, en dépit de son dégoût, n'éveilla rien extérieurement en lui. Il se questionna cependant de l'apparition de son oncle. Que voulait-il à Coldris ?


"Bonjour, votre Excellence ! Tout d'abord, mes félicitations pour ce discours qui était absolument incroyable. Ensuite, j'aimerais vous remercier de prendre soin de mon neveu."

Il tourna la tête vers Alexandre, qui conservait un visage stoïque, et reprit :

"Quand j'ai appris ton infortune, j'envisageais de te racheter à ton maître précédent. tu aurais bien mieux dans note famille, avec tes cousins. Malheureusement, le cardinal Cassin a quitté la ville et je n'ai pu le rencontrer, puis à son retour, l'affaire de sorcellerie du mois dernier retenait trop son attention. Il m'a ignoré. Par bonheur, votre Excellence, vous avez su le soustraire à cet homme qui disait tant de choses épouvantables sur les infirmes. Chaque jour, j'avais si peur pour toi, Alexandre ! Je ne vous remercierais jamais assez pour votre geste, messire."

Alexandre écouta en silence son oncle et nota une sincérité troublante qui se dégageait de ses paroles. Il ne possédait rien des intonations mielleuses de son père adoptif et s'il jouait réellement un rôle celui se révélait excellent. Son regard alla de Coldris à Coldris, incertain, attendant que son maitre allait bien pouvoir répondre.

Henri reprit  la parole, cette fois plus timidement :

"Je ne voudrais pas abuser, messire, mais pensez-vous qu'il sera possible de rencontrer de temps en temps mon neveu ?"
Alexandre
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Message par Marie de Beaumont Sam 9 Oct - 13:31


Résumé :

Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 C4d99d9143a2b9b9d2c17e32ee3dc627
Hector, comte de Beaumont, 27 ans


Le salut du général, quoique discret, fut remarqué par les Beaumont, qui le lui rendirent. Ils espéraient que lui et les siens se portent bien… Peut-être pourraient-ils lui parler à l’occasion, après la cérémonie.

Il n’échappait sinon pas à Hector, durant tous ces discours, que Marie était à côté de lui agitée de diverses pensées et de malaise. Pourtant, il voyait bien qu’elle s’efforçait de ne rien montrer. Mais pourrait-elle tenir jusqu’au bout ?

Il sentit un regard posé sur lui, un instant, et se retourna. Il croisa les yeux de Victor et se retourna vers Marie, qui gardait les yeux fixés sur la cérémonie. Inquiet, il se pencha vers elle, une main délicate dans son dos.

« Ma chère, souhaitez-vous rentrer avec Victor ?
— Et vous ?
— Je peux rester seul. »

Marie baissa les yeux le temps de réfléchir avant de secouer la tête.

« C’est gentil à vous mais je ne vous laisserai pas. »

Un léger sourire étira les lèvres d’Hector avant qu’il ne se retourne vers Victor pour secouer calmement la tête avant de l’incliner en un remerciement.

On tira une salve de canon. Hector, habitué, ne broncha pas, au contraire de Marie, qui sursauta. Elle rassura son époux d’un sourire maladroit et se reprit bien vite, la figure grave, pour observer la mise en terre.
La cérémonie fut alors conclue et la foule se mélangea. Tandis que le roi allait voir les généraux, Marie reprit le bras d’Hector quand le malin chanta depuis la cage. Hector restait froid mais Marie resserra sa main à son bras. La voix faisait froid dans le dos, sans parler de l’irrespect dont il s’agissait ! Heureusement, l’incident fut bien vite clos par le Premier Conseiller, même si la sentence était effrayante à imaginer. Sans rien dire, Marie suivit Hector jusqu’à ce qu’ils rejoignent Victor.

« Nous allons pour notre part essayer de saluer le général Cassin. Si vous avez pour votre part quelqu’un à aller voir, vous êtes libre de le faire. Sinon, je pense que vous pouvez rester avec nous ou retourner à la voiture, à votre guise. »

Ils attendraient sa réponse avant d’essayer de retrouver leur ami pour le saluer.

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Message par Lucinde Tiéran Mer 20 Oct - 20:08

Alors que le Coutrenielle assistaient, sobres et dignes - autant qu'Euphémien pouvait l'être du moins -, Lucinde les avait repérés depuis sa position. Elle-même avait accompagné son employeur, et demeurait aussi droite et sérieuse que la situation l'exigeait. Son attention avait également été retenue par une autre silhouette connue. Elle attendit patiemment que la dépouille soit mise en terre, que la cérémonie s'achève et que le monde commence à se retirer avant de prendre congé des collègues qui l'accompagnaient et de rejoindre celui que tous les chamboulements des dernières semaines lui avaient fait perdre de vue. Une certaine petite abeille lui manquait un peu, et peut-être pouvait-elle essayer de renouer contact.

Elle croisa le regard de sa seconde mère avec un accent complice, se tenant toutefois bien à l'écart afin que le baron ne la reconnaisse pas - sa mémoire désastreuse des noms ne s'étendait malheureusement pas aux visages. Elle entendit vaguement les divagations pseudo musicales du condamné - eh non, le pénible rat qu'elle avait dû supporter deux semaines durant n'avait pas le monopole de la imbécillité profonde. Heureusement, cela n'eut pas le temps de créer trop d'agitation.

Elle arriva à proximité de Victor peu après que l'individu identifié comme l'employeur mentionné par Jacinthe s'en soit éloigné en quête de dieu seul savait quoi.

— Est-ce à dire que votre offre d'emploi s'est confirmée ? s'enquit-elle avant - tout de même - d'ajouter : Bonjour, Victor.

Elle attendit sa réaction. Il fallait dire que quand elle avait prit congé la dernière fois, elle s'était attendue à revoir plus tôt cette petite abeille. Les derniers événements, aussi utiles soient-ils, avaient quelque peu négligé cette idée.


Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Marie-10Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 5dc8c410
Marie-Laurence et Euphémien de Coutrenielle, 47 et 54 ans

De leur côté, les Coutrenielle se retiraient également. Monsieur, fidèle à lui même, saluant avec effusions de manières ceux de ses vieux amis qu'un mauvais hasard avait conduit-là, et s'enorgueillisant avec eux de la nouvelle conquête qui accroîtrait bientôt la gloire du Saint-Empire monbrinien. Madame l'accompagnait, certe moins enthousiasmée mais avec le bon sens de n'en rien montrer.

Elle salua le baron de Frenn poliment quand il passa, priant pour qu'il n'aborde surtout pas le cas de Lucinde devant son époux. Son message passa néanmoins. Parfait. Cette petite demeurerait une battante. Marie-Laurence aura presque loué l'intervention du bourreau, qui laissa pas le temps à son époux de dépasser les salutations d'usages. Dieu seul savait de quelle maladresse il aurait pu se fendre si on lui avait laissé l'occasion de parler davantage.
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Message par Victor Millard Sam 23 Oct - 16:05

Ses employeurs avaient-ils besoin d’aide ? Visiblement pas dans l’immédiat. Victor rendit son hochement de tête à Hector, pour confirmer qu’il avait compris. Néanmoins, il resta accessible, ni trop proche, ni trop éloigné. Marie semblait décidée à rester mais demeurait mal à l’aise au milieu de cette cérémonie. Comme d’autres, supposa-t-il.

Le cercueil fut mis en terre et la stèle installée. Les parents du défunt ne s’attardèrent pas. Victor les comprenait. Ils ne devaient pas trop savoir ce qu’ils faisaient ici… L’ambiance qui flottait avait quelque chose d’étrange, de plutôt dérangeant. Presque sinistre, alors que la voix d’un prisonnier s’élevait brusquement des cages pour chanter l’une de ces chansons glaçantes que l’on avait coutume d’entendre lors des exécutions. Bien vite remis à sa place.

Les cages disparurent et Victor pensa machinalement que les morts de ceux qui s’y trouvaient seraient bien aussi macabres que celle de leur victime… La question de savoir si c’était cela que de rendre la justice, Victor préféra la laisser en suspens. De toute manière, Marie et Hector revenaient dans sa direction. Il se tourna vers eux pour entendre ce qu’ils avaient à lui dire, en hochant la tête.

— J’attendrais à la voiture, annonça-t-il.

Et comme le couple s’éloignait, c’était ce qu’il s’apprêtait à faire, quand une voix connue l’interrompit dans son élan. Il jeta un regard dans la direction d’où elle provenait et tomba face à un visage qu’il n’aurait pas cru revoir dans de telles circonstances. La coïncidence l’amusa quelque peu et lui tira un sourire, tandis qu’il acquiesçait.

— Oh, bonjour, Lucinde. C’est une surprise, je ne m’attendais pas à vous voir.

Il fit une brève pause, avant d’ajouter avec un sourire, car elle devait déjà s’en douter :

— Effectivement. Jacinthe en a été ravie.

Habiter avec une vraie princesse, comme elle ne cessait de le répéter, la rendait lumineuse.
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Message par Irène d'Aubeville Sam 6 Nov - 19:33

Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Joseph10

Général Joseph Cassin, 33 ans


Attentif jusqu’au dernier instant, Joseph se tendit de tout son être vers la scène du jour, pour vivre le moment avec tout le reste de ses hommes. Le canon ne le fit pas ciller. Il l’entendait même en écho lointain tant celui-ci était un tir de pacotille comparé à ceux qu’il côtoyait sur le champ de bataille.

On rendit le soldat à sa terre puis il observa la pierre. Le texte était sobre, disant la vérité la plus brut. Tant mieux, il n’aimait pas les fioritures. Alors cela se finissait, il chercha des yeux la petite Tianidre. Cependant, il fut interrompu dans sa recherche par le roi. Il s’inclina quand il arriva devant lui, bien respectueusement puis l’écouta avec attention et révérence.

Il demeura un peu perplexe cependant, sans trop le montrer. Il avait l’impression qu’il y avait là quelque chose qu’il était censé comprendre mais qui lui échappait, trop peu futé qu’il était. Matthieu ou même Irène aurait compris eux ! Enfin, il se contenta de considérer le grand honneur qui lui était fait et inclina la tête.

- Ce sera un honneur, Votre majesté, de contribuer à la gloire de l’Empire avec la bénédiction de notre nouveau saint martyr.

Il déglutit à la suite. Evidemment qu’il savait. Quel roi qui n’est pas omnipotent est réellement souverain en son empire ? La suite le trouble davantage mais il reste Il n’est plus sûr de tout y comprendre… il y a là des enjeux qui le dépassent. Lesquels ? Qu’est-ce qu’il en sait lui ? Il n’est que la main qui tient le glaive mais un autre bras guide le sien… Au final, il se demande si la guerre est une affaire trop grave pour la confier à des militaires… Lui la trouve simple, on obéit aux ordres, en tous cas autant que possible mais peut-être y a-t-il bien d’autre choses auxquelles il est incapable de penser dans l’immédiat. Si c’est ça, il lui faudra être vigilants…

Le sourire en coin de Coldris, en revanche, il le comprit très bien. Il ne l’aimait pas et il ne savait que trop bien ce qui arrivait aux gens que le cruel Ministre de la Guerre n’aimaient pas. Ça finissait toujours mal… L’allusion le fit d’ailleurs plisser les yeux.

- Naturellement, je vous remercie.


Les mots ont la politesse, le ton la froideur. Il tourne cependant la tête en entendant le chant macabre. Il crispe la mâchoire. L’imbécile… Peut-être veut-il précipiter sa mort pour oser une telle insolence. Il secoue la tête en soupirant. Quand Sa Majesté s’éloigne enfin, il reste courbé le temps nécessaire, puis fuit cette ambiance devenue tout à coup pesante. Il cherche activement ce petit visage si reconnaissable dans la foule et finit par l’attraper. Il sourit et, en deux enjambées fut devant elle. Il inclina le buste pour se rendre moins imposant puis sourit.

- Bonjour, mademoiselle. Pardonnez-moi de vous importuner mais je voulais vous saluez. J’ai connu votre frère, Ariste… Enfin, si c’est bien le vôtre mais la ressemblance est tellement frappante que je ne pense pas me tromper !


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Message par Éléonore de Fromart Dim 7 Nov - 21:22

Bientôt fini. C'était bientôt fini. Il suffisait de tenir encore un tout petit peu. Et de ne pas rendre son dîner. Tout allait bien, répétaient les gestes de Gabriel. Tout allait bien. 

Le cercueil était en terre. C'était bientôt fini. Tout ce qu'il fallait, c'était maintenir l'apparence que tout allait bien. Attendre puis partir. Comme s'il n'y avait personne. Sans Ariste, elle n'avait pas cette force. Elle avait besoin de lui. Elle n'aurait rien pu être sans lui et malgré tout ce qu'elle avait pu vivre ces dernières semaines, dans ces moments-là, cela redevenait une pure évidence. Elle ne savait rien faire seule, rien de ce qui ne posait aucun problème à quiconque d'autre. Parce qu'elle n'aurait même pas dû exister. Une erreur, rien qu'une erreur idiote et inadaptée. Coldris ne l'aimerait plus jamais quand il comprendrait cela. Il se rendrait compte que c'était une idiotie et ne voudrait plus d'elle. Et alors...

Tout allait bien, insista Gabriel. Une pression dans sa paume. S'il le disait. Plus jamais. Par pitié, plus jamais. Non, son corsage n'était pas trop serré, c'était juste la foule. Elle renforça sa morsure dans sa joue jusqu'à retrouver une douleur suffisante pour la distraire, mais la relâcha aussitôt que Gabriel entreprit de la déplacer. Heure de partir. Enfin ! 

— Tu as vu qu'il y avait l'un des jumeaux d'Anctière ?

— Non et c'est le cadet de mes soucis.

Merci, mais elle n'était pas venue pour faire la chasse aux connaissances. Elle était venue uniquement parce qu'il avait insisté, d'ailleurs. Elle n'allait pas s'éterniser dans cet enfer pour un cousin qu'elle avait vu cinq fois à tout casser- dont les funérailles de son père, celles de Constance - leur mère -, et celles de Félicie, que des choses joyeuses ! - et à qui elle n'avait fichtrement rien à dire. Il vivrait mieux si elle ne le dérangeait pas, de toute façon. Elle n'avait pas envie de chercher après qui que ce soit, à part peut-être celui qui lui faisait tourner la tête et dont elle savait pertinemment où il se rendait… mais Gabriel ne pouvait pas apprendre cela ainsi et elle ne voulait pas confronter davantage l'image de son doux phénix à sa réalité politique. 

Pas de précipitation néanmoins. Ils n'avaient rien à se reprocher. C'était fini. Pas de catastrophe. Personne ne l'avait remarquée. Tout allait idéalement bien. Voilà tout l'avantage d'être restée si longtemps recluse à Tianidre : il n'y avait personne ici pour l'identifier. Tout allait bien, oui, Gabriel. Idéalement bien. 

Elle n'avait rien entendu du chant honteux du condamné tant le monde autour était oppressant. Gabriel maintint fermement sa main dans la sienne pour éviter tout geste fâcheux lorsqu'un haut individu surgit. Elle sursauta, mais son poignard resta bien à sa place tandis qu'elle écoutait l'inconnu. Tout allait bien, insistait Gabriel. Trois pressions : elle n'allait pas s'en sortir, au secours. Deux pressions : non, débrouille-toi - pincement : tout allait bien. Il allait définitivement falloir trouver un code pour l'insulter. Il n'avait pas le droit de l'abandonner comme ça ! 

Enfin, l'homme ne semblait pas bien méchant et elle ne lui discernait aucune mauvaise intention. Si elle était capable d'en juger, du moins. Elle eut même un léger sourire à sa formule : on eût dit qu'il l'identifiait comme propriétaire du châle qu'il venait de voir s'envoler. Pourtant, c'était bien de son tout qu'il parlait. Et il l'avait mentionné gentiment, ce qui l'apaisa quelque peu.

— Jumelle par l'âme et l'éducation, mais seulement cousine par le sang, je le déplore, se laissa-t-elle dire, à mille lieues de se rappeler les révélations de la veille. Et sa fiancée à en croire ses compagnons d'armes, si je ne m'abuse, ajouta-t-elle, toujours aussi amusée par cette idée. 

Mais il fallait qu'elle se ressaisisse et qu'elle arrête de dire des âneries. Silence. Tout de suite. On arrêtait de laisser la nervosité d'air dire des bêtises. Non, non, non. Ce n'était pas possible, pourquoi fallait-il toujours gaffer ! 

Tout va bien, répétait Gabriel. 

Tout allait bien. Elle s'était préparée. Elle avait répété. Il fallait revenir sur les situations qu'elle avait répétées et réciter les phrases adaptées au lieu de dire des sottises et de se ridiculiser. 

— Éléonore de Tianidre, en - non, il ne s'était pas présenté, ça ne fonctionnait pas ! - à qui ai-je l'honneur ?

Personne d'autre n'écoutait, pas vrai ? Tout le monde ne la regardait pas. C'était comme s'il y avait juste cette personne. Une personne toute seule, ça ne faisait pas trop peur : c'était une seule personne pour voir combien elle était idiote, pas la moitié de Braktenn. Ce n'était qu'une personne. Elle avait survécu au Ministre des affaires étrangères et au Premier Conseiller, alors qui que ce soit, ce devrait aller. Et zut : avec tout ça, elle n'avait pas présenté Gabriel. Mais quelle gourde !
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Message par William Wagner Lun 8 Nov - 22:17

Résumé:
La cérémonie se poursuivait de manière solennelle et ostentatoire. L'instant était grave et pesant. illiam suivit la mise à terre du défunt tout en contemplant les silhouettes meurtries de ses malheureux parents. Finalement, n'était-ce pas un châtiment cruel de les faire participer à un évènement qui les dépassait ? Depuis tant d'années, ils le considéraient sans doute mort, enfoui quelque part sans sépulture à son nom. N'était-ce pas infiniment douloureux de rouvrir une cicatrice quine devait même pas être enfermée ? l'intendant ne savait pas. L'interrogation se révélait si complexe et aucune bonne réponse n'existait au fond.

Alors que la foule commençait à disperser, que les nobles se mélangeaient au peuple, une ritournelle glaçante résonna. William tourna la tête vers la cage et manifesta une grimace de dégoût en découvrant l'un des condamnés se conduire de manière si ndigne. Il murmura à Lucinde :


"Quelle honte. Ces hommes ne méritent pas d'être nommés humains. Ils sont même pire que des animaux. Aucun animal ne serait aussi cruels qu'eux."

Sur cela, il remarqua Lucinde rejoindre un homme que celle-ci semblait plutôt bien connaître. Il s'avança vers eux et s'inclina poliment pour saluer le dénommé Victor comme si celui-ci aurait été un personnage important. Ce n'était pas parceq u'il n'étaitni noble ni bourgeois qu'un homme ne méritait pas le respect.

"Bonjour monsieur. "

Il se tourna vers Lucinde et ajouta :

"'Est-ce l'un de vos amis ? Vous savez, Lucinde, si vous le désirez, vous pouvez recevoir au château vos mais. Ce serait avec un grand plaisir. Ou vous devriez sortir plus souvent les rencontrer. Il ne faut pas s'enfermer dans le travail. Ce n'est jamais bon."

Willaim eut alors un pâle sourire en songeant que ses paroles sonnaient un peu hypocrites et reprit plus mal à l'aise.

"Certes, je suis un mauvais exemple pour illustrer mon propos. Néanmoins, je ne suis justement pas à imiter."

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Message par Le Cent-Visages Mer 17 Nov - 19:50

Résumé:

Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Der_ra10

Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina

Alors qu'il se dirigeait vers le général Cassin, l'attention du roi fut happée par une étrange chanson qui s'élevait dans les airs. D'une voix rauque et épuise, mais qui braillait quand même. Der Ragascorn comprit très vite : un des tortionnaires condamnés. Comment osait-il ? Il fallait être ou bien complètement fou, ou bien un monstre fini pour faire cela en présence d'une famille en deuil. Même le roi en fut un instant effaré, quand bien même il le cacha. Et pourtant, ce n'était pas le souverain qui aurait quelque chose à redire en matière de monstruosités ! Quoi qu'il en fut, le Premier Conseiller mena aussitôt les bonnes opérations pour faire taire le gêneur et lui apprendre sa dernière leçon. Avant dernière avant le mur. On ne bafouait pas ainsi l'Empire et ses rites. Ni un mort, accessoirement.
Le roi se retourna donc vers le Général et Coldris ne se priva pas de le rejoindre dans ses sous-entendus, y allant lui aussi de sa petite remarque en appui sévère à la sienne sous ses faux-airs de légèreté. Une attitude qu'ils partageaient bien souvent et dans laquelle ils n'avaient guère besoin de se concerter pour s'y reconnaître et soutenir.

Joseph Cassin reçut donc les honneurs de l'un et l'autre - dur de dire en l'écoutant et en observant son visage si le double message était perçu, mais qu'importait. L'homme devait savoir à quoi s'en tenir. Le roi le salua donc une dernière fois et poursuivit la tournée de ses généraux.

Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Parent10

M. et Mme. Josse - potier et lavandière

Alors qu'ils rejoignaient le véhicule affrété pour eux, Michel et Caroline furent comme cloués sur place, saisis d'effroi. Le nom de leur fils... ainsi scandé... chanté - ou plutôt braillé... moqué, par les tortures qu'il avait subies. Mme. Josse en pâlit jusqu'à se retrouver comme linceul. Son époux dut la serrer dans ses bras. Fort. Mais lui non plus ne regarda même pas en direction de ces fous furieux. Il comprenait à peine ce qui venait de se passer - comment était-ce humainement possible ? Fallait-il que l'impunité absolue ait régné tant d'années dans les hôpitaux généraux pour que des gens pourtant de chair et d'os, de cœur, en perdent ainsi toute prise avec l'empathie... Des gens devenus fous de leur pouvoir, fous dans l'effet de groupe et la position de gardiens libres de tous les excès...
Le visage de M. Josse en devint terriblement dur. Empêcher sa femme de s'effondrer, il ne pensait plus qu'à cela. Noués l'un à l'autre, ils poursuivirent leur route - quoiqu'ils auraient bien envie de détaler en courant, mais cela ne se faisait pas. Au moins, le chanteur reçut aussitôt la sanction tombée de cette voix si froide et implacable du Premier Conseiller.
Le couple allait s'éclipser quand une élégante jeune femme les rattrapa, les interpella. Ils se retournèrent pour aviser plus poliment celle qui se présentait à eux. Elle semblait très douce - et terriblement gênée dans ce qui paraissait lui être une épreuve. Ce qu'ils comprirent tous deux... qui n'avait jamais redouté de commettre une bévue en présence de personnes en souffrance ? Caroline renifla, pour chasser les pleurs qui avaient menacé de couler, et lui sourit comme un encouragement et - déjà - un remerciement. Quoi qu'elle dirait. Pour le geste, déjà.

Ils se penchèrent vers la magnifique petite étole que la demoiselle leur présentait. Michel tout comme Caroline lisaient juste comme il faut - ils prirent donc le remps de tout déchiffrer, les yeux déjà brillants d'émoi.

-- C'est si aimable de votre part, M... Mademoiselle... (elle eut une hésitation : ou Madame ?) Bien sûr que nous acceptons, de tout cœur.
-- Grand merci, souffla seulement son époux - mais pas moins sincère, en recueillant l'écharpe de ses mains encore un peu tremblantes, comme un trésor.
-- Alors vous êtes tisserande ? Comment vous vous appelez ? essaya de converser Caroline, avant de regarder de nouveau le présent : Édouard aime beaucoup les jolies choses. Là où il est, ça lui plaît je suis sûre.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Mer 17 Nov - 22:20

Dyonis ne décolère pas, son visage demeure fermé et sévère. Il a évidemment pris les mesures nécessaires pour châtier comme il se doit l'offense publique, mais une partie de sa colère se tourne un temps contre lui : cette invitation des parents Josse... ils allaient en ressortir comme d'une véritable torture - encore plus avec cet événement que personne ne pouvait prévoir. Le Premier Conseiller se reprend : il a fait ce qu'il fallait. L'inverse - ne pas présenter ses condoléennes ni joindre la famille à l'hommage - aurait été une faute dans l'image de l'Empire. Toutefois à présent, il observe le couple dévasté. Il aimerait faire quelque chose. Quelque chose de plus que son devoir punitif d'homme de loi contre le coupable. Cependant... peu loquace comme il l'est, que pourrait-il dire de plus aux parents qui ne soit pas en rajouter une nouvelle couche ?
Fort heureusement, il n'a pas à se poser plus longtemps la question : une jeune femme accourt derrière le couple Josse, offre un présent, commence à discuter. Le baron s'en permet même un petit sourire de reconnaissance silencieuse pour cette inconnue au grand cœur.

Il se reconcentre donc sur sa tâche dans cette cérémonie officielle : aller lui aussi serrer un certain nombre de mains, échanger quelques mots avec les militaires, diplomates, aristocrates. Parmi ces derniers, cette Madame de Coutrenielle qui lui avait fait des retours positifs sur sa nouvelle comptable. Bien. Le message passe donc entre eux et Dyonis n'a pas le temps de s'attarder de toute manière.

Il continue de saluer certains militaires, va prendre ses dispositions et donner de premières directives aux futurs administrateurs déjà mandés pour ce qui viendra à remplacer les hôpitaux généraux. Il prend avec eux des dates de réunion, définit des consignes... Ceci fait - et comme l'événement va toucher à son terme, le Premier Conseiller finit par rejoindre simplement Madame Tiéran et William en vue du retour prochain. Du reste, il n'est pas d'humeur à aller tailler causette à qui que ce soit. Il approuve juste d'un bref hochement de tête - et plus sec qu'il ne l'aurait voulu - l'effarement de William concernant le dément à la chanson. En effet, un animal n'est jamais volontairement cruel : il ne fait que suivre son instinct. Alors que des comportements de cette nature, comme ceux du faux Rottenberg, sont au-delà de l'entendement.
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Message par Coldris de Fromart Mer 17 Nov - 22:54




Coldris et der Ragascorn se connaissaient désormais si bien, qu’ils n’avaient plus besoin de parler pour échanger sur ce qu’il convenait ou non de faire et avec qui. Rompus aux années de coopération entre le souverain et son ministre, ils poursuivirent la tournée des officiers avec cette même alchimie qui servait de socle à tout l’Empire. Et ce n’était pas demain que l’un comme l’autre trouverait de quoi se remplacer mutuellement. Le ministre de la guerre se plia donc à l’exercice, échangeant quelques mots avec les uns et les autres ainsi que quelques paroles de soutiens à son gendre dont tous ne manquaient jamais de saluer le courage et les qualités d’officier qui laisserait désormais une brèche. Démétrius… Sans doute aurait-il apprécié venir dans d’autres circonstances…

Une fois libéré de ses engagements, il s’apprêta à se rendre sur la tombe de Virgil en compagnie de Valmar lorsqu’un homme de bonne bourgeoisie se présenta à lui. Il réprima un soupir. Ne pouvait-il donc pas aller se recueillir en paix ? Son garde du corps fit un léger pas en avant quand bien même l’homme restait à distance raisonnable : on était jamais trop prudent et bien souvent trop imprudent. Valmar avait du reste hâte de s’éloigner de la foule dont il ne percevait que des assassins potentiels.

Qui était donc cet homme qui ne prenait pas même la peine de se présenter et s’adressait à son esclave sans même lui en demander l’autorisation ? Il le dévisagea d’un regard glacial. Son oncle donc. Du côté de sa mère évidemment. Coldris ne l’aimait pas. Fieffé menteur, crapaud baveur qui souillait ses souliers. Il ne savait pas que ce qu’il voulait, mais il était évident qu’il ne s’agissait que d’un opportuniste attiré par sa proximité avec le ministre. Pendant tout ce laïus qu’il n’interrompit pas, il fouilla dans sa mémoire afin de remettre la main sur ce qu’il savait de la famille d’Alexandre de la part de sa fille. Ce petit était si bavard… Il fallait bien que cela serve parfois… Il supposa de fait qu’il s’agissait de l’armateur…

— Je ne crois pas vous avoir autorisé à adresser la parole à mon esclave, corrigea-t-il glacialement. D’autre part vous semblez oublier, Monsieur, que la bienséance exige que l’on se présente à son interlocuteur, et ce d’autant plus qu’il exerce un rang supérieur au vôtre.

Quant à sa demande, il pouvait toujours aller se brosser en l’état. Ah ce qu’il détestait ces phrases débutant par « je ne voudrais pas … mais » ! Il en souffla même d’agacement…

— Faites envoyer une demande officielle à mon bureau, rétorqua-t-il sans ménagement à l’importun, rien que pour le plaisir de lui infliger de la paperasse.

— Monsieur, infime signe de la tête et il tourna talon, Pressons, Alexandre, j’ai à faire.

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Message par Césarine Florange Sam 27 Nov - 22:02

En attendant leur réponse, j'eus le temps d'un peu les observer. Je ressentais pour eux un mélange d'admiration et de grande empathie. Une admiration, car vu l'épreuve, il fallait beaucoup de courage pour se présenter ainsi devant tout le monde et rester digne. Et de l'empathie car j'aperçus madame Joss essuyer les larmes qui ornaient ses joues. J'espérais vraiment que malgré les circonstances du décès et surtout les ignobles individus qui il y encore quelques secondes salissaient la mémoire de leur fils en chantant des aberrations, ils allaient pouvoir traverser ce deuil et se reconstruire, ensemble.

Je ne me formalisai pas du tout sur l'appelation hésitante de Madame, qui ne savait pas vraiment que politesse employer. Je m'en moquais éperdument. Elle aurait pu utiliser n'importe quelle dénomination, même rabaissante, je savais qui j'étais et je faisais fis des codes en ce qui me concernait. Le plus beau cadeau que j'eus en ce jour fut la réaction au présent que je tendais. Des remerciements, de la reconnaissance. ça leur avait plus. C'est tout ce qui comptais...

Je vous en pris...

Je leur laissai l'écharpe et joint timidement les mains entre elles devant moi, avec un sourire encourageant aux lèvres. La mère endeuillée voulut en savoir plus sur moi, ce à quoi je répondis bien volontiers.

Oui, je travaille dans la boutique de tissu et de vêtement appartenant à ma famille. Je m'appelle Césarine Florange.

Elle reposa les yeux sur l'écharpe et déclara quelque chose qui me fit un immense plaisir. Mes lèvres s'allongèrent.

Vous m'en voyez vraiment ravie. Je suis très heureuse qu'il vous plaise.

Je marquai un temps de pause, le temps qu'une idée me vienne en tête.

Si vous avez besoin de quelque chose d'autres, je serais ravie de pouvoir vous aider
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Message par Alexandre Sam 27 Nov - 22:49

Résumé:

Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Henri_16
Henri Agaësse, 57 ans, armateur

La cérémonie venait de se terminer et Alexandre s'activa du mieux que ses jambes lui permirent pour suivre son maitre qui avait décidé de se retirer. Ils eurent cependant la malchance de tomber sur Henri Agaësse, l'oncle du jeune esclave, désireux apparemment de se placer devant un homme de si grande influence. Valmar se tendait, prêt à intervenir si le bourgeois faisait montre du moindre signe indiquant qu'il s'apprêtait à commettre un attentat. Alexandre appuyait avec fermeté les mains sur les poignées de ses béquilles pour s'aider à conserver l'impassibilité de son visage. La manière de son oncle à réécrire le conte familial lui était parfaitement insupportable. Il se contint cependant, soucieux de montrer à Coldris qu'il savait en être digne de ses conseils et de sa confiance. Par ailleurs, Henri avait commis une faute. Une terrible faute que le ministre ne laisserait pas passer.

Cela ne tarda pas.

Dès la fin de la logorrhée de l'armateur, Coldris le rembarra sèchement pour lui rappeler que la politesse voulait que l'on se présente à son interlocuteur et non à discuter à l'esclave qui l'accompagnait. Alexandre réprima un sourire de satisfaction et resta neutre alors qu'Henri se décomposait. Il se mit à bégayer :


"Pardonnez-moi, euh.. Exce... Excellence. C'est l'émotion. j'étais.. si ravi de revoir ce garçon. la famille, vous comprenez, c'est si... précieux. Je ferai n'importe quoi pour un membre de ma famille !"

Henri se recula instinctivement lorsque le ministre souffla du nez. Il le renvoyait vers les démarches administratives et l'homme d'affaires connaissait ce langage. Cela signifiait jamais. Il tenta cependant de faire bonne figure.

"Bien sûr, bien sûr, je n'y manquerais pas ! En vous souhaitant une bonne journée, votre Excellence. A toi aussi, Alexandre. J'ai été ravi de te revoir !"

Sur cette dernière réponse, soucieux de se faire oublier rapidement, Henri salua poliment et s'empressa de disparaître dans la foule. Pour sa part, Alexandre s'intéressa vaguement à son départ. Il préféra suivre son maître qui l'appelait. Lorsque son regard croisa le sien, il tenta d'exprimer être navré pour l'interruption pénible qui venait de se produire. Il l'entendit alors lui demander de l'attendre dans la voiture et l'esclave et obéit docilement.
Alexandre
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Message par Marie de Beaumont Dim 9 Jan - 11:15

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Hector, comte de Beaumont, 27 ans


Le couple s’écarta une fois que Victor eut annoncé les attendre à la voiture. Ils se dirigèrent vers Joseph, essayant de le trouver dans la foule. Ce fut heureusement aisé du fait de sa taille mais ils le virent chercher et trouver une jeune fille. En les voyant commencer à discuter, les deux époux échangèrent un regard.

« Ils en ont peut-être pour longtemps.
— Ou peut-être pas. Que souhaitez-vous faire ?
— Attendre ne me dérange pas. »

Il vit toutefois bien dans son regard et dans la manière dont elle se raccrochait à lui que cet endroit et cette ambiance la mettaient toujours mal à l’aise. Il recouvrit sa main de la sienne en regardant autour d’eux.

« Nous pourrons écrire une lettre en rentrant. »

Marie se mordit la lèvre, hésitante, mais un regard de son époux la convainquit d’arrêter de lutter contre son irrépressible envie de fuir cet endroit. Elle acquiesça donc et tous deux s’en retournèrent vers leur voiture.

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Message par Le Cent-Visages Dim 9 Jan - 12:12

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M. et Mme. Josse - potier et lavandière

La grande empathie que dégageait cette jeune femme, venue leur faire ce cadeau, alla droit au cœur des époux Josse. Surtout après les épreuves des derniers jours, et celle qu'avait encore été l'offense faite par ces criminels... Mais ils s'efforcèrent de faire bonne figure et sourirent sincèrement à la demoiselle qui se présenta.

-- Césarine, c'est un très beau prénom... souffla Caroline, rêveuse - cela ressemblait à un nom de fleur, et Florange, de fruit éclatant et chaleureux. Et chaleureuse, elle l'était. Cela lui faisait grand plaisir et Édouard lui aussi aurait apprécié ce moment. Elle se reprit : Enchantée, Mademoiselle Florange. Je suis Caroline, et mon époux Michel.

Tandis que sa femme meublait, cherchait du contact humain à travers cette très brève conversation, le père hocha la tête à son nom. Il parvint lui aussi à adresser un sourire à cette douce et attentionnée jeune femme. Son présent fut apprécié et chéri. Il ornerait l'ancienne chambre de leur fils. À l'aimable proposition de Césarine, Michel reprit :

-- Nous nous en souviendrons. Merci pour tout, Mademoiselle.

Elle était venue, alors qu'elle ne connaissait même pas leur fils. Elle leur avait offert ce cadeau de ces mains et tant de dévouement alors même qu'ils ne s'étaient jamais vus. Ce genre de rencontres redonnaient foi en l'humanité et Dieu savait que les époux Josse en avaient actuellement besoin. Mais ils allaient devoir se retirer, la voiture affrétée pour eux attendait. Ils saluèrent Mademoiselle Florange.

-- Dieu vous garde.

Et un dernier regard à la stèle pour leur fils. Puis à ses yeux brillants sur le portrait. Un regard plein de franchise et de bonté comme en avait aussi la généreuse tisserande encore tout près d'eux.
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Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598) - Page 2 Empty Re: Event 10 ¤ Au soldat sans-visage (20 janvier 1598)

Message par Lucinde Tiéran Sam 22 Jan - 17:41

Ah, cela, elle ne s’y était pas attendue non plus, mais puisqu'elle l'avait aperçut… Elle sourit à la mention de la petite abeille. 

— J'imagine, elle semblait tellement enthousiaste ! Cela a dû lui faire oublier que je n'avais pu revenir - un emploi demandant une vigilance permanente. Comment se porte-t-elle ?

Elle remarqua alors que William l'avait suivi. Eh bien, cela valait la peine de prendre congé. Il s'impliquant maintenant dans la conversation, et elle se sentit un peu… sceptique vis-à-vis cette interruption et ces propositions comme s'ils s'étaient fréquentés à une toute autre fin. À vrai dire… oui, c'était surtout Jacinthe qu'elle aurait aimé revoir. Cette petite… enfin, soit, c'était absurde et il lui fallait réfléchir de manière rationnelle.

— C'est certain, confirma-t-elle néanmoins lorsque William affirma qu'il n'était pas le meilleur modèle pour ce qu'il prônait. Quant à elle… Ah, eh bien elle n'était pas certaine de voir l'intérêt de la flânerie comme activité, mais soit…

Se rendant compte que la chose avait été oubliée, elle fit brièvement les présentations. Note à elle-même : se montrer plus claire la prochaine fois qu'elle prendrait congé de quelqu'un. Mais enfin, elle ne pouvait pas non plus se montrer incivile.
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